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SOLIDARITÉ - La capitale belge a débloqué 1 million d'euros et lancé un appel à projets pour multiplier ce type de petits logements mobiles. Une solution à la crise du mal-logement.

C'est une petite maison de 17 m² arrivée sur une remorque et qui vient de trouver place entre deux bâtiments. La commune de Woluwé-Saint-Pierre, l'équivalent d'un arrondissement de Bruxelles, a inauguré vendredi 20 avril 2018, une tiny house destinée à accueillir une personne sans-abri.

© Administration communale de Woluwé-Saint-Pierre

Une première dans la capitale belge, qui devrait être très bientôt suivie de nombreux autres projets similaires. La région bruxelloise a en effet débloqué une enveloppe d'1 millions d'euros pour construire une quarantaine de tiny houses et lutter contre le mal-logement.

Une initiative qui rappelle celle de l'ONG suisse Toit pour tous, qui construit des tiny houses pour des personnes en situation de précarité, ou encore ce petit logement autonome en énergie créé par Emmaüs pour loger les plus démunis à Marseille.

© Administration communale de Woluwé-Saint-Pierre

Un logement pour sortir de la rue

"Les gens qui sont dans la rue depuis longtemps doivent aussi pouvoir se réadapter à un vivre dans un logement, estime Philippe Van Cranem, le président du centre public d'aide sociale (CPAS) de Woluwé-Saint-Pierre. Un logement dans une grande copropriété, ça peut être compliqué. Donc une petite unité comme celle-ci, qui donne sur un lot de jardin et qui peut aussi accueillir un chien, c'est intéressant pour la transition."

Une personne sans-abri pourra bientôt s'installer pour trois mois renouvelables, le CPAS se chargeant de l'accompagnement vers un logement pérenne et un retour à l'emploi.

©  Administration communale de Woluwé-Saint-Pierre

Une tiny house en bois tout confort

S'il s'agit d'un logement temporaire et d'une petite surface, le confort est bien présent. "Cette tiny house est en bois et très bien isolée avec de la mousse polyuréthane", explique Philippe Cousin, le fabriquant, président de la société Okapi.

Avec cette très bonne isolation, il n'y a pratiquement jamais besoin de chauffage : les apports solaires, à travers la fenêtre exposée au Sud, suffisent à réchauffer la maison. Un petit chauffage électrique d'appoint est seulement prévu pour les jours d'hiver où il n'y a pas du tout d'ensoleillement.

© Administration communale de Woluwé-Saint-Pierre

La tiny house est raccordée au réseau électrique, au réseau d'eau et au tout-à-l'égout. Elle dispose d'un lit deux places, d'une salle de douche et d'une cuisine aménagée.

© Administration communale de Woluwé-Saint-Pierre

Surtout, elle est mobile. Il suffit de la poser à nouveau sur une remorque pour la déménager. Un point important, puisque le terrain communal sur lequel elle est installée n'est disponible que 3 ans, en attenant une nouvelle construction.

La commune de Woluwé-Saint-Pierre a financé cette tiny house pour 30 000 euros et compte en construire une deuxième. À quand ce type d'initiative développé par des villes françaises ?