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SÉCURITÉ - Laisser sa maison aux bons soins de bénévoles, souvent retraités, pendant ses vacances : un moyen de limiter le risque de cambriolage.

Chaque fois qu'Emmanuelle Galand, 49 ans, part en vacances, elle quitte sa maison l'esprit tranquille. Depuis 20 ans, des retraités viennent occuper son logement de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, en son absence.

"La dernière fois, c'était il y a 2 ans, je suis partie 15 jours aux États-Unis", raconte-t-elle. "Cela s'est très bien passé, comme toujours." Emmanuelle est une adepte du home-sitting, le gardiennage de maison assuré par des bénévoles.

Ces derniers sont sélectionnés par le site du même nom, homesitting.fr, première plateforme à avoir importé, dans les années 80, ce concept né aux États-Unis.

Même si la première motivation d'Emmanuelle est d'avoir une personne qui prenne soin de ses animaux, la sécurité n'est pas absente de ses préoccupations, d'autant qu'elle habite une maison assez isolée, dans la forêt.

"Pour les personnes qui ont l'habitude de partir longtemps en vacances, voir que la maison est toujours habitée peut dissuader les petits cambrioleurs", analyse-t-elle. Même si, évidemment le risque zéro n'existe pas. Emmanuelle rappelle qu'elle a été cambriolée il y a plusieurs années, alors qu'elle se trouvait simplement au travail.

Présence dissuasive contre logement gratuit

Il n'empêche, la présence d'une personne pour ouvrir et fermer les volets est la première motivation de souscription. Elle concerne 70 à 80 % des clients de l'agence Homering, selon Jean-Claude Picard, le fondateur de cette autre plateforme de gardiennage bénévole.

Pour obtenir ce service, les propriétaires, ou locataires, paient un forfait, autour de 150 euros pour une semaine ou un mois selon les agences. Ils sont mis en relation via ces agences, avec des gardiens dont le profil aura été vérifié.

Ceux-ci, ne sont pas rémunérés, mais bénéficient d'un logement gratuit le temps des vacances. "La motivation n'est bien sûr pas que de rendre service", plaisante Laurence Bouyssou, responsable d'agence Homesitting,

Et elle énumère les régions les plus demandées par les home sitters : "le Sud de la France, la Bretagne, la Normandie, l'Alsace, les DOM-TOM, la Corse, mais aussi l'Italie, l'Espagne ou le Portugal (où des Français font aussi garder leurs maisons, ndlr.)"

La démarche séduit, puisque Homesitting revendique 1500 échanges par an, et Homering 500 depuis son lancement, il y a 2 ans, avec toujours plus de candidats au gardiennage.

Des retraités de confiance

Ces gardiens non-professionnels sont le plus souvent des personnes retraitées. C'est même exclusivement le cas chez Homesitting. "Des retraités actifs", précise Laurence Bouyssou. Raison invoquée : la plus grande disponibilité, tout au long de l'année, la possibilité de partir sans les enfants... et la confiance, plus facile à leur accorder, quant au respect des règles et du logement.

Il faut dire que les candidats au gardiennage, plus nombreux que ceux qui laissent leur domicile, sont triés sur le volet. CV, lettre de motivation, extrait de casier judiciaire vierge, questionnaire détaillé, signature d'une charte déontologique : Homesitting comme Homering multiplient les vérifications.

À la clé, pas de contrat de travail, puisque les gardiens sont bénévoles, mais de menus services à remplir, comme l'arrosage des plantes, et l'obligation de dormir au domicile gardé tous les soirs. "On demande une présence à partir de 18h", précise Jean-Claude Picard.

Côté assurances, celui qui fait garder son logement doit avoir dans son contrat une clause de villégiature, tandis que le home-sitter doit disposer d'une garantie de responsabilité civile.

Autre élément propre à rassurer : les bénévoles arrivent souvent la veille du séjour, pour la remise des clés, et pour rencontrer les habitants.

Conseils pour recourir au home-sitting :

  • Cela s'adresse également aux locataires : dans la mesure où l'on ne fait pas payer de loyer à ses gardiens, pas besoin de demander l'autorisation de ses propriétaires.
  • Mieux vaut prévenir tout de même les voisins pour éviter qu'ils ne soient surpris par ces allées et venues.
  • S'y prendre au moins deux mois à l'avance, surtout pour les régions moins attractives.

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