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SOLIDARITÉ - Travailleur social, Caisses d'Allocations Familiales, médiateur : quels sont les recours d'un propriétaire pour éviter une expulsion locative à son locataire.

Lorsque la trêve hivernale prend fin, les locataires qui ne sont plus en mesure de payer leur loyer risquent l'expulsion locative. Bien que certains recours existent pour celles et ceux qui craignent de finir à la rue, qu'en est-il des propriétaires privés ? Certes, un loyer impayé peut mettre dans l'embarras mais comment éviter une procédure d'expulsion aux locataires ?

Être à l'écoute des difficultés de son locataire


La première chose à faire est de réagir vite. "Il y a de nombreux propriétaires qui laissent passer du temps, mais en même temps la dette augmente", alerte Marie Rothhahn, chargée de mission juridique au sein de la Fondation Abbé Pierre.

Pour cela, pas "de solution miracle", prévient-elle, il suffit de prendre contact avec le locataire dans une approche amiable et se mettre à disposition. "Souvent les locataires ont des impayés de loyers à cause d'un accident de la vie, la perte d'un emploi par exemple", indique Marie Rothhahn. Raison de plus d'être attentif et à l'écoute des difficultés pour se mettre d'accord sur un échéancier : le locataire paiera une petite somme en plus dès que ses revenus le lui permettront.

Se rapprocher d'un travailleur social ou de la CAF

La chargée de mission recommande aux propriétaires d'encourager les locataires à se rapprocher d'un travailleur social. "Le travailleur social va voir si tous les droits de la personne sont ouverts, si elle peut bénéficier de l'allocation logement ou bénéficier du fonds de solidarité logement", précise-t-elle.

En complément, le propriétaire peut contacter la Caisse d'Allocations Familiales pour vérifier que l'aide au logement est toujours versée. "La CAF peut engager des démarches pour que le locataire trouve des solutions avec le propriétaire", souligne Marie Rothhahn.

Ne pas précipiter les choses et préférer le dialogue

Enfin, n'oubliez pas qu'il existe de nombreux associations d'accompagnements juridiques vers lesquels les propriétaires peuvent orienter les locataires, sans oublier les médiateurs à qui l'on peut faire appel !

Le tout est d'instaurer un dialogue, de gagner la confiance du locataire qui a bien souvent honte de sa propre situation. "Rien ne sert d'envoyer les huissiers tout de suite !", rappelle-t-elle. Cela risque d'être contre-productif.

Quand on sait que le nombre d'expulsions a augmenté de 46% depuis 10 en France apprend la fondation Abbé Pierre. Il est temps d'agir ! En attendant, les locataires peuvent contacter la permanence téléphonique de l'association pour venir en aide à celles et ceux qui sont menacé-es d'expulsion.