Marie Tétrel - Publié le 9 août 2019
RECYCLAGE - Pour lutter contre les océans de déchets plastiques, des scientifiques ont mis au point un processus pour faire fondre n'importe quel plastique. Transformé en hydrogène ou en électricité, il pourra à terme alimenter nos véhicules et nos maisons.
"La quantité de déchets produits chaque année dans le monde devrait grimper à 3,4 milliards de tonnes au cours des trois prochaines décennies", alarme la Banque mondiale dans son rapport publié le 20 septembre 2018. Parmi eux, les déchets plastiques, qui correspondent à 12 % de la production mondiale de déchets ménagers.
Le problème, c'est que tous les plastiques ne se recyclent pas. En attendant qu'ils soient peut-être un jour interdits, des scientifiques de l'université de Chester (Royaume-Uni) travaillent sur une solution provisoire. Ils ont mis au point un processus qui permet de transformer le plastique non-recyclable en hydrogène ou en électricité. Cette énergie à faible coût pourrait être utilisée comme carburant pour les transports mais aussi comme moyen d'éclairer les maisons.
Faire cuire le plastique pour le transformer
L'université a lancé le projet Waste2tricity (W2T), en partenariat avec l'entreprise Powerhouse Energy, spécialisée dans la valorisation énergétique des déchets.
Dans un four chauffé à 1 000°C, le plastique coupé en morceaux va fondre et libérer des gaz qui seront transformés en hydrogène de haute qualité et à faible teneur en carbone. Selon les chercheurs, il en résulte un faible taux de résidus. Ce qui est particulièrement novateur, c'est surtout que les déchets n'ont pas besoin d'être lavés, ni triés.
"Les déchets de plastique peuvent non seulement alimenter les voitures, mais on peut imaginer les utiliser pour illuminer les maisons", explique le professeur Joe Howe, directeur exécutif du Thornton Energy Research Institute de l'Université de Chester. "Cela valorisera les déchets plastiques et, surtout, notre processus pourra contribuer à nettoyer les océans de déchets plastiques". La prochaine étape consiste à tester en grandeur nature le processus.
Ainsi, on pourrait peut-être arriver au zéro plastique dans la nature en 2030 comme le préconise le WWF pour sauver la biodiversité. Le Japon a déjà fait savoir que la technologie l'intéressait.