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DES POULES ET DES AMPOULES - Céline a bricolé elle-même un poulailler épatant à partir d'une niche, qu'elle a entouré d'un enclos. Une vraie réussite !

Cela faisait quelque temps que l'idée d'avoir des poules me trottait dans la tête. J'y voyais au moins trois intérêts immédiats : récolter des oeufs frais, se débarrasser des restes alimentaires et enfin occuper les enfants avec une activité sympa et pédagogique ! Je me suis donc lancée dans le projet, en jetant d'abord mon dévolu sur un poulailler à moindre frais. J'ai donc scruté les promos du moment et j'en ai trouvé un dans un magasin discount à 89 euros.

Du coup, je l'ai traité avec de l'huile de lin et de l'essence de térébenthine, qui permet de diluer l'huile pour une meilleure pénétration dans le bois. Sans traitement, le bois s'abime, alors que l'entretenir permet de le garder plus longtemps. L'huile de lin est 100 % naturelle et permet d'éviter des émanations nocives pour les poules. Ça y est le poulailler est monté ! Il est très joli mais je constate vite qu'il est d'une solidité douteuse… Vu qu'il est situé à fleur de champs, en plein vent, je doute qu'il résiste très longtemps aux conditions météo. Bref, je le vends et je recommence à zéro mon projet !

Adieu petit poulailler préfabriqué. © Céline Tiers

Le DIY me tente, donc j'élabore un plan B en customisant une niche pour chien. Celle-ci a été dégotée sur un site de petites annonces pour la somme de 50 euros, il ne reste plus qu'à la retaper !

La niche, avant d'être un poulailler.

Je commence par la poncer entièrement. Puis, je recommence l'opération huile de lin + essence de térébenthine (1ère couche : 50% huile de lin - 50% d'essence de Térébenthine et pour la seconde couche : 70% huile de lin - 30 % d'essence de térébenthine). Etant donné, qu'il s'agit d'une niche, il n'y a pas de porte, alors je dois en créer une, et je souhaite garder l'arrondi. Grâce à des chutes de lames de terrasses, une ancienne poignée, des charnières, et après quelques coups de scie circulaire, la porte est opérationnelle. Sur le côté, j'ai cependant créé une petite ouverture pour que les poules puissent entrer et sortir à leur guise.

Une petite porte, très "lutin magique", pour que les poules soient à l'abri. © Céline Tiers
Un nouveau feutre sur le toit, un coup d'huile de lin sur les planches, une jolie porte et le tour est joué ! © Céline Tiers

Puis, il fallait refaire le toit de la niche. J'ai donc enlevé le vieux feutre
pour en remettre un nouveau, coup de chance, il me restait une chute de l'abri de jardin. Une fois cette étape terminée, je suis passée à l'aménagement intérieur du poulailler. Avec des chutes de bois, j'ai installé un perchoir aux poules, qui fera donc toute la largeur de la niche, idéal pour ces animaux qui aiment dormir en hauteur - en même temps qui aimerait dormir dans ses fientes ?

Il faut faire cependant attention à ce que le bois ne soit pas trop cylindrique ou trop fin car ce serait inconfortable pour la poule et ça lui demanderait un effort musculaire pour s'agripper. Je leur prépare également un petit nid douillet, toujours avec des chutes de bois, en guise de pondoir. Cet élément est indispensable, c'est lui qui permet aux poulettes de couver paisiblement.

La petite échelle pour grimper, un confort digne d'un 5 étoiles. © Céline Tiers
A l'intérieur, du chanvre et de la paille. © Céline Tiers

Sur le sol du poulailler, il est possible d'y mettre du chanvre pour la litière, ça absorbe bien et ça réduit les odeurs, tout en étant peu poussiéreux. En revanche, j'ai déposé de la paille dans le pondoir. Puis, je leur fabrique un petit escalier pour qu'elles puissent accéder facilement au poulailler. Maintenant arrive la question cruciale de l'emplacement dans le jardin : où installer ce poulailler ?

Beaucoup de critères se bousculent dans ma tête : pas trop près des voisins pour ne pas déranger, pas en plein soleil, pas trop près de la maison pour les rats, pas en plein vent… Je lis que l'ouverture du poulailler doit être à l'est pour une prise au vent moindre, résultat je décide de le mettre dans un coin au fond du jardin, à la place de la balançoire.

Je mesure, je mets des bâtons et de la ficelle pour m'imaginer ce que ça peut donner.

Quel emplacement pour le poulailler ? Faut-il sacrifier la balançoire ? © Céline Tiers

Bon, finalement je ne change pas la balançoire de place (trop compliqué) et je vais mettre le poulailler où se trouve mon herbe de la pampa. Je me dis qu'il est possible qu'il n'y ait plus d'herbe à cet endroit où les poules vont picorer, et ma pampa pourrait se transformer en un élément déco sympa, dans lequel elles viendraient jouer et se cacher.

Ce n'est pas encore fini, il faut construire un enclos ! Pour protéger les poules des prédateurs, c'est indispensable. Face aux champs et près d'une forêt, une fouine, un renard, pourraient venir attaquer mes poules. Je délimite donc l'endroit où l'on mettra les poteaux et le grillage.

Etape 1 : Je fais une saignée tout au long de l'endroit où se trouvera le grillage. Cela permettra d'enfoncer le grillage de plusieurs cm pour éviter que les prédateurs ne viennent creuser.

Etape 2 : J'enfonce mes poteaux et mes jambes de force (j'ai suivi scrupuleusement la vidéo Castorama « je pose du grillage souple » ci-dessous. J'ai choisi d'avoir un grillage de 1,50 mètres de haut, histoire d'assurer une bonne sécurité.

Etape 3 : J'ai mis du béton (rapid'béton) pour fixer les poteaux.

Etape 4 : Je mets les tendeurs et 3 lignes de fils de tension (cela dépend forcément de la hauteur du grillage).

Etape 5 : Puis, la partie la plus longue commence : dérouler le grillage et mettre du fil d'attache, un peu partout au fur et à mesure. Il faut beaucoup de patience !

Le grillage, pour éviter que les poules s'enfuient... ou qu'un prédateur vienne leur rendre visite. © Céline Tiers

Une fois le grillage mis, je superpose un autre grillage triple torsion sur 50 cm. Et je rebouche ma tranchée. Bon, j'ai décidé de faire l'impasse sur les poteaux près de la porte et de fixer directement le grillage sur les poteaux en bois de la porte. Aïe ! petite erreur… Car le grillage tire sur les poteaux en bois et on va dire que la porte ne sera pas droite : En bas elle mesure 80 cm, et en haut 95 cm. Pas grave, nous allons faire une porte « rigolote » évasée, façon Alice aux pays des merveilles ou, dans un autre genre, Game of Thrones.

La porte n'est pas droite ? C'est fait exprès, bien sûr ! © Céline Tiers

La porte aussi a été faite avec d'anciennes lames de terrasse. Nous avons fait un « Z » à l'arrière pour soutenir les planches. Et j'ai mis de grandes pentures, elles doivent mesurer les 3⁄4 de la largeur de la porte pour maintenir correctement l'ensemble. Ça y est l'enclos est terminé ! J'ajoute quelques pas japonais, je place la niche sur des dalles en béton pour faciliter le nettoyage, et je la surélève avec des parpaings pour que les poules puissent s'abriter du soleil ou se cacher.

Un bac à poussières récup' réalisé avec un pneu. © Céline Tiers

Je leur prépare également un bac à poussières. Les poules adorent prendre
des « bains de poussières », elles se roulent dans la terre ou le sable, cela
leur permet de se débarrasser des parasites logés dans leurs plumes. Ça
permet également d'entretenir leur plumage. Toujours en mode récup', j'ai trouvé un ancien pneu et j'y ai mis du sable et des cendres. Et pour rendre le bac plus esthétique, je l'ai entouré de bouts de bois, restes d'un arbre coupé dans le jardin.

C'est le enfin le jour J ! Nous allons chercher les poules ce samedi. Chez un éleveur avicole à Jolimetz dans le Nord. Je souhaitais des poules d'ornement, mais qui restent de bonnes pondeuses et avec un look plutôt sympa. On m'a conseillé la Wyandotte et la Pékin. L'une est une petite boule sur pattes et l'autre ressemble à un faisan. Nous les avons surnommé "Elisabeth" et "Margareth"... Une semaine après le couronnement de Charles III d'Angleterre, on était dans le thème ! Et j'avoue aussi que la série The Crown que je regarde en ce moment m'a inspirée.

Pour les enfants, c'est l'occasion de se découvrir une fibre parentale... ou pas. © Céline Tiers
En route, ma poule. © Céline Tiers

Au début, les poules sont un peu perdues. On m'a précisé qu'il était bien de les laisser 3 jours enfermées dans le poulailler pour qu'elles se familiarisent avec leur nouvel environnement. Sauf que je n'ai pas de porte sur ma niche qui se ferme totalement. Dès le lendemain de la première nuit, Margareth avait disparu. Je la retrouve quelques temps plus tard, dans les haies derrière le poulailler. L'autre poule a poussé quelques gloussements et Margareth lui a répondu, signalant ainsi sa présence.

On décide donc de lui couper les plumes de l'aile. C'est indolore, mais cela suffit à la déséquilibrer pour qu'elle ne s'envole pas. Je m'absente toute la journée… et rebelote ! Elle a encore disparu entretemps. Bref, je comprends qu'elle saute et passe à travers le grillage. Le grillage triple torsion sur 50 cm ne suffit donc pas, et j'en remets donc sur l'ensemble de la hauteur du grillage. Depuis, elle ne fugue plus !

Le premier œuf pondu par ma poule ! Comparé aux œufs d'une boîte industrielle, il a l'air d'un petit enfant, mais ce n'est que le début ! © Céline Tiers

A l'époque, mes poules étaient encore petites, ce qui explique qu'il ait fallu quelques mois pour qu'un premier œuf soit pondu ! Il est de taille bien modeste, mais le miracle de la nature suffit à nous éblouir avec ma fille et mon fils. Il faut dire que pour les enfants, c'est déjà très enrichissant d'avoir ces nouvelles compagnes dans le jardin, ils apprennent ainsi à s'occuper d'un autre être vivant et se responsabilisent. De vraies mamans poules !