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COUPLE - Pas facile de vivre au quotidien avec les meubles et les souvenirs d'un ex et encore moins de faire le tri. On vous aide à y voir plus clair.

Après trois ans de vie sous le même toit, Carla, 34 ans et son compagnon de l'époque, se séparent. C'est lui, qui quitte la maison. “On avait meublé l'appartement ensemble, essentiellement avec nos meubles d'étudiants. Chacun avait ramené ses petits trucs”, nous raconte-t-elle.

En partant, son ex-copain ne prend rien avec lui et laisse Carla seule avec l'ensemble des biens qu'ils avaient acquis ensemble. “C'était l'horreur”, se souvient-elle, “c'était insupportable de devoir vivre avec ça.

Ne tenant plus, la jeune femme a une idée pour mettre un terme à cette situation. “J'ai fait une liste très précise. Sur cette liste était indiqué ce qui devait être récupéré.” Meubles, électroménagers ou vêtements, Carla passe au peigne fin l'ensemble des biens de la maison.

Pour ne pas le croiser, Carla laisse la liste à l'intérieur de la maison et s'échappe le temps que son ex-compagnon récupère ses affaires. À son retour, elle jette ou donne, tout ce qui a été oublié. Elle se souvient : “j'ai jeté des vinyles, des bouquins, des fringues, mon frère est venu en récupérer quelques uns.

Elle décide de ne garder que ce qui, a ses yeux, ne comporte aucune valeur symbolique, “comme une théière”, explique-t-elle. La technique est radicale puisque l'intérieur de la maison est quasiment vide. “Je me suis retrouvée sans meuble, il ne me restait que ceux que j'avais achetés moi”, précise-t-elle.

Radicale peut-être mais cette méthode porte ses fruits du côté de Carla. “C'est une très bonne thérapie, cela fait beaucoup de bien”, indique-t-elle. Et d'ajouter : “pour les personnes un peu rigides comme moi c'est parfait, c'est très concret.

Après une rupture : se débarrasser d'un souvenir trop présent

Nombreuses sont les personnes qui, comme Carla, se demandent que faire des affaires, des objets d'un ex quand celui ci vient de quitter le logement dans lequel le couple vivait.

Une situation plus difficile à vivre pour celui ou celle qui reste, comme nous le rappelle Elodie Cingal, psychologue et psychothérapeuthe, qui tient un blog sur la thérapie et le conseil en séparation : “Celui qui reste dans les meubles va avoir plus de difficultés à vivre la rupture puisqu'il doit composer avec l'image du passé, des objets qui sont chargés en souvenir.

Pourtant, vivre dans un lieu imprégné du souvenir de la relation n'aide pas à passer à autre chose. “Si on reste figé dans le souvenir, on n'avance pas. Il faut se créer d'autres souvenirs avec des objets différents et ne pas vivre dans un mausolée”, indique la thérapeute.

Un constat que partage Julien, spécialiste en désencombrement et fondateur de Julien Home Organizer. Selon lui, “après chaque séparation, il est toujours bon d'apporter de la nouveauté et de la fraîcheur dans un intérieur pour entamer un nouveau démarrage.

Faire la distinction entre ce qui est de l'ordre de l'affect ou du matériel pur

En revanche, pas question de tout balancer aux ordures ! Julien préconise d'effectuer un tri en deux temps “ce qui est usuel en premier, cela permet de se mettre en action sans difficulté. Puis on s'occupe de ce qui est sentimental à la fin, comme les cadeaux ou les photos.

Dans le cas où vous ne parvenez pas à vous séparer de certains objets car l'idée de les donner ou de les jeter vous est trop difficile, il est inutile de précipiter les choses. “Vous pouvez mettre tous les objets sentimentaux dans une boîte, la placer en dehors de votre appartement et quotidien”, précise le coach en rangement.

Laissez passer un peu de temps. Lorsque vous ouvrirez à nouveau cette boîte, vous serez plus à même de savoir à quels objets vous tenez vraiment, ceux que vous souhaitez garder coûte que coûte. “C'est ce dont parle Marie Kondo”, nous rappelle Julien, “il faut savoir si l'objet nous parle et s'en séparer en conscience.

Ne pas cristalliser le conflit autour d'un objet

En cas de conflit, une règle doit primer : “quand on se sépare, chacun récupère ses propres affaires”, rappelle la psychologue Elodie Cingal. Car les objets, les meubles, les biens de l'autre peuvent devenir un moyen de cristalliser le conflit, voire de se venger. La thérapeute illustre cela par un exemple :  “ne pas rendre le lave-vaisselle, c'est une façon de dire à l'autre, je vais le garder et toi tu vas faire la vaisselle, je vais jubiler.

La meilleure stratégie reste de se comporter en adulte et de lâcher du leste, si le meuble ou le bien n'en vaut pas la peine. Comme l'a fait Carla, invitez votre ex à passer quelques heures et faites en sorte de vous absenter pendant qu'il ou elle récupère ses affaires.

Et pour ce que vous ne comptez pas garder, optez pour la rupture zéro-déchet ! Au lieu de jeter à la poubelle, donnez-le à des associations, échangez-le sur un site de troc ou même vendez-le. Si une rupture peut vous rapporter un peu d'argent…