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SAUTER DANS LOW - Dans la cuisine, la salle de bains ou au jardin, les low tech peuvent nous aider à réduire intelligemment notre consommation d'énergie.

Par opposition au high-tech qui repose souvent sur l'extraction polluante de matières premières, de consommation d'énergies fossiles et d'une utilisation de grande quantité d'électricité, les « low-tech » sont plus simples d'usage et plus économes en ressources. Elles s'inscrivent dans une démarche de retour à la sobriété en produisant et en consommant moins tout en visant le même résultat.

Derrière cette recherche de sobriété énergétique, il y a aussi une démarche de réappropriation des techniques et d'une part d'humanité des modes de vie, puisque l'être humain perd parfois une part de lui-même au contact de technologies considérées comme froides et désincarnées.

Si les grands fabricants s'intéressent déjà très sérieusement aux initiatives low tech, en proposant un nombre croissant de produit, le consommateur est quant à lui de plus en plus enclin à se tourner vers ce type de solutions. Energie, habitat, cuisine, chauffage ou le recyclage, nombreux sont les domaines d'application des low tech au quotidien.

Un séchoir solaire en open source © Low Tech Lab / Chemins de faire
Un frigo du désert maintient les aliments au frais, sans électricité, grâce au principe de refroidissement par évaporation. © Low Tech Lab

La low tech, utile en particulier pour cuisiner

Ainsi, il est possible d'utiliser du solaire thermique pour la cuisson des aliments, grâce à des techniques, comme le séchoir solaire ou la stérilisation solaire pour chauffer et conserver des aliments. C'est par exemple le cas du séchoir solaire « Omy », qui a bénéficié d'une levée de fonds grâce à la plateforme participative Ulule.

Ce séchoir solaire, vendu en kit pour la somme de 500 € minimum, permet de sécher et conserver durablement les fruits, légumes, plantes aromatiques et médicinales. Il suffit de disposer sur une grille ou broche afin de choisir la solution de séchage pour chaque aliment. Equipé d'un réflecteur «booster», d'un système de ventilation électrique, ce séchoir fonctionne grâce à un panneau solaire. L'énergie solaire étant gratuite à vie, le séchoir solaire permet de faire des économies d'énergies dans la durée.

De la même façon, il est possible d'utiliser bien davantage la chaleur du soleil ou du bois pour faire cuire des aliments avec des « fours solaires » ou « cuiseurs solaires » qui transforment la lumière en chaleur et l'augmentent grâce à des miroirs supplémentaires. Les techniques pour construire ces cuiseurs solaires sont très souvent publiques et à disposition du consommateur en open source pour les assembler lui-même.

Pour illustrer les fours solaires en boîte, on peut par exemple découvrir le cuiseur en solaire en boite Sun Taste développé par SunOk. À l'intérieur du compartiment de cuisson, ses parois en miroir concentrent le rayonnement solaire entrant sur la plaque, ce qui émet de la chaleur. L'isolation du compartiment de cuisson et le double couvercle en verre minimisent les pertes thermiques et permettent de conserver au chaud les aliments même quand il n'y a plus de lumière. 

`Il peut être utilisé à l'extérieur pour cuisiner toutes sortes de plats (sauf les fritures) et réaliser des temps de cuisson plus qu'acceptables : la soupe aux légumes (120 min), des côtelettes de porc (20-30 min), du poisson grillé (30-45 min), du poulet au curry (90-120 min) mais aussi des aliments très usuels comme du pain, des pâtes, du yaourt ou de la confiture. En intérieur, il fonctionne comme un four à chaleur retenue, utile pour compléter le processus de cuisson initié dans un autre four.

Sur le site du Low Tech Lab, vous pouvez également trouver un tuto détaillé pour fabriquer un four solaire. A noter qu'il faut déplacer le four en fonction de la trajectoire du soleil durant la journée.

La marmite norvégienne, une autre technique sans électricité pour cuire ses aliments. © Low Tech Lab
Le chauffe-eau solaire de Eric Lafond. © Low Tech Lab

Les low tech, pratiques aussi pour chauffer son logement !

Pour se chauffer dans logement, il est possible de recourir à un poêle bouilleur, c'est-à-dire un poêle à bois qui fonctionne avec des bûches et qui va produire de l'eau chaude sanitaire, de l'eau pour le chauffage et peut même permettre d'être utilisé pour de la cuisson. C'est notamment l'une des solutions proposées par Aezeo. Si cette solution a un coût fixe de construction, elle permet ensuite de se chauffer essentiellement par le soleil et le bois.

Sur le site du Low Tech Lab, on trouve enfin le tutoriel DIY pour fabriquer un chauffe-eau solaire. Une vraie prouesse, puisque le chauffe-eau fonctionne grâce à des panneaux solaires thermiques, construits à l'aide uniquement de matériaux de récup' ! Eric Lafond, un passionné de low tech qui présente le tuto, a construit un pareil chauffe-eau chez lui, qui dure depuis déjà 18 ans et lui permet d'économiser plus d'une centaine d'euros par an.

Le travail acharné d'organismes comme le low tech lab, de personnalités à l'image de Corentin de Chatelperron, ou de start-up tels que Solar Brother, ont permis de commencer à faire connaître les low tech. La crise énergétique prouve aujourd'hui à quel point ces pionniers avaient raison, reste désormais à relever l'enjeu primordial de la démocratisation de ces innovations, notamment en ville.