Jessica Parquet - Publié il y a 15 heures
PETITES BÊTES - On les croit sales, nuisibles ou inutiles… Pourtant, sans elles, vos épluchures ne deviendraient jamais du compost fertile ! Zoom sur les principales espèces qu'on croise dans un compost… et s'il faut s'en méfier ou au contraire les chouchouter !
Vous trouvez votre compost un peu trop vivant à votre goût ? Tant mieux ! Car sans cette biodiversité grouillante, vos épluchures ne deviendraient jamais ce fameux "or noir" si précieux au jardin. Focus sur ces petits travailleurs de l'ombre qu'il vaut mieux apprendre à reconnaître… et à apprécier.
Sommaire :
1. Pourquoi il y a (et il faut !) des bêtes dans votre compost ?
2. Qui sont les stars (parfois méconnues) du compost ?
3. Faut-il s'inquiéter de certaines bêtes dans le compost ?
4. Comment favoriser cette biodiversité utile ?
Ver, cloporte, cétoine… ces alliés insoupçonnés de votre compost
1. Pourquoi il y a (et il faut !) des bêtes dans votre compost ?
Rassurez-vous : si votre compost héberge des vers, des cloportes, des larves, des araignées ou même quelques champignons, ce n'est pas le début d'un film d'horreur… mais plutôt celui d'une bonne décomposition ! Un bon compost est vivant ! C'est d'ailleurs grâce à cette biodiversité discrète mais efficace qu'il se transforme en humus riche pour vos plantes.
Chaque "bête" a sa spécialité : certaines digèrent, d'autres déchiquètent, d'autres encore transforment les fibres végétales en nutriments. Ensemble, elles créent un écosystème miniature à l'efficacité redoutable. À condition, bien sûr, de leur offrir un environnement adapté.

2. Qui sont les stars (parfois méconnues) du compost ?
Les invisibles mais essentiels
- Les bactéries thermophiles sont les premières à entrer en scène. À peine vos déchets déposés, elles se mettent au travail et montent la température du tas à plus de 60 °C ! Leur mission ? Décomposer les matières organiques et éliminer les germes pathogènes. Elles sont invisibles à l'œil nu, mais sans elles, rien ne se passe.
- Les champignons et leur mycélium prennent ensuite le relais. Ils décomposent les fibres dures comme la cellulose des feuilles ou le bois. Leur présence indique que votre compost est bien équilibré.
- Les collemboles, sont de minuscules insectes qui mangent les moisissures et aident à affiner la matière organique pour la transformer en humus fertile et favoriser l'aération du sol.
Les reines de la décomposition
- Le ver du fumier, ou Eisenia fetida, est sans doute la célébrité locale. Il digère les matières organiques et les transforme en humus, tout en aérant naturellement le tas. Un véritable ouvrier du sol.
- Les cloportes aiment les coins humides et sombres. Ils grignotent les déchets secs (papier, feuilles mortes) et facilitent la vie des micro-organismes. Discrets, mais très efficaces.
- Les mille-pattes, souvent dissimulés sous les couches de matières brunes, sont de petits broyeurs naturels. Ils mâchouillent les matières végétales pour les rendre plus facilement compostables.

Les larves… pas si dégoûtantes (quoi qu'un peu !)
- Les larves de cétoine dorée, blanches et dodues, sont souvent prises à tort pour celles du hanneton. Pourtant, elles participent activement à la décomposition, notamment des bois morts et des matières très fibreuses.
- La mouche soldat noire, plus rare dans nos composts, pond des larves très gourmandes qui digèrent les déchets à une vitesse impressionnante. Ce sont des auxiliaires naturels qui agissent en accélérateurs de compost.
Les petits voisins utiles
- Les araignées, comme Parasteatoda tepidariorum, ne décomposent rien, mais régulent les populations d'insectes. Elles contribuent à l'équilibre de l'écosystème.
- Les fourmis transportent des miettes, déplacent des morceaux secs, et aèrent le compost par leurs galeries. Tant qu'elles ne sont pas en trop grand nombre, elles sont les bienvenues.
3. Faut-il s'inquiéter de certaines bêtes dans le compost ?
Pas vraiment. La plupart sont utiles ou inoffensives. Mais il existe cependant quelques espèces qui doivent vous alerter :
- Les mouches domestiques ou les rats ? Le compost est peut-être trop humide, mal équilibré ou mal fermé.
- Des guêpes ou frelons ? Ils peuvent être attirés par des fruits trop sucrés. Recouvrez-les toujours de matière sèche (carton, feuilles).
- Des larves blanches en grande quantité ? Vérifiez si ce sont bien des cétoines (bienvenues) ou des hannetons (moins utiles au jardin).
4. Comment favoriser cette biodiversité utile ?
Pour que tout ce petit monde continue de bien travailler, encore faut-il lui offrir de bonnes conditions de vie. Pour ce faire, voici quelques règles simples à appliquer :
- Alternez les apports secs et humides pour équilibrer le compost.
- Aérez régulièrement avec une fourche pour éviter les mauvaises odeurs.
- Maintenez un bon taux d'humidité, comme une éponge bien essorée.
- Évitez les produits chimiques ou restes d'aliments cuits.
- Et surtout : laissez faire la nature ! Elle connaît le mode d'emploi.
