Matthieu M. - Publié le 11 septembre 2021
HABITAT LÉGER - Sixième épisode de notre feuilleton consacré à ce couple de citadins qui a décidé de changer de vie pour construire et vivre dans une tiny house.
En octobre 2021, cela fera bientôt un an que Carène et You Liang, couple d'ex-Parisiens, construisent sans relâche leur tiny house. Et il semblerait que le chantier touche à sa fin.
Dans notre précédent épisode, Carène et You Liang faisaient face à des problèmes d'approvisionnement, qui avaient sensiblement ralenti les travaux, mais s'apprêtaient enfin à terminer le gros œuvre de leur mini-maison sur roues, avant de s'attaquer à l'aménagement intérieur.
Poids de la tiny et problèmes techniques : les casse-têtes s'accumulent
Pourtant, trois mois plus tard, le couple bûche encore sur la partie technique de la tiny house. La problématique du jour, c'est l'eau. “On arrive à produire de l'eau chaude mais ça coupe. J'essaye de comprendre la raison”, nous explique You Liang.
Puisque la tiny house sera autonome en eau et électricité, l'autonomie de leur future maison est à prendre très au sérieux. Récupérateur d'eau de pluie, traitement pour la potabiliser, panneaux photovoltaïques mais aussi installation du gaz, tout doit fonctionner à merveille avant de poser le lambris et de partir sur les routes.
“La plus grosse déconvenue, c'était pour le gaz”, indique You Liang, “Un seul artisan, sur les cinq que nous avions sollicités, nous a fait un devis et il était beaucoup trop cher.” Et Carène de préciser : “ça leur faisait peur d'intervenir sur un habitat alternatif.”
Deuxième casse-tête : le poids. Lors de la première pesée, lorsque le gros œuvre était terminé, la maison pesait 2,4 tonnes, ce qui laissait une marge confortable d'une tonne pour l'aménagement intérieur. En effet, légalement le poids d'une tiny house ne doit pas excéder 3,5 tonnes pour pouvoir rouler.
Mais le couple a dû revoir sa copie. “On s'est aperçu que même avec le poids estimé on serait trop juste”, nous confesse Carène. Conséquence : Carène et You Liang doivent réaliser des découpes dans le parquet et le lambris. “Là où il y aura des meubles, on ne mettra pas de lambris pour gagner des kilos. Ça rend les choses plus compliquées”, témoigne la trentenaire.
“C'est agréable d'être avec quelqu'un qui comprend ce que l'on vit”
Malgré ces péripéties, le couple a enfin pu quitter l'atelier de construction sur lequel ils travaillaient depuis presqu'un an pour s'installer chez Elizabeth, l'architecte haute en couleurs qui a construit sa maison en A, et que nous avions rencontrée dans un précédent reportage. Le hasard fait parfois bien les choses : quand Carène et You Liang ont découvert l'existence d'Elizabeth grâce à notre vidéo, ils se sont rendus compte qu'elle ne vivait qu'à quelques kilomètres de leur atelier. Depuis, une amitié est née entre les futurs tiny houseurs et l'architecte.
C'est donc tout naturellement que le couple a posé ses valises et sa tiny sur son terrain en juillet. “Elle nous a accueilli à bras ouverts”, se souvient Carène, “Elle nous a prêté des outils, un barnum et un échafaudage. C'est agréable d'être avec quelqu'un qui comprend ce que l'on vit.”
Rapidement, le confort spartiate de la tiny house en plein travaux a poussé Carène et You Liang à s'installer dans la maison d'Elizabeth. “Le moral n'était pas génial. On voyait les gaines électriques, nos valises étaient au milieu des outils”, raconte Carène. Toutefois, l'excitation ne s'est pas ternie et l'envie de s'installer dans la maison sur roues est toujours aussi forte. “On sent les prémices de notre vie future”, souligne You Liang.