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ÉCOLOGIE - La climatisation devient un système de plus en plus courant dans nos maisons. Mais peut-on se rafraîchir sans polluer la planète ? Éléments de réponses.

Il devient urgent de réfléchir à des alternatives crédibles et non polluantes car la climatisation est partout ! Pourquoi ? D'abord, l'Agence Internationale de l'énergie (AIE) estime que le nombre de climatiseurs dans le monde pourrait passer de 1,6 milliards à 5,6 milliards en 2050 : soit 10 climatiseurs vendus par seconde !

Alors que ce système était auparavant réservé aux pays chauds, la climatisation est devenue monnaie courante. Les personnes âgées en achètent notamment de plus en plus, à raison, pour se protéger des fortes chaleurs.

Mais voilà, l'utilisation de la climatisation n'est pas sans conséquence pour la planète. “Une catastrophe pour le réchauffement climatique”, assène même Claude Aubert, ingénieur, co-auteur de Fraîcheur sans clim' : Le guide des alternatives écologiques (Ed. Terre Vivante, 2004).

En cause, la consommation énergétique, le CO2 produits par les systèmes de climatisation classiques ainsi que les rejets d'air chaud, une constatation confirmée par l'Agence Internationale de l'Energie.  

Réfléchir à des alternatives à la clim : une urgence pour la planète

Dans ce contexte, de nouvelles climatisations voient le jour, avec pour but affiché d'être moins énergivores et donc moins polluantes. On présente souvent la climatisation solaire et la bio climatisation, plus connue sous le nom de rafraîchissement d'air par évaporation (RAE), comme des alternatives intéressantes, dont nous vous parlions dans notre classement des alternatives écolos à la climatisation. Mais peut-on parler pour autant de climatisation “écologique” ?

Daniel Mugnier, ingénieur au bureau d'études Tecsol et spécialiste de la climatisation solaire, prêche pour sa paroisse : la climatisation solaire est l'alternative écolo la plus crédible aux climatisations classiques. Avec un système photovoltaïque, on produit l'électricité qui va alimenter le système classique grâce à l'énergie solaire.

Mais si l'énergie utilisée est verte, cela ne résout pas la problématique des fluides frigorigènes qui permettent la production de froid dans les climatiseurs. Le protocole de Montréal notamment a démontré l'action destructrice de certains fluides et de leur rôle néfaste sur la couche d'ozone.

De fait, depuis 1987, plusieurs fluides ont été retirés du marché et certains, plus respectueux de l'environnement ont vu le jour, “à l'instar du R32”, précise Daniel Mugnier. Une meilleure solution, mais “il n'existe pas à ce jour de fluide écolo”, affirme Thierry Salomon, ingénieur énergéticien et deuxième auteur de l'ouvrage signé par Claude Aubert.

Romain Riollet, responsable des projets “efficacité énergétique” du Réseau pour la transition énergétique (CLER) abonde : “aucun système de production de froid utilisant de l'énergie, même renouvelable, n'est totalement écologique.

Réduire sa consommation grâce à une inertie optimale

On l'a compris, aucun système de climatisation, n'est à proprement parler écologique. Pour Thierry Salomon, avant de réfléchir à l'existence ou non de systèmes de climatisation écologiques, il est important de limiter son utilisation. “Le geste le plus écologique que vous pouvez faire c'est de réduire votre consommation”, souligne-t-il.

Car “la meilleure des énergies, c'est celle qu'on a pas besoin de consommer”, continue-t-il. La clé ? Faire en sorte que la maison dans laquelle on vit ne soit pas “déficiente”, c'est-à-dire s'assurer que l'inertie et l'isolation soient optimales et garantissent la fraîcheur à l'intérieur.

Une fois qu'on a travaillé sur le foncier, l'isolation, la végétation ou les pièces traversantes, on a résolu 90 % du problème de la chaleur”, complète Philippe Nunes, expert en génie climatique, au sein de Conseils Xpair. Nous vous expliquons d'ailleurs comment construire une maison fraîche sans climatisation.

Contrôler sa consommation grâce à la domotique

Si vous avez déjà une climatisation classique, vous pouvez être plus écolo en réduisant le plus possible son utilisation. La climatisation connectée par exemple, va réduire considérablement la consommation d'énergie.

Cette technologie permet de régler les heures de la journée où l'utilisation est justifiée et utile, “le soir pendant quelques heures ou le week-end, pas en pleine journée”, précise Philippe Nunes. De manière générale, il est déconseillé “de pousser trop fort la climatisation”, comme le rappelle Thierry Salomon.

Vous avez maintenant tous les éléments en main pour prendre votre décision !

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