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CONSTRUIRE SA MAISON - Imaginer et construire sa propre maison... Qui n'en a jamais rêvé ? Si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure, découvrez les conseils de Jean-Luc, un passionné qui propose des formations dans l'écoconstruction.

Originaire de Belgique, Jean-Luc Delafontaine n'était pas du tout un professionnel de la construction à la base. C'est après 25 ans en tant que commercial et formateur dans le domaine de la décoration qu'il décide de se reconvertir et de s'installer avec sa femme à Marcoux, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Son objectif : autoconstruire un gîte écologique et bioclimatique grâce à un chantier participatif.  

Résultat des courses, en seulement 250 jours, son équipe de bénévoles et lui-même réussissent à construire entièrement un magnifique gîte. Composé de deux logements et d'une piscine, Halte Air et Go est la preuve que tout est possible lorsque l'enthousiasme et la passion sont au rendez-vous.

Le gîte Halte Air et Go ©Jeoffrey Di Mambro

Et Jean-Luc ne s'arrête pas là. Cette expérience est pour lui l'élément déclencheur de sa nouvelle carrière. Il fonde Je Bâtis Ma Maison, un organisme de formation pour accompagner et mettre en relation avec des professionnels celles et ceux qui souhaitent bâtir leur propre habitation.

Dans cet article, il nous livre ses précieux conseils.

Comment se lancer dans l'autoconstruction ?

Faire appel à des experts

Sans grande surprise, il est nécessaire d'étudier attentivement le terrain que l'on souhaite acheter avant de construire. Lors de ses stages de formation, Jean-Luc commence justement par une conférence sur le choix de l'emplacement de la future maison. "Un professionnel est là pour nous montrer pourquoi il est intéressant d'acheter un terrain "pourri". Déjà parce qu'il coûte moins cher, mais il peut aussi être idéal si on oriente sa maison de telle manière, pour avoir le soleil toute l'année ou être à l'abri du vent par exemple", nous explique-t-il.

Autoconstruire ne signifie pas forcément faire tous les travaux soi-même. "En autoconstruction, on n'est pas obligé de passer par un architecte. Cependant je crois qu'avoir un expert qui peut chapeauter le projet est une bonne chose. Il faut quand même être sûr que tout ne s'écroule pas sur notre tête !". Avec Je Bâtis Ma Maison, Jean-Luc partage aux débutants son réseau de professionnels reconnus dans leur domaine.

Jean-Luc truc s'est spécialisé dans la construction en bois, pour lui, c'est le plus écologique. Si vous faites le même choix, vous avez trois options :

  • Acheter le bois et faire les découpes vous-même à la longueur souhaitée.
  • Faire appel à une société qui va vous fournir des poutres déjà débitées avec un plan.
  • acheter votre maison en bois en kit. Les panneaux qui forment les murs sont déjà assemblés et c'est une grue qui vient les mettre en place. "Cette dernière solution prend beaucoup moins de temps car la maison a déjà été pré-assemblée", confirme-t-il.
© Jean-Luc Delafontaine

Calculer son budget en fonction de ses envies

Si la réglementation environnementale des bâtiments neufs RE2020 est à prendre en compte, "il faut aussi penser à ses propres normes, et faire en fonction de nos envies et moyens financiers", dit-il.

En parlant de prix, Jean-Luc nous affirme que la moyenne pour construire sa maison est entre 1 200€ et 2 400€ le mètre carré. "Après, tout dépend du niveau de finitions que l'on souhaite avoir", ajoute-il. Si l'on souhaite isoler sa maison avec de la paille, ce sera, par exemple, moins cher qu'avec de la laine de bois. "L'inconvénient, c'est qu'il faudra peut-être plus de temps pour l'installer et trouver un bon fournisseur".

Pareil pour la terre, vous pouvez utiliser celle de votre terrain pour les fondations si elle est de bonne qualité. C'est gratuit ! Cependant : "si celle-ci n'est pas bonne, il faudra l'importer d'ailleurs, et aussi le prendre en compte dans le budget".

© Jean-Luc Delafontaine

Se faire aider par des bénévoles pour construire sa maison

Pour construire son gîte, Jean-Luc a eu recours à un chantier participatif. Une solution non négligeable qui permet de réduire les coûts de construction. Mais comment faire pour attirer les bénévoles sur son projet ?

"Il y a des associations et des groupes spécialisés dans l'autoconstruction, comme les Castors par exemple. Il faut commencer à se mêler à un groupe, poser des questions, s'intéresser et même participer au projet des autres... Au fur et à mesure on pourra proposer le sien. À ce moment-là, il n'y a plus de difficulté à trouver des bénévoles. On leur explique ce qu'on attend d'eux, et on leur montre ce qu'on a à leur apporter", confie Jean-Luc. 

Et ce qu'entend Jean-Luc par "apporter", ce sont des connaissances, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. "L'objectif c'est de toucher les personnes autrement que par simplement l'aspect du gain", ajoute-il. Le plus important pour convaincre, c'est d'expliquer aux bénévoles qu'ils pourront acquérir un savoir faire pour, à leur tour, construire leur propre maison. "C'est un peu un don contre don".

© Jean-Luc Delafontaine

L'aspect humain est donc très important dans ce genre de projet. "Dans nos stages on apprend à créer une cohésion entre les porteurs des projets et les bénévoles. Certains n'y connaissent rien, d'autres sont spécialisés. Tout le monde s'entraide et partage ses connaissances. C'est une belle transmission et une belle aventure humaine", conclu Jean-Luc.

Et chez 18h39, nous avons aussi mené notre petite enquête sur les motivations de celles et ceux qui se sont lancés dans l'autoconstruction. Découvrez tous leurs conseils dans cette vidéo :

Pour en savoir plus sur comment encadrer un chantier participatif, retrouvez tous les conseils d'Arthur et Mélusine qui se sont eux aussi lancés dans l'aventure.