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HABITAT - Christiane et Jean-Luc Fauteret ont vécu pendant de nombreuses années dans le moulin situé sur leur propriété, avant de le transformer en chambre d'hôtes.

C'est passionnant et enrichissant de vivre dans un moulin”. Dès le début de la conversation avec Jean-Luc Fauteret, le ton est donné. Après quasiment 20 ans passés auprès de la roue de leur moulin à eau, l'engouement du couple est toujours intact.

Rien ne les destinait à vivre à côté d'une roue à eau. “Nous cherchions une propriété en Charentes mais pas forcément un moulin. Sa présence sur le terrain n'a même pas été déterminante dans l'achat”, souligne Jean-Luc Fauteret.

© Jean-Luc Fauteret

Un moulin du 15ème siècle

En 1998, ils deviennent pourtant propriétaires de cet édifice, datant du XVème siècle. Alors qu'il ne fonctionnait plus depuis la fin des années 60, Jean-Luc Fauteret se prend au jeu de la rénovation.

La roue était en mauvais état, l'axe était décentré. Nous avons effectué les premiers travaux avec l'association des moulins de Charente. Pour les travaux un peu plus compliqués, nous avons fait appel à des artisans spécialisés”, raconte-t-il.

© Jean-Luc Fauteret

Si ce moulin à eau par le bas (dont la roue est positionnée horizontalement, sous le moulin), produisait initialement de la farine, il est aujourd'hui un moulin à huile de noix.

Le bâtiment est composé de deux niveaux. Le rez-de-chaussée, qui accueille l'huilerie avec l'ouvrage et la meule, où officie Jean-Luc pour confectionner son huile et le premier étage dédié à l'habitation.

© Jean-Luc Fauteret

Le moulin de la Gravelle est l'un des derniers en activité de la région. “Je n'y connaissais rien du tout. J'ai appris auprès des meuniers du coin puis sur le tas”, confesse Jean-Luc qui presse de l'huile pour les particuliers ne disposant pas de moulin mais d'une récolte abondante de noix.

Un entretien permanent

Si vivre en bordure d'une rivière et entendre les cliquetis de l'eau est apaisant, habiter un moulin demande une attention permanente. “Nous vivons dans un endroit qui a une histoire mais qui demande un entretien constant. Il faut changer les pièces, nettoyer les biefs (les cours d'eau qui passent sous le moulin, ndlr.). Des contraintes qui contrebalancent le côté romantique du moulin”, explique Jean-Luc.

© Jean-Luc Fauteret

Vers une production hydraulique

Et l'humidité dans tout ça ? “Aucune trace”, assure le propriétaire. “Si un moulin est bien construit il n'y a aucune humidité à déplorer, même si le cours d'eau passe sous la maison. La production de farine est de toute façon incompatible avec la moindre trace d'humidité !"

Passionné de patrimoine et d'histoire, le couple est également résolument tourné vers l'avenir. Leur prochain objectif : de produire de l'électricité grâce à leur moulin. La modernité dans les vieilles pierres en somme.

© Jean-Luc Fauteret