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ZÉRO DÉCHET - Pas facile d'être écolo en ville, mais le balcomposteur est une bonne solution pour adopter un comportement plus responsable.

Il y a dix ans, si vous m'aviez dit qu'un jour j'aurais un composteur sur mon balcon, je vous aurais regardé avec de grands yeux étonnés. Déjà parce que je n'avais pas de balcon, mais aussi parce que d'une certaine manière, ça m'aurait semblé improbable. On a beau se prétendre écolo, les barrières mentales restent tenaces et prennent du temps à tomber. Et puis un jour, on se réveille en allant mettre son filtre et son marc de café au fond d'un petit bac en acier galvanisé... Et on est content de le faire.

Bref, à force de parler zéro déchet tous les jours ou presque sur 18h39, et poussé par l'imminence de la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie solidaire) qui va nous contraindre à trier les biodéchets à la source en 2024, j'ai décidé de me doter d'un balcomposteur pour la somme de 199 euros. Fabriqué en France en bois douglas non traité par Mon Petit Potager, cet équipement pour extérieur se monte sans aucun outil et se compose de simples planches de bois accompagnées de quelques angles en aluminium, d'un composteur en acier et d'une cuvette en plastique pour recueillir l'engrais hyper concentré.

un homme monte le balcomposteur pour le poser sur son balcon
La balcomposteur se monte à la main, sans clou ni vis ! © 18h39

L'assemblage se fait donc à la main, puisqu'il suffit de faire coulisser les planches dans les angles en aluminium en suivant bien le plan préétabli. La manoeuvre la plus compliquée consiste à bien trier les planches en amont selon la lettre qui leur est attribuée, puis à les placer au bon endroit sans faire de gaffe ! Le guide d'utilisation fourni avec donne des indications, mais il est conseillé de regarder également attentivement la vidéo ci-dessous pour s'accompagner. En tout, vous en aurez facilement pour une heure de travail.

Des dimensions idéales et des jardinières bien utiles !

Non seulement, la construction ne réclame aucun matériel, mais quasiment toute la filière mise en place par Mon Petit Potager s'inscrit dans une économie circulaire, à vocation sociale : l'aluminium est 100% recyclable, les capuchons d'angle sont issus de PVC recyclé, le bois provient de forêts gérés durablement, et enfin le feutre géotextile est découpé par des personnes en situation de handicap.

Grâce à ses dimensions passe-partout (75 cm de long, 35 cm de large, 80 cm de haut), le balcomposteur ne prend pas de place et s'immisce facilement chez vous, même dans un balcon étroit ou peu large. Le mien, par exemple, est de taille plutôt moyenne, et j'avais encore de la place pour poser un pot avec un olivier de 40 cm de diamètre juste à côté.

Grâce à son design en bois, il s'intègre facilement dans tout type de balcon. © 18h39
Les sacs en papier kraft peuvent aller au compost, mais ils doivent être déchirés en petits morceaux. Ici, quelqu'un a oublié de le faire, hum ! © 18h39

Changer de mentalité sur les déchets et faire de la pédagogie

Du point de vue de l'usage, le balcomposteur a plusieurs avantages : non seulement il permet de faire un petit geste pour la planète, en compostant les biodéchets (restes de fruits et légumes, coquilles et boites d'oeufs, déchets verts, café et filtre, oignons, etc.) pour les transformer en engrais, mais surtout il permet une prise de conscience des déchets qu'on produit.

En les gardant près de soi, on ne considère plus ses ordures comme des choses jetables et indésirables, mais bien comme des produits dignes d'intérêt, dont le devenir doit nous interpeller. Sans compter l'aspect pédagogique pour les enfants, qui prennent à la vitesse de l'éclair les bonnes habitudes en matière de tri et se font un plaisir d'aller jeter les peaux de banane découpées à votre place (oui, on en profite pour tirer au flanc !).

Enfin, les deux jardinières intégrées permettent de se constituer un mini "potager urbain". Dans notre cas, la jardinière du haut est ensoleillée, alors nous avons choisi d'y planter des tomates cerises, du thym, de la capucine, tandis que celle du bas, à l'ombre, abrite de la verveine citronnée, de la sauge, de la ciboulette, des aromates qui nécessitent moins de soleil. Alors oui, l'autosuffisance n'est pas pour demain, on est encore loin du balcon incroyable de Valery Tsimba, mais manger une tomate cerise qu'on a fait pousser sur son balcon, ça nourrit largement notre satisfaction.