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NOMADE - Deuxième épisode de notre feuilleton consacré à Carène et You Liang, qui partent vivre en tiny house à plein temps. Le chantier de leur maison mobile a commencé.

Dès que je pose une vis, je suis super contente et hyper fière”, s'exclame Carène, alors que les poules et le coq chantent à tue-tête derrière elle. Carène et You Liang qui ont démarré la construction de leur tiny house il y a une semaine environ, n'en reviennent toujours pas de la joie que leur procure ce chantier. “C'est peut-être un peu cliché, mais le matin quand on va bosser, on admire le paysage et c'est le bonheur !”, complète You Liang. 

La dernière fois que nous les avions eus au téléphone, le couple s'apprêtait à quitter leur studio parisien pour se lancer dans l'aventure de la vie en tiny house. Presque deux mois plus tard, les trentenaires nous ont raconté la suite de leurs aventures depuis Magnac-Lavalette-Villars, petit village de Charente, non loin d'Angoulême, où ils construisent leur future maison.

Debout et dans le froid toute la journée : des conditions de travail qui changent

Il est vrai que le cadre de vie a changé depuis le début du mois d'octobre. Le bitume parisien a été remplacé par la campagne charentaise, “un petit coin de paradis, où l'on vit entouré de nature et d'animaux”, nous explique Carène. Mais n'allez pas croire que le couple se la coule douce pour autant. Carène et You Liang sont sur le chantier de leur tiny house, de 9h à 18h30, du lundi au vendredi, et quand ils ont un peu de temps, ils préparent les films qu'ils posteront sur leur chaîne Youtube

Les premiers jours n'ont pas été évidents. Carène se souvient : “Les débuts ont été difficiles car c'est très physique. C'est violent d'être toute la journée debout et dans le froid.” Depuis qu'ils sont arrivés dans le sud-ouest, le week-end du reconfinement, le couple ne chôme pas. Encadrés par les équipes des Abris Nomades, un atelier de conception de tiny house, Carène et You Liang tentent de suivre scrupuleusement le planning de construction. 

Chaque matin, Koen, le cofondateur et menuisier depuis 20 ans, organise une réunion de chantier et fixe les objectifs de la journée. Ensuite, les deux futurs nomades sont en autonomie totale sur la construction. La semaine dernière, les deux citadins ont travaillé sur l'ossature bois du plancher de la tiny house qu'ils poseront plus tard sur la remorque. “Ça nous a pris 4 jours alors qu'on l'avait estimé à 1 jour et demie”, rappelle You Liang. 

Gérer le planning et s'adapter à leur nouvelle vie rurale

Mais le couple l'assure, malgré le retard sur le planning initial, les conseils et recommandations du tuteur leur font gagner du temps. Un moyen de prendre conscience de certaines erreurs avant qu'il ne soit trop tard. C'est grâce à Koen que Carène et You Liang ont pris conscience qu'il y avait certaines erreurs sur les plans. “Les fenêtres étaient 20 cm trop hautes, ce qui est énorme pour moi, je n'aurais pas pu atteindre les fenêtres de la cuisine”, souligne Carène. 

Il a fallu également comprendre la logique d'assemblage pour construire le premier mur de la tiny house. “C'est un puzzle dans le puzzle. Il y a toute une logique à suivre, on a eu du mal au début”, reconnaît You Liang. Sans compter qu'il faut se familiariser avec de nouveaux outils, apprendre à débiter parfaitement le bois. Heureusement, avant de commencer le chantier, le couple a reçu une formation express de deux jours pour apprendre à manier les scies notamment. 

Et malgré les différences de caractère, le travail en équipe se passe bien. Chacun apprend à jongler entre l'impatience de You Liang et l'extrême minutie de Carène. “On est très complémentaires”, assurent-ils. Tant mieux, car le chemin est encore long avant de pouvoir vivre dans leur tiny house. Il reste trois autres murs à monter, s'occuper de la toiture, s'atteler au bardage extérieur et isoler l'intérieur. “Si tout se passe bien, fin janvier, on aura terminé”, annonce You Liang. 

En attendant, le couple l'assure : pas une seule seconde ils ne regrettent leur ancienne vie citadine et ils n'ont aucun mal à s'accoutumer à la vie rurale. Alors qu'ils vivaient dans un studio, les ex-Parisiens ont posé leur valise (une chacun) dans un gîte situé à une dizaine de minutes du chantier. 

Le cadre et l'espace dont ils jouissent ont rapidement évincé leur besoin de sortir et le couple s'est rapidement créé de nouvelles habitudes. La plus étonnante ? “On fait du yoga dans l'enclos des chèvres !”, nous confie Carène. C'est ce qui s'appelle une adaptation réussie !