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PERMACULTURE - Pas forcément besoin de jardin pour s'intéresser à la permaculture. Cette méthode d'aménagement peut être une ressource en ville, même dans les petits appartements.

Le plus souvent, lorsque nous parlons de permaculture sur 18h39, nous vous partageons des conseils pour votre potager. Mais en réalité, la permaculture ne se résume pas qu'au jardinage.

Il s'agit plus largement "d'une forme d'urbanisme et d'aménagement du paysage, pour répondre aux besoins des êtres humains, tout en prenant soin de l'environnement", comme la définit Pascal Depienne, diplômé de l'Université Populaire de Permaculture, formateur designer au sein d'Avenir Permaculture et porteur de projet de l'association Terre Paille et Compagnie.

Cette méthode de conception et d'aménagement peut être utilisée par tous et toutes, en ville comme à la campagne, en appartement comme en pavillon. Elle peut servir à repenser l'aménagement de son lieu de vie, mais aussi à soigner les relations que l'on entretient avec son entourage, en imitant les modèles et les équilibres trouvés dans la nature.

Quelque soit votre situation, voici comment vous en inspirer pour mieux vivre la période de confinement, et préparer l'après.

En ville, repenser son lieu de vie grâce à la permaculture

Oui, il est tout à fait possible de cultiver un potager en permaculture sur votre balcon. Même si vous n'avez pas de balcon et vivez dans une petite surface, cette approche reste pertinente, pour réaménager votre lieu de vie de façon plus agréable, pendant le confinement et après. Le propre de la permaculture est justement de s'appuyer sur les ressources que l'on a à disposition, pour mieux répondre à ses besoins.

Armez-vous d'un carnet et d'un crayon, voici la méthode Obredimo, expliquée par Pascal Depienne :

  • O comme observation de votre environnement
  • B comme bordures (Quels sont les limites physiques de votre appartement et de votre environnement, mais aussi vos limites personnelles ?)
  • R comme ressources (Avez-vous des fenêtres ? Un bout de terre en bas de votre immeuble ? Du temps ? Des compétences en bricolage ? Des personnes qui peuvent vous aider ? )
  • E comme évaluation (Quels sont vos besoins ? Que vous manque-t-il pour satisfaire ces besoins ?)
  • D comme design (C'est le moment de mettre au point des stratégies pour répondre à vos besoins.)
  • I comme implémentation (Faites un agenda des changements à effectuer, aujourd'hui et à long terme.)
  • M comme maintenance (Prévoyez la maintenance du système que vous avez mis en place, qu'il s'agisse de culture ou de rangement par exemple, pour qu'il continue à fonctionner dans la durée).
  • O comme observation (Maintenez une observation pour voir quels sont les retours positifs !).

Pendant le confinement, il peut s'agir pour vous de définir un espace pour chaque membre du foyer, de faire des choses de vos mains, de trouver un équilibre entre télétravail et vie personnelle, d'organiser des temps de parole en famille pour savoir comment chacun vit les choses... Mais aussi "de rêver l'après-confinement de manière positive", comme le propose Pascal Depienne ! "Imaginer quels sont les changements que l'on peut faire pour améliorer sa vie malgré une crise économique, comment vivre en ville de manière différente..."

Prendre le temps d'étudier la permaculture au jardin

Si vous avez un jardin et ne devez pas continuer à vous rendre au travail, vous disposez d'une nouvelle ressource : du temps. Pascal Depienne et son épouse en profitent pour travailler davantage dans leur potager, accomplir toutes les tâches qui s'accumulent habituellement, mais également élaborer une stratégie pour les mois à venir.

Pascal Depienne recommande d'ailleurs de tirer parti de ce temps pour se documenter en profondeur. Par exemple, l'un des premiers principes de la permaculture est de respecter la biodiversité du sol en le travaillant moins. L'avantage, c'est qu'en adoptant cette philosophie, vous aussi, vous aurez moins de travail ! Parmi les différentes options pour nourrir le sol, vous pouvez par exemple découvrir la technique de Didier Helmstetter, auteur du Potager du paresseux (Ed. Tana, 2018), qui utilise du foin et du bois raméal fragmenté.

Mais n'hésitez pas à aller chercher des informations contradictoires pour vous faire votre propre avis, encourage Pascal Depienne : "On peut aussi utiliser des bâches en plastique, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser, peuvent parfois avoir un impact carbone plus intéressant que le foin", illustre-t-il.

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