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RÉCUP - Cette déchetterie nouvelle génération mise sur le réemploi des objets et emprunte les codes de la grande distribution dans son organisation. Une première en France.

Avec ses larges bandes colorées peintes sur le sol afin de guider les visiteurs dans l'infrastructure et ses rayonnages dignes de ceux de la grande distribution, le Smicval Market, bouscule les codes de la déchetterie traditionnelle.

“Nous voulions changer la vision que l'on se fait des déchets. Il était dommage de faire partir des déchets au recyclage ou à l'enfouissement alors qu'ils pouvaient être réutilisés”, explique Elodie Bittard du syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde, qui a développé ce concept, ouvert depuis le 10 avril.

© Smicval

Le Smicval Market est donc une sorte de galerie marchande, de supermarché inversé. On n'y apporte plus de déchets, mais des objets, des matériaux, tout en ayant la possibilité d'en récupérer d'autres, apportés par d'autres habitants”, indique Elodie Bittard. “Il y a un véritable changement de vocabulaire. On “dépose” plutôt que l'on “jette”. On “donne” plus qu'on se “débarrasse.”

Trouver des matériaux et matières premières

De quoi rappeler les ressourceries, où chacun peut venir déposer les objets dont il n'a plus besoin plutôt que de le jetter. À la différence que les personnels employés dans les ressourceries sont le plus souvent en contrat de réinsertion et se chargent du tri des objets apportés.

Mais le Smicval Market a pour lui l'avantage de permettre aux habitants de venir y trouver des matériaux et matières premières, ce qui est impossible en ressourcerie.

© Smicval

Ainsi, si on fait des travaux chez soi et que l'on apporte au Smicval Market ses gravat, on pourra tout à fait repartir avec des morceaux de carrelage pour agrémenter sa future salle de bains.

De quoi permettre à ces déchets qui pourraient encore servir pour d'autres personnes de trouver une nouvelle utilisation et leur éviter le chemin de l'enfouissement. Et ainsi de relever le défi “zéro déchet, zéro gaspillage”, lancé sur le territoire du Smicval, qui regroupe 200 000 habitants.

3 zones de dépôt

En arrivant au Smicval market, les usagers devront se demander si ce qu'ils apportent est réutilisable, recyclable ou rien de tout cela”, détaille Elodie Bittard.

© Smicval

On trouve donc sur le site:

  • La Maison des objets avec ses rayons high-tech, décoration, enfance, sport ou encore jardinage. On y trouve aussi des spots de recyclage des CD, bouchons, piles, etc.
  • Le préau des matériaux : on y dépose (ou prend) des planches, boulons, carrelages, parpaings, pots de peinture. Y sont également entreposés les meubles et des espaces de recyclages des cartons et ferrailles. Il existe même une table de démantèlement où l'on peut démonter les meubles mis à disposition, pour n'en prendre que les parties qui nous intéressent.
  • Les zones de dépôts au sol ; végétaux, gravats, bois...

La zone de dépôt de ces déchets inutilisables et non recyclables est située en fin de parcours, pour illustrer le geste ultime de l'enfouissement, qui n'aura pas pu être évité par le réemploi ou le recyclage”, indique Elodie Bittard.

Une organisation savamment orchestrée par des agents du syndicat qui guident les usagers dans la découverte de ce nouveau lieu. 

Des ateliers récup' 

La prochaine étape ? La mise en place d'ateliers organisés avec des artisans locaux pour apprendre à réparer ses appareils ou relooker un meuble, afin d'inciter encore davantage les usagers à ne pas avoir le réflexe automatique de jeter leur objet plutôt que de les réparer ou les recycler.

De quoi remplir voire dépasser largement les objectifs imposés en matière de recyclage au niveau national à l'horizon 2025.