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ÉCOLOGIE - À l'occasion du Grand Défi, 80 participants à kayak se sont affrontés pour débarrasser la côte marseillaise des déchets plastiques. Rencontre avec le vainqueur. 

C'est un premier prix dont il se serait bien passé. Romain, 33 ans, a remporté le prix de la quantité de déchets ramassés à l'occasion du Grand Défi. Cet événement à la fois sportif et écolo a eu lieu le 30 mai 2019, à Marseille entre la plage des Catalans et l'Escale Borely.

Parmi, les 80 participant-es qui ont passé au peigne fin, les eaux de la Cité phocéenne, Romain, qui vit à Aix en Provence, était de la partie. Ce moniteur d'apnée a nettoyé les 8 kilomètres de bord de côte avec son équipe, composée de son frère, le meneur de l'équipe de basket de Marseille et deux autres personnes.

 

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Des pneus, des bouchons en plastique et même des trottinettes...

Organisés en binômes qui se sont relayés à mi-parcours, les sportifs ont pagayé et plongé pendant cinq heures environ. “Le kayak était toujours plein, on ne pouvait le décharger que tous les deux kilomètres”, nous a confié Romain.

En s'aventurant à 10 mètres de profondeur, l'équipe a remporté le prix de la quantité de déchets ramassés, avec 205 kilos, bien loin devant les deuxièmes qui en ont remonté presque moitié moins. “Je suis tombé sur une zone où il y avait une quinzaine de pneus, on a pas pu tous les prendre, on en a remonté six”, explique-t-il.

Romain et ses amis ramassent beaucoup de canettes, des bouteilles de bière, des sacs plastiques, des barrières de chantier mais aussi quelques trottinettes électriques. “Ca m'a fait mal au coeur”, lâche-t-il.

Celles et ceux des autres équipes, qui s'occupaient de la surface de l'eau sont tombés sur une quantité impressionnante de bouchons en plastique, de téléphones portables ou encore de cartes vitale. Parmi les prix remis, on trouvait celui du déchet le plus atypique. Le grand vainqueur ? Un morceau de toile de parachute !

L'objectif de Romain : libérer la mer des “soupes de plastique

De par son métier de moniteur d'apnée, Romain a été très vite traumatisé par le plastique dans les océans. “La bascule s'est faite aux Philippines où j'avais organisé un stage. Je donnais des cours en pleine mer, il y avait du plastique partout, c'était une vraie soupe de plastique”, se souvient-il.

C'est donc pour protéger cet élément qu'il aime tant que Romain s'est lancé dans l'aventure du Grand Défi. Bien qu'il défende la cause écologique depuis longtemps, cette confrontation permanente avec la pollution plastique a influencé son mode de vie. “Nous n'avons plus aucune bouteille plastique à la maison”, explique-t-il. En revanche, il confie être face à un dilemme : “les produits en vrac, sans emballage, sont plus onéreux. On fait au maximum, mais l'aspect financier nous rattrape”, précise-t-il.

Malgré tout, l'expérience qu'il a passé sur la côte marseillaise l'a motivé pour poursuivre ses efforts et son travail de sensibilisation. “Cela m'a donné plus confiance en moi pour interpeller les gens et leur demander de ramasser ce qu'ils jettent par terre”, ajoute Romain, à l'image de la chaîne Youtube “Un déchet par jour”, qui lui plait beaucoup.

Et il y a encore du travail à faire : un rapport de 2018 de WWF indiquait que la Méditerranée concentrait 7% de la quantité de micro-plastiques dans le monde. Le Grand Défi est malheureusement condamné à se répéter !