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INNOVATION - 1 clic pour allumer la lumière, 2 clics pour le chauffage... Les boutons connectés permettent de piloter les objets connectés sans passer par son téléphone.

Utiliser son smartphone pour piloter ses objets connectés à la maison n'est pas forcément le plus pratique. Par exemple, pour créer une ambiance spéciale et changer la couleur de son ampoule connectée, il faut :

  • sortir son téléphone de sa poche,
  • ouvrir l'application dédiée,
  • et enfin choisir l'action à accomplir.

Ce n'est pas la mer à boire, certes. Mais pour ceux d'entre nous qui cultivent leur flemme, c'est déjà un effort certain.

Pour contourner cette contrainte, plusieurs fabricants ont donc mis au point une alternative : les boutons connectés, qui fonctionnent comme des interrupteurs classiques... en plus intelligents.

Le principe : on appuie une fois sur l'un de ces boutons pour allumer une ampoule, deux fois pour changer de couleur, et si on appuie longtemps... on augmente le chauffage. On peut en effet programmer trois actions différentes, pour piloter jusqu'à trois objets connectés différents.

Pour Thomas Gauthier, PDG de Nodon, qui édite les boutons connectés Niu, l'intérêt est de rendre les objets connectés plus intuitifs et accessibles. "Tous les membres du foyer n'ont pas forcément accès au smartphone, explique-t-il. Coller un bouton connecté sur son réfrigérateur permet de revenir à un usage physique."

Comment ces boutons ambitionnent-ils nous faciliter à la maison ? Suivez-le guide.

Les boutons connectés, ici Niu, peuvent aussi aider pour faire des selfies.

Les boutons connectés, ici Niu, peuvent aussi aider pour faire des selfies. © Nodon

Appuyer une, deux ou trois fois pour commander jusqu'à trois objets connectés

Pour autant, le smartphone ne disparaît pas totalement. C'est lui qui sert à programmer le bouton connecté, en choisissant quelle action associer à une pression, deux pressions, et un appui long. Pour cela, deux possibilités :

Soit on le fait directement dans l'application, si la société qui développe le bouton connecté a lié un partenariat avec une marque d'objet connecté,

Soit on passe par IFTTT, un service en ligne qui permet de relier tous les objets connectés reliés à internet, quelle que soit leur marque, comme le thermostat Netatmo ou la caméra de surveillance My Fox par exemple.

Même si le site est en anglais, sa présentation sous forme de pictogramme le rend accessible. IFTTT signifie "if this then that" (si ceci, alors cela, en français). Par exemple :

Si on appuie deux fois sur le bouton connecté ? l'alarme de la maison se met en route.

La limite : si votre enfant ou conjoint veut se servir du bouton connecté, il faut que votre téléphone soit dans la maison, car c'est lui qui lance la commande ; la parade étant de laisser une tablette, avec l'application, toujours allumée chez soi. Il y a bien une exception : le bouton Pop de Logitech, que nous présentons un peu plus loin (lien ancre).

Quel bouton connecté choisir ?

Les différents boutons connectés fonctionnent sur le même principe, mais ils ont chacun quelques particularités :

  • Niu de Nodon :

Niu ne craint pas l'eau.

Niu ne craint pas l'eau. © Nodon

Le bouton connecté Niu est aimanté, pour être placé sur le frigo, et étanche. De quoi contrôler sa playlist même sous la douche.

D'ici le mois de mars, on pourra utiliser plusieurs boutons avec le même smartphone.

Prix : 29,90 euros

  • TiBe Conect de Ticatag :

TiBe Connect est à la fois un bouton connecté et... un porte-clés connecté. Tout comme le porte-clés Wistiki, que nous présentions dans un autre article, il permet de retrouver ses affaires en sonnant lorsqu'on l'appelle depuis son téléphone. À l'inverse, on peut appuyer dessus pour faire sonner son téléphone.

On peut d'ores et déjà utiliser trois boutons Tibee avec le même portable.

Prix : 29,90 euros

  • Flic de Shortcut Labs :

Flic fonctionne comme ses congénères, mais la société qui l'édite, Shortcut Labs, propose également des boutons connectés à usage unique. Les boutons Flic Single sont pré-programmés pour contrôler la lumière ou encore la musique. On peut en utiliser plusieurs avec le même portable.

Prix : 32 euros pour Flic, 19 euros pour Flic Single

Ces trois boutons sont nomades : on peut les laisser à la maison, mais aussi les emmener avec soi à l'extérieur, pour contrôler ses objets connectés à distance, en évitant de sortir son téléphone de sa poche.

  • Pop de Logitech :

Les boutons connectés Pop ont le design d'interrupteurs.

Les boutons connectés Pop ont le design d'interrupteurs. © Logitech

À la différence des précédents boutons connectés, Pop reste uniquement à la maison. Mais cela a un avantage : pas besoin d'avoir de smartphone à portée de wifi pour l'utiliser, il est relié avec un "bridge" (un boîtier connecté), lui-même branché sur une prise. C'est ce bridge qui donne la commande à l'objet connecté, notamment en passant par IFTTT.

Prix : 129 euros pour le kit de démarrage, 39,90 euros pour l'interrupteur supplémentaire

Pourquoi pas une télécommande universelle plutôt qu'un simple bouton ?

Tous ces boutons, on l'a vu, ne peuvent enregistrer que trois fonctions. Il est vrai qu'il serait difficile de retenir davantages de tapotements et d'actions associées. Passés trois clics, on est à deux doigts d'allumer le chauffage alors qu'on voulait baisser son volet !

Mais pourquoi investir dans une batterie de boutons plutôt que dans la télécommande universelle Smart Remote de Seven Hugs, commercialisée à l'automne 2017, qui promet de contrôler tous les objets connectés dans la maison ?

Au-delà de la différence de prix (299 euros pour la Smart Remote), pour Cédric Locqueneux, spécialiste de la domotique, il s'agit de produits complémentaires : "L'interrupteur est placé toujours au même endroit (par exemple si on l'a aimanté sur son frigo, ndlr.), tandis que l'on peut chercher la télécommande dans la maison", estime-t-il.

D'ailleurs les boutons connectés peuvent servir... même si l'on n'a pas d'objets connectés. En faisant sonner le téléphone pour simuler un appel, ou en envoyant un mail pour prévenir que son enfant est bien rentré à la maison par exemple. Des usages bien pratiques, et qui devraient trouver leur public, même parmi les moins geeks d'entre nous.