Marie Tétrel - Publié le 11 septembre 2017
ÉCOLOGIE - À base de pneus, de déchets présents sur place et de terre, un cabinet d'architecture libanais conçoit des maisons qui pourront être totalement autonomes.
S'inspirant du modèle des Earthships de Michael Reynolds, que nous vous avions déjà présentées, Lifehaus est une bâtisse qui se construit avec les déchets présents sur site.
Lifehaus, earthship moderne
Pneus, vieux poteaux électriques, bouteilles en verre et autres matériaux trouvés à même le sol vont permettre d'ériger une structure à faible coût, rapidement, tout en débarrassant le paysage des ordures déversées là au fil du temps.
Mais attention, il ne s'agit pas de construire un taudis ! L'architecte s'est laissé influencer par le travail de ses grands contemporains, comme Wallace Neff, le maître des maisons bulles dans les années 40.
Une part d'écologie dans le projet
L'un des points forts de cette maison, c'est sans doute son réseau autonome d'eau potable. Si aucun ruisseau n'est disponible sur le terrain, un système de collecte d'eaux pluviales sera intégré dans la structure. L'eau est filtrée et réutilisée trois fois, notamment dans les sanitaires et pour l'arrosage des plantes du potager en aquaponie.
Équipée de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes dans une région très ensoleillée mais venteuse, la maison peut produire suffisamment d'énergie pour être autonome. De plus, les matériaux de parement et son positionnement permettent de l'isoler du chaud comme du froid.
Pour la même raison, la maison sera partiellement enterrée, discrète et respectueuse de l'environnement. Inspirée des constructions de l'architecte Malcolm Wells, le pionnier des constructions enfouies, elle se fondra dans son environnement, ce qui minimisera l'impact visuel de la structure.
Un prototype bientôt construit
L'idée d'un tel projet découle de la situation délicate que rencontre le Liban sur un plan économique et écologique. Avec une telle maison, l'équipe de l'architecte libanais Nizar Haddad, pourrait améliorer la qualité de vie des habitants et de leurs environs.
En 2015, le Liban et particulièrement sa capitale Beyrouth a connu une crise sans précédent, appelée crise des poubelles, ou ala'at Rihatkum (traduit “vous puez”), dont les effets se font encore sentir.
Avec la Lifehaus, les déchets sont donc utilisés directement sur place. Pour un coût de construction d'environ 600$ / m2, un premier prototype de 250 m2 va être construit. Le concept sera ensuite développé dans l'ensemble du Liban, et pourquoi pas étendu dans d'autres pays.