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VOYAGE - Tout plaquer pour arpenter le globe seul-e ou en famille, vous y pensez parfois, mais vous hésitez encore. Passez du rêve à la réalité grâce aux témoignages de ces nomades. 

Tout quitter, c'est la décision prise par Valérie et Lamaâ il y a 2 ans. Ils sont partis de leur maison charentaise avec leurs trois enfants de 4 à 16 ans à la découverte du monde. La petite famille a ouvert un blog, Ma tribu en vadrouille, où les parents racontent leurs aventures. 

Tout plaquer du jour au lendemain n'a pas été une contrainte pour eux, au contraire ! “On a eu envie de casser la routine, mais aussi de découvrir de nouveaux horizons. Le fait de pouvoir montrer à nos enfants la richesse de notre planète était aussi une bonne motivation. Nous aimons être libres et faire de jolies rencontres de par le monde”, témoigne la petite famille. 

Une aventure qui vous fait peut-être rêver... En même temps, se lancer dans l'inconnu, c'est aussi faire face à l'inconfort, la solitude, voire à l'angoisse. Mais vous allez le voir avec les témoignages de ceux et celles qui ont sauté le pas, vivre comme des nomades, avec trois fois rien, peut être plus facile qu'il n'y paraît. Ils nous racontent comment ils ont réussi à briser le train-train quotidien. 

Un mode de vie très simple et donc économique 

Dans la pensée collective, partir en vadrouille revient à dépenser des sommes démesurées. Mais cette doxa ne se vérifie pas dans la réalité. Astrid, du blog Histoires de tongs, a décidé de partir toute seule faire le tour du monde. Depuis 2013, son sac à dos ne la quitte plus et compte pas moins d'une centaine de pays à son compteur. Compte tenu de ses nombreux passages à travers les 5 continents, son porte-monnaie devrait être à sec depuis longtemps. Mais pas du tout ! 

“En une année, j'ai dépensé 2 000 € de mes économies, pour me loger en cas de nécessité, pour me déplacer ou pour me nourrir. En général, je fais du stop donc les trajets ne me coûtent presque rien”, explique-t-elle. C'est sûr que ce n'est rien comparé à un train de vie d'une personne lambda qui paye ses factures, ses courses ou même un crédit pour sa maison. 

Sans aller jusqu'à dormir en plein air, la plupart des nomades se rendent compte que vivre avec peu de chose est finalement plutôt avantageux. “Nous nous sommes aperçu que le fait d'être devenus minimalistes nous faisait économiser. De plus, nous n'avons pas besoin de grand-chose pour vivre car généralement, on trouve tout sur place”, argumente Valérie.

© Famille Nomade Digitale

Comment allier voyage et travail ? 

Ce lâcher-prise permet de remettre en perspective sa façon de travailler. “On s'interroge sur nous, sur notre monde et on se remet en question”, explique Laetitia, maman du blog Ma famille Voyage : les aventures d'une famille nomade. Ne plus être enfermée dans un bureau augmente sa productivité et sa créativité. Laetitia et son mari Tony sont gérants de leur propre société d'édition de sites Internet. Tous les deux ont cassé les codes en montrant qu'il est possible de voyager avec des enfants en bas âges, Eleanor (4 ans) et Victor (16 mois), et d'avoir un job à côté. 

Internet est le domaine de prédilection de la plupart des familles nomades, car cela permet de combiner parfaitement liberté et travail pour avoir une source financière stable. “Nous n'avions aucune économie avant de partir. Pas de maison ou de voiture à vendre. Ce sont nos activités en ligne qui financent nos voyages”, détaille Christine du blog Famille Nomade Digitale, qui voyage avec sa famille depuis 2013. Son mari et elle sont créateurs de contenus pour des blogs, des vidéos et des guides. 

Comment se nourrir et se loger ? 

Cependant, il existe tout de même des points négatifs dans le nomadisme. “Le plus contraignant est de trouver de la nourriture de qualité et bio. Notre démarche de Réduction des déchets est mise à l'épreuve dans certains pays”, conclut Laetitia. 

Outre l'alimentation, pour certaines personnes, le logement peut s'avérer être un casse-tête. Le manque de confort ou d'équipements sont les problèmes les plus récurrents. Pas de clim ou de chauffage, pas de prise électrique… Des petites contraintes avec lesquelles il faut accepter de vivre en voyage. 

Pour les plus aventuriers, vous pouvez tenter de passer vos nuits dehors, en contact direct avec la nature.“La plupart du temps, je dors à la belle étoile. De temps en temps, je loue une chambre mais ca m'arrive des fois de dormir chez l'habitant quand ils me le proposent”, explique Astrid. 

Cependant, on peut trouver des auberges ou des logements à des prix convenables. “Nous louons généralement des logements meublés sur la plateforme Airbnb. On y vit généralement 1 à 4 mois, dans la même ville pour des tarifs raisonnables”, explique Christine.

© Histoires de tongs

Et la famille dans tout ça ? 

Partir vers l'inconnu, sans point de repère ni proches, peut à la longue être pesant. “Le gros point négatif est certainement le manque de vie sociale. Même si nos rencontres à l'autre bout du monde sont riches, elles sont souvent éphémères”, explique Valérie. Quitter maison, famille et amis, ne semble pas être une contrainte pour les nomades, car “l'excitation de partir est plus fort que la tristesse de les quitter”, témoigne encore Valérie. 

En ce qui concerne la communication avec la famille ou les amis, tout se fait pratiquement sur Whatsapp ou Skype. “Ca n'a pas été vraiment dur pour nous d'être éloignés de notre entourage. Parfois, on peut avoir un petit moment de nostalgie ou de manque, mais ça passe assez vite généralement”, avoue Laetitia.

Ça y est, vous avez envie de cette dose d'endorphine délivrée par le voyage ? Vous êtes en grande réflexion personnelle sur votre mode de vie ? 

Si vous avez maintenant l'intention de partir à l'autre bout du monde pour goûter à cette adrénaline vernienne, consultez les blogs cités ci-dessus pour plus de conseils. Vous pouvez également retrouver l'histoire de Meagan et Ben qui sont partis vivre sur les routes américaines à bord d'un bus