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SOLIDARITÉ - À Volvic, dans le Puy-de-Dôme, un groupe de retraités travaille d'arrache-pied pour venir en aide à une famille de réfugiés, et faire changer les mentalités !

C'est le genre d'histoire qui fait chaud au coeur, celle qui ressemble un peu à un téléfilm M6 mais dont on manque cruellement, dans la vraie vie : dans une petite ville d'Auvergne, une équipe de bénévoles, principalement des retraités, rénove une maison pour offrir un toit à une famille de migrants.

Vincent Grelier, 61 ans, est bien placé pour savoir que ce n'est pas du cinéma. Ce technicien informatique à la retraite est l'un des initiateurs de ce projet solidaire et passe en moyenne deux jours par semaine sur le chantier. Pas facile de s'investir dans des travaux d'une telle ampleur lorsque l'on doit assurer un deuxième job, non moins important. “J'ai une famille et des petits enfants, je suis très pris en tant que papi”, nous explique-t-il.

Pourtant du temps, il en faut, car le projet de rénovation est ambitieux : retaper entièrement une vieille maison, inutilisée depuis quelques temps, pour y loger une famille de migrants. Il faut créer “trois chambres, faire sauter des cloisons, construire une salle de bains, rendre les murs étanches”, nous détaille Vincent Grelier.

Pas d'artisans professionnels sur le chantier, mais le désir d'aider une famille

Pour le moment, la famille qui s'installera dans la maison auvergnate n'a pas encore été choisie, mais le rythme de travail ne faiblit pas.“On espère terminer pour l'été prochain”, ajoute-t-il. Heureusement, pour cela, il n'est pas seul. Une trentaine de personnes ont répondu présent pour donner un coup de main, mais au final, un noyau dur de 8 personnes environ s'investit plus régulièrement. Et pourtant, comme le rappelle Vincent Grelier : “personne n'est artisan, on a juste quelques compétences basiques en bricolage.

Pour répartir le travail et connaître les disponibilités de chacun, le retraité organise des Doodle, un outil de planification d'événement. “On est jamais très nombreux sur le chantier, pas plus de deux ou trois.” Malgré les difficultés inhérentes à l'organisation d'un projet pareil, Vincent Grelier l'assure : “on travaille en bonne intelligence. Malgré nos différences culturelles, politiques, on est sur le même projet, celui d'aider une famille. Cela crée du lien entre nous.

Depuis peu, un jeune homme, électricien professionnel de son métier a proposé son aide aux bénévoles pour les travaux qui nécessitent davantage de savoir-faire. Pour le reste, le groupe peut compter sur le service technique de la mairie de Volvic, “pour la plomberie notamment.

C'est d'ailleurs la municipalité qui, en plus de fournir l'ensemble du matériel, a gracieusement mis à disposition cette maison, ancien restaurant, occupée ensuite par un groupe de réinsertion pour jeunes.

Un projet solidaire soutenu par la municipalité et une association

Car ce projet de rénovation est le résultat de l'engagement de trois entités : la ville, les bénévoles et l'association Hébergement Solidaire Sans Frontière (HSSF).

Au départ, on avait le désir, quand nos enfants sont partis, d'héberger des personnes en difficultés. On a cherché une association partenaire car c'est compliqué de mener ça dans son coin”, se souvient Vincent Grelier.

Finalement ce n'est pas sa maison mais celle de la municipalité qui accueillera des migrants “en situation irrégulière, capables de s'intégrer”, explique-t-il. L'association “prend en charge l'entretien du bâtiment, paie pour les fuites, les factures d'eau, de gaz, l'assurance”, précise Vincent Grelier. Dans un second temps, elle aura pour mission de les mettre en relation avec la famille à accueillir.

Une fois la famille installée, commence le travail d'accompagnement

Mais cela ne suffit pas, car une fois la famille installée, il faudra aussi l'accompagner au quotidien “les aider à s'intégrer, les faire participer aux activités, les inscrire dans des associations, les mettre à l'école, les véhiculer”, détaille-t-il.

Et tout cela a un prix ! “C'est à nous de constituer une caisse pour subvenir à leurs besoins. Pour l'instant, nous ne somme pas suffisamment nombreux pour que cela tourne tout de suite”, ajoute Vincent Grelier

D'où l'intérêt de convaincre un maximum de personnes. “Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur les réfugiés. On espère que notre projet permettra aux gens de mieux comprendre ce qui se passe et de s'investir à leur tour dans une association à but humanitaire”, rappelle cet homme engagé.

Voire de créer d'autres maisons et d'appartements d'accueil. “Si cela peut faire un effet boule de neige, alors c'est tant mieux !”, s'exclame-t-il.