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BIEN-ÊTRE - Contempler quelques minutes, le temps d'un café, le paysage derrière la fenêtre... Le soleil brille, mais vous savez bien qu'il fait -20°C, alors vous restez au chaud : voici le Gluggaveður.

Derrière ce mot à l'écriture étrange et imprononçable se cache un mot islandais qui se traduit par "window-weather" ou littéralement "un temps de pause à la fenêtre". Posons le contexte.

Nous sommes au cœur de l'hiver, il est 8 heures du matin et le réveil est difficile : café obligatoire. Le temps a l'air visiblement très beau, quand vous vous décidez à vous arrêter quelques minutes en regardant par la fenêtre.

Mais vous n'êtes pas dupe de ce beau ciel bleu : il fait en réalité une température glaciale (comprenez, bien en dessous de 0°C). Vous savez qu'il va faire très froid et sec une fois la porte du palier franchie. Alors vous préférez contempler cette scène derrière le carreau, votre tasse fumante à la main, rendant ainsi votre réveil plus agréable. Voilà comment résumer en quelques mots la définition du Gluggaveður.

Le Gluggaveður, concrètement ?

À la manière d'un arrêt sur image, ce temps de pause à la fenêtre est considéré comme particulièrement bénéfique par les Islandais. Observer le ciel bleu et les rafales de neige, écouter le crépitement de la pluie sur le toit ou le vent secouant les arbres depuis sa maison conférerait un sentiment de sécurité et apporterait calme et sérénité.

Ce petit rituel fait partie des nombreux autres rites de vie que les pays nordiques appliquent depuis des années au sujet de leurs définitions du Bonheur, avec un grand B. Tout comme le Hygge danois ou le Kos norvégien, le Gluggaveður —  prononcez "glouggavédure" —  permet de relativiser notre fragilité face à la beauté du monde qui nous entoure.

On se met à admirer la puissance du monde et la résilience des gens bravant les conditions extérieures, puis à espérer des jours meilleurs. Sans sortir de chez soi. Le temps de savourer un café.

Il est 8h30, c'est l'heure d'aller travailler.