Ils ont transformé une maison de Maintenon, près de Paris, en gîte japonais

VOYAGE IMMOBILE - Keiko et Laurent nous proposent de séjourner dans un appartement typiquement japonais, sans avoir à prendre l'avion.

Un petit bout du Japon à seulement une heure de Paris. Keiko et Laurent ont tout mis en place pour nous dépayser, des yukatas, ces kimonos légers que l'on enfile à notre arrivée, au kotatsu, cette table basse chauffante idéale pour se délasser devant la télévision.

Ils nous accueillent chaleureusement le temps d'une soirée. Avant de nous installer confortablement, s'impose un petit passage par le château de Maintenon, qui fut racheté par Mme de Maintenon, épouse pas si secrète de Louis XIV.

"C'est aussi ce château qui nous a décidé à nous installer ici", nous confie Laurent, avant de nous conduire à leur grande maison, dont ils ont transformé une partie en gîte. "Elle nous a plu car c'est une belle demeure, et elle présentait cet avantage d'avoir cette pièce avec une entrée indépendante, dans laquelle on voyait un potentiel pour monter une chambre d'hôtes."

Une fois à l'intérieur, les panneaux en bois et papier devant les fenêtres occultent le jardin et la ville. Nous ne sommes plus en Eure-et-Loire. Suivez-nous pour la visite dans le gîte de Tani et découvrons ensemble les travaux que le couple a dû entreprendre pour réaliser ce projet.

Le projet d'une vie, entre France et Japon

Leur histoire commune a commencé à 2005, quand Keiko, qui est née et a grandi près du Mont Fuji, est venue travailler puis étudier en France. "J'ai eu la chance de rencontrer Keiko et à travers elle, de découvrir la culture japonaise." Le couple s'est installé quelques années au Japon, où est née la première de leurs trois filles.

"Au moment de rentrer en France, c'est Laurent qui m'a proposé d'ouvrir un gîte, parce que nous voulions nous installer à la campagne et pour moi il allait être plus difficile de trouver un travail, poursuit Keiko. Au début, j'ai un peu hésité à cause de la langue, mais ça me faisait plaisir de faire connaître ma culture. Au final on a préparé ce projet pendant 10 ans."

Le temps que les filles grandissent, mais aussi de trouver la maison idéale et de réaliser les travaux nécessaires pour créer un appartement typiquement japonais.

Un appartement modulaire, entre tradition et modernité

D'abord, surélever le plancher, pour créer une marche à l'entrée comme on trouve souvent dans les habitations japonaises. "On doit enlever ses chaussures en arrivant, c'est la tradition", nous glisse Keiko.

Passé ce petit sas, appelé la doma, on arrive dans une grande pièce, transformée en mini-studio. En entrant, la cuisine, séparée du reste de la pièce par une cloison ajourée, et dans le fond, le salon qui devient la chambre le soir venu. Il suffit pour cela de déplier les futons sur les tatamis.

"L'habitat japonais est assez modulaire. Ils vivent sur des surfaces un peu plus petites, donc il faut pouvoir réaménager en fonction des besoins, explique Laurent. C'est typiquement le cas avec l'utilisation des futons, qui se rangent assez facilement dans un placard."

En fonction du nombre d'invités, Keiko installe plus ou moins de futons. Et dormir au sol, sur tout de même deux matelas d'épaisseur, s'avère très confortable !

Mais avant, les invités (mais aussi parfois Keiko, Laurent et leurs filles, quand le gîte est libre) s'installent autour du kotatsu. On s'assoit au niveau du sol, sur des chaises japonaises (elles ont un dossier mais pas de pieds), les pieds sous la couette sur laquelle est posée la table basse. Un chauffage soufflant diffuse une douce chaleur.

Pour parfaire l'expérience, le couple a fait aménager une salle de bains à la japonaise. On y trouve des toilettes high tech, avec siège chauffant et jet d'eau intégré. Mais aussi, un espace bain traditionnel.

Au Japon, toute la famille partage le même bain, pour économiser l'eau. Chacun doit donc prendre une douche en amont. Pour cela, on s'assoit sur un petit banc et l'on s'asperge avec une grande cuillère en bois.

"On a ramené du Japon les accessoires de la salle de bains en bois, qui s'appelle shinnoki. Ce bois, une fois qu'il est mouillé, dégage une odeur très particulière et très agréable", explique Laurent. Et en effet, on ressort de la salle de bains aussi détendu que si l'on venait de visiter un onsen, l'équivalent d'une source thermale au Japon.

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Le lendemain matin, en ouvrant les fenêtres, on est presque surpris d'être toujours à Maintenon et l'on se prend à rêver d'adapter certains aménagements chez nous, pour profiter au quotidien de cet art de vivre si apaisant. Et si c'était possible ?