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DUEL - Baptiste et Davy ont passé un mois à porter leurs déchets. Au final, l'un portait 20 kilos sur lui, tandis que tous ceux du deuxième tenait dans une pochette.

1 kilo par jour : c'est le nombre de déchets ménagers produits une personne en France chaque année, selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (Ademe). C'est face à ce constat alarmant que Baptiste Dubanchet et Davy Cosson, deux amis originaire de Tours se sont lancés un défi : porter sur eux l'ensemble des déchets qu'ils produisent pendant un mois.

Mais l'aventure, qui a pris fin le 30 mai 2019, n'a pas été la même pour les deux participants. Tandis que les déchets de Baptiste tiennent tous dans une pochette, Davy porte une imposante combinaison de 20 kilos, remplie de détritus. Car les règles du jeu n'étaient pas les mêmes : le premier a joué le jeu du zéro déchet alors que le deuxième a consommé “normalement”.

Vivre normalement mais chercher des alternatives zéro déchet

Au-delà du défi, cette opération intitulée “Poubelle la vie” a pour but de sensibiliser le public à la surconsommation et à la pollution engendrée par les emballages. Et surtout “de trouver des alternatives tout en vivant normalement”, souligne Baptiste.

L'objectif était de faire la promotion d'un mode de vie plus écologique tout en prouvant à tout un chacun qu'il n'est pas nécessaire de se transformer un ermite pour embrasser un quotidien zéro déchet.

Cela faisait 3 ou 4 ans que je n'avais pas fait les courses dans un supermarché, explique Davy, je suis même allé dans des fast-food, mais bio.” Alors qu'il reconnaît ne pas être un adepte du zéro déchet, ce formateur en permaculture a pourtant eu du mal à atteindre le kilo quotidien de déchets. “Même en surconsommant je n'ai consommé que la moitié de la moyenne nationale”, se souvient-il.

Elles sont où les canettes ?

Au final, sa combinaison est bien garnie. Que trouve-t-on ? “Beaucoup de papiers, de publicités, malgré le stop pub sur la boîte aux lettres, des cartons à pizza, quelques canettes, des yaourts, des emballages et un peu de caoutchouc”, liste Baptiste.

Lors de leur arrivée à Paris, étape finale qui clôture le défi, les deux jeunes hommes sont interpellés par un curieux : “Elles sont où les canettes ?”, s'exclame-t-il. Ce dernier s'étonne du peu de canettes ou de bouteilles sur la combinaison de Davy. “Il ne concevait pas la vie sans ces emballages, on lui a demandé de tenter l'expérience et d'arrêter d'en consommer”, se souvient Baptiste.

Toutefois Davy admet qu'il aurait eu plus de difficultés à jouer le jeu du zéro déchet, une mission que Baptiste, déjà sensible à la cause, n'a pas eu trop de mal à remplir.  “Comme je vis dans une caravane, je n'utilise pas de frigo, je n'ai pas de poubelle et j'achète tout en vrac”, précise-t-il.

Un défi inspiré par l'écologiste Rob Greenfied

Rien d'étonnant puisque Baptiste est un habitué de la “performance écolo”. En 2017, ce Tourangeau a traversé l'Atlantique en pédalo en ne mangeant que des aliments périmés, pour sensibiliser le grand public aux dates de péremption, qu'il souhaite voir disparaître.

Cette fois-ci, il s'est inspiré du militant écologiste Rob Greenfield, qui avait réalisé une opération similaire dans les rues de New-York (on vous en parlait déjà ici).

Alors que le trentenaire est bien décidé à continuer sa lancée vers un quotidien sans emballage, Davy est bien content que l'expérience soit terminée. “À la fin je n'en pouvais plus, il faisait tellement chaud en dessous !” Prochain défi : faire la même chose en plein mois d'août ?

Retrouvez ici en vidéo leur arrivée en haut des marches du Sacré-Coeur à Montmartre :