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ÉTHIQUE - Comment se passer de produits d'origine animale à la maison ? Nous avons interrogé Eva Zink, Youtubeuse et activiste végane.

Pour des raisons environnementales ou par refus de la souffrance animale, 3% de la population française déclare être végan selon un sondage Ifop. Contrairement aux végétariens qui ne mangent ni viande ni poisson, les végans refusent toute forme d'exploitation animale. Ce qui signifie ne plus consommer de produits d'origine animale dans son assiette mais aussi dans ses vêtements et même dans sa décoration ! Entre le cuir, la soie, le daim, les plumes ou la laine : les animaux sont partout. 

Pour y voir plus clair, nous avons interrogé une spécialiste de la question. Eva Zink, activiste végane depuis 2015, plus connue sous le nom d'Eva les petits plats, partage sur sa chaîne Youtube des recettes végétaliennes. Cette passionnée de nourriture a accepté de nous livrer non pas des recettes, mais des conseils pour que votre maison aussi devienne végane !

© Eva les petits plats

La cuisine : des aménagements pour se donner l'envie de cuisiner 

C'est sûrement la pièce de la maison qui connaît les plus grands changements lorsque l'on décide de devenir vegan. Plus de viande, de poisson, d'œufs, de fromage ou encore de miel. Mais cela ne se limite pas à la nourriture, la transformation est plus globale. Eva témoigne : “Ma cuisine s'est embellie. Je me suis achetée de quoi me donner envie de cuisiner. Je l'ai réorganisée pour que ce soit un lieu de bien-être.

Puisqu'il est difficile de trouver de quoi s'alimenter à l'extérieur, l'offre de nourriture végane étant limitée, le fait-maison devient un impératif. Pour se motiver à passer aux fourneaux, Eva a investi dans des petits pots en verre avec bouchon de liège, dans lesquels elle place ses graines. Une astuce esthétique mais aussi pratique pour que les oléagineux, amandes, noix ou graines de tournesol, des incontournables de l'alimentation végétalienne, deviennent un réflexe. La Youtubeuse a également construit une étagère spécialement pour ses épices. “J'en ai 10 fois plus qu'avant”, s'exclame-t-elle. 

Du côté des équipements, Eva a investi dans un extracteur de jus et dans un robot qui découpe les légumes. Mais aussi dans de la belle vaisselle, “pour me donner envie de manger car on mange avant tout avec les yeux”, rappelle-t-elle. 

Salon et salle à manger : des plantes vertes partout ! 

Quand on devient vegan, il faut faire attention à son alimentation mais aussi aux matières des meubles de la maison. Adieu le cuir animal par exemple, qui n'est rien d'autre que de la peau de vache, de mouton ou d'agneau tannée. “Je n'ai pas de canapé, de fauteuil ou de chaises en cuir. Je préfère la toile, le tissu”, précise Eva. Pas de peau de bête évidemment, ni de soie, issue du cocon produit par la chenille du ver à soie. 

Que faire si l'on a déjà un canapé en cuir chez soi ? “On fait comme on peut. Si on ne peut pas en racheter, on ne le fait pas. Mais très rapidement on va se sentir mal de s'asseoir dessus. Il y a plein de canapés en tissu ou en toile qui sont très élégants”, précise Eva.

Ce que recommande l'activiste végane est d'investir dans des plantes vertes : “Il y en a beaucoup plus dans mes pièces à vivre depuis que je suis végane. Elles apportent de la vie et du repos émotionnel !”.  

Dans la chambre et le dressing : du tri à faire dans les placards 

Avec la cuisine, le dressing est l'un des endroits de la maison qui risque de changer radicalement. Pour cause, de nombreux vêtements contiennent du cuir, de la laine, de la soie ou du cachemire. 

Première chose à faire : faire le tri ! “J'étais attachée à deux choses : un cuir que j'ai donné à ma sœur et mes Doc Martens à une copine. Le reste, j'ai tout mis sur Vinted”, se souvient-elle. Pour les nouveaux achats, la Youtubeuse recommande de se tourner vers les marques éthiques qui utilisent du cuir végétal ou bien des matières synthétiques. Mais gare aux microplastiques qui finissent dans les océans. Selon Eva, le mieux est de se tourner vers les friperies et la seconde main, “et d'en vérifier la provenance”, souligne-t-elle. 

Du côté du lit, attention aux plumes d'oie dans les oreillers ou dans les couettes ! 

Salle de bains : lancez-vous dans le DIY 

La salle de bains non plus n'échappe pas aux produits d'origine animale. “Quand je suis devenue végane, j'ai vérifié ce que j'avais dans la salle de bains et je me suis rendue compte que 90% des marques testaient leurs produits sur les animaux”, nous explique Eva.

Objectif : trouver des marques certifiées. Pour obtenir des informations fiables, l'activiste végane conseille de se rendre sur le site de PETA, qui met à jour des listes de marques véganes. Si vous n'avez pas d'information au moment de votre achat, fiez-vous davantage au logo “cruelty free” (sans-cruauté en anglais) qu'au logo vegan : “certains produits ne contiennent pas de produits d'origine animale mais sont testés sur les animaux”, nous apprend Eva. 

Vous pouvez aussi fabriquer vos propres cosmétiques et vous lancer dans l'aventure des produits fait-maison. Un excellent moyen de savoir comment a été confectionné ce que vous mettez sur votre peau. 

Animaux de compagnie : que faire ? 

Avoir des animaux de compagnie, est-ce considéré comme une forme d'exploitation par les végans ? Pour Eva, cela dépend de ce que vous faites de la domestication. “Avoir un animal pour tenir compagnie et répondre à ses besoins, ce n'est pas vegan. Si tu l'as acheté, ce n'est pas vegan non plus”, précise-t-elle. Et l'activiste d'ajouter : “J'invite toutes les personnes qui ont envie de vivre avec un animal à l'adopter car les refuges sont pleins.

Chevaux, lapins ou même tortues, pour le choix de l'animal, l'idéal est d'opter pour un herbivore que vous n'aurez pas besoin de nourrir avec de la nourriture d'origine animale. “40% de la pêche internationale part dans la nourriture pour les chats domestiques”, indique-t-elle. 

Vous avez désormais toutes les informations pour faire votre choix !