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ÉCOLOGIE - Ferdinand a mis au point Activaterre, un lombricomposteur sans plastique, sans odeur, pensé pour les appartements.

C'est pour convaincre les citadins de se lancer dans l'aventure de la valorisation des déchets que Ferdinand, 27 ans, a imaginé le lombricomposteur Activaterre, un composteur qui fonctionne grâce à des vers qui ingurgitent et digèrent les déchets. Un objet parfaitement adapté aux appartements puisque le lombricomposteur ne dégage pas “d'odeur, n'attire pas les mouches et on peut partir 8 semaines sans que les vers ne meurent”, nous explique Ferdinand par téléphone.

Des arguments pour convaincre les jeunes urbains qui n'ont pas toujours accès à des systèmes de compostage collectif, dans leur immeuble ou dans leur quartier. Vous pouvez d'ailleurs identifier les composteurs collectifs près de chez vous, sur cette carte interactive créé par Zero Waste France

Un lombricomposteur artisanal et esthétique pour séduire les citadins 

C'est d'ailleurs une des raisons qui a motivé le jeune homme à développer ce lombricomposteur. Étudiant, Ferdinand s'installe dans un appartement. Il cherche à s'inscrire dans le composteur collectif de son quartier mais ce dernier est complet. L'étudiant en école d'ingénieur pense alors au lombricomposteur. 

Je suis tombé sur quelqu'un dans une vidéo qui avait un lombricomposteur dans son appartement, qui en était très content mais le seul problème c'est qu'il n'était pas beau”, raconte-t-il. Ce détail le marque et refait surface quelques années plus tard quand Ferdinand se met à la recherche d'un projet professionnel qui ait du sens. 

Après avoir commencé sa carrière à concevoir des capots en plastique pour les machines agricoles qui, de surcroît, pulvérisent des produits phytosanitaires dans les champs, le jeune ingénieur spécialisé en design industriel, comprend qu'il fait fausse route. Il abandonne son poste d'ingénieur et se lance dans un projet d'indépendant “pour être en accord avec mes valeurs”, nous dit-il. 

C'est ainsi que naît le lombricomposteur Activaterre. Désireux de s'engager dans la valorisation des déchets et d'en faire la promotion auprès d'un public d'urbains, Ferdinand sait que l'aspect esthétique compte beaucoup. “Il fallait absolument contrebalancer le fait qu'il contienne des déchets par un objet attrayant, agréable à regarder, qu'on peut avoir dans son appartement”, précise-t-il. 

Une démarche écolo essentielle selon le jeune homme : “le lombricompostage réduit d'un tiers la taille de nos poubelles.” Alors pour être parfaitement raccord avec son souci de respect de l'environnement, l'ingénieur planche sur un lombricomposteur esthétique certes, mais aussi sans plastique. Pas un seul gramme de plastique, uniquement des matériaux naturels. 

La rencontre entre un artisan alsacien et un jeune designer 

C'est ainsi que Ferdinand se tourne vers Pierre, un potier de sa région en Alsace, qui travaille à Soufflenheim, capitale de la poterie. Rien que ça. Quand il le contacte, il ne connaît pas le potier personnellement mais a entendu parler de lui “car il s'était fait remarquer sur des projets innovants”, nous dit-il. 

Ferdinand est un peu angoissé à l'idée de passer pour “quelqu'un de la ville avec une idée saugrenue”, mais l'idée du lombricomposteur plaît tout de suite à Pierre, qui comprend la problématique de l'objet. Les deux compères réfléchissent ensemble au processus de fabrication.

Le lombricomposteur de Ferdinand étant en terre cuite, il faut parvenir à faire en sorte qu'elle reste poreuse, pour qu'il y ait un échange entre l'extérieur et l'intérieur du pot. “L'humidité doit être évacuée sinon cela pose des problèmes”, nous précise-t-il. Après plusieurs tests de degrés de cuisson et de composition d'argile, l'artisan et le designer tombent sur l'échantillon parfait. Bingo ! L'Activaterre est enfin prêt. 

Avant de lancer son site internet, Ferdinand vend les premiers lombricomposteurs sur le site de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank où Activaterre coûte 350 euros. Pour le moment, une famille alsacienne test le lombricomposteur dans son appartement et l'expérience semble être une réussite. 

La fille prédécoupe les déchets, le fils humidifie, la maman vérifie et le papa expérimente en mettant plein de choses différentes dans le composteur. C'est un peu un savant fou !”, observe-t-il. Une démarche ludique et familiale, mais aussi positive pour la planète !