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THE SIMPLE LIFE - Jonathan Guennoc était un "maximaliste", consommateur de biens pour compenser son stress au travail. Et puis il a appris à chercher la sobriété et nous partage ses nouveaux rituels.

Toujours la même routine. Quitter le bureau à 21 heures. Sur le chemin de son appartement, faire une halte par ce grand magasin de vêtements, qui ne ferme ses portes qu'à 22 heures. Acheter encore une paire de chaussures, une chemise ou une cravate. Sans réfléchir, sans besoin particulier, autre que celui de compenser une dure journée.

Voilà à quoi ressemblaient les soirées de Jonathan Guennoc, il y a encore trois ans, quand il était manager d'équipe et très bien payé. Il était surtout sur le point de craquer, "l'esprit constamment occupé par le travail". Les achats compulsifs étaient son seul échappatoire pour relâcher un peu de pression.

Jusqu'au déclic, qui le pousse à changer radicalement de vie pour devenir promoteur de tiny houses, ces mini-maisons dans lesquelles il est impossible de faire rentrer un dressing qui déborde. Cette reconversion, Jonathan nous l'a racontée il y a quelques mois. Il nous a recontactés pour aborder un autre aspect de sa transformation.

© Jonathan Guennoc

Devenir minimaliste, ce n'est pas seulement de faire un grand tri dans son armoire - il est bien passé par là, passant de 40 chemises à seulement trois - mais aussi de simplifier son quotidien.

Des rituels pour avancer sur le chemin du minimalisme

"Je dis souvent qu'être minimaliste, ce n'est pas simplement faire « un nettoyage de printemps » une fois dans l'année, mais avoir une routine minimaliste. Ancrer des habitudes positives de manière naturelle, dans ses actions, dans ses décisions, dans sa consommation", écrit-il sur le blog qu'il vient de lancer, Avoir être.

La routine de Jonathan quand il était encore "maximaliste"

"Avant, j'avais l'impression que ma journée était dictée par le travail. Le matin, je ne faisais que me préparer pour le travail et le soir je décompressais de ma journée de travail", se souvient Jonathan.

Concrètement, cela donnait :

  • lever difficile après avoir éteint son réveil plusieurs fois,
  • avant même de poser les pieds par terre, lecture des mails professionnels et réponse dans la foulée ("J'avais besoin de répondre tout de suite, sinon quand je faisais mon café, j'imaginais ce que j'allais écrire et ça me stressait", confie Jonathan)
  • un café, une douche et au moins 30 minutes devant son dressing à choisir parmi la tenue du jour, parmi ses dizaines de chemises, de pantalons et de chaussures,
  • départ au travail, toujours un peu dans la précipitation,
  • rarement le temps de déjeuner,
  • dix à douze heures de travail,
  • le soir, tard, shopping, ou plus positif, verre avec des amis.

Sa routine minimaliste aujourd'hui

Jonathan travaille toujours beaucoup. En attendant que KaB'Inn, l'entreprise de tiny house qu'il a lancée avec une associée, se développe, il a repris un travail alimentaire, dans le même secteur qu'avant, comme consultant.

Mais il prends beaucoup plus de temps pour lui-même, surtout le matin. Il a mis en place toute une série d'habitudes qui lui permettent d'être dans l'instant et de se faire du bien :

  • réveil vers 6h, plus ou moins trente minutes, avec l'application Sleepcycle, qui détecte le moment le plus propice pour le tirer du sommeil,
  • ouvrir les volets, boire un grand verre d'eau, faire son lit,
  • prendre le temps de moudre son café et de l'apprécier dehors, au soleil, ou à la fenêtre,
  • lire, apprendre l'italien, faire un peu de sport...
  • dans la matinée, il travaille sur ses projets personnels,
  • il prend le temps de déjeuner,
  • l'après-midi, il se consacre à son travail de consultant, sans que ces tâches ne lui pèsent trop (il n'attend maintenant de ce travail qu'un salaire, et trouve son équilibre ailleurs),
  • le soir, trente minutes de marche, cuisine et écriture dans son journal (un journal qu'il a commencé il y a trois ans, le jour où il a démissionné).

Pour lui, ces habitudes sont minimalistes, car il les a choisies en conscience. Elles ne sont pas immuables : "Ce n'est pas tous les jours pareils, je sors régulièrement mais j'essaie de garder un minimum de structure et de faire les choses de manière intentionnelle", explique-t-il.

Il n'a pas arrêté le café (qui reste un plaisir incontournable pour lui) et ne s'est pas déconnecté des écrans non plus. Mais il en fait un meilleur usage, s'obligeant à patienter jusqu'à sa prochaine pause pour répondre à ses messages.

Tout le monde peut-il devenir minimaliste ?

Facile de se concentrer sur ses priorités quand on habite seul, serait-on tenté de glisser. Mais justement, non, ce n'est pas si évident de ne pas se laisser happer par un quotidien trop rempli...

À l'inverse, "beaucoup de gens pensent que le minimalisme, ce n'est que pour les célibataires. Même si ce n'est pas pour tout le monde, un petit peu de minimalisme ne fera de mal à personne, surtout vu les conséquences de notre hyper consommation. Il y a d'ailleurs beaucoup de minimalistes qui vivent en famille, des couples, avec 3 ou 4 enfants, estime Jonathan. Bien sûr, ils ne vivent pas forcément en tiny house !"

C'est justement la prochaine étape pour lui : expérimenter pendant 6 mois à 1 an la vie dans une mini-maison nomade de 15 m². Le déménagement ne devrait pas être trop compliqué, puisqu'il a loué ces dernières années dans des logements meublés et qu'il ne possède plus grand chose. À part les 200 livres qui se trouvent dans sa bibliothèque et dont il hésite encore à se séparer.

Pour aller plus loin


- Vous pourrez suivre le quotidien en tiny house de Jonathan sur son site Shoji Home.

- Révisez la méthode de Marie Kondo pour faire un grand tri dans votre dressing.

- Découvrez d'autres parcours inspirants vers plus de sobriété.