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ÉTUDE - Plâtre, carrelage, isolants... 80 % de ces déchets de chantiers pourraient être recyclés dès aujourd'hui sans surcoût.

Le carrelage, le plâtre, les portes et fenêtres, les isolants... Tous ces déchets, produits par les chantiers de démolition ou de réhabilitation, vont trop souvent directement à la décharge, alors qu'ils pourraient être recyclés.

Ces déchets dits de second ?uvre, car ils ne constituent pas la structure même du bâtiment, représentent 10 millions de tonnes chaque année, et ne sont recyclés qu'à 35% selon les chiffres de l'Ademe (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).

Mais ils pourraient être valorisés à 80% grâce à des mesures qui ne coûteraient rien aux maîtres d'ouvrages des chantiers (c'est-à-dire les donneurs d'ordres publics ou privés).

C'est la conclusion d'un rapport rendu par Démoclès, un projet collaboratif mené 40 organismes, entreprises et institutions. L'étude a été menée pendant 18 mois sur 19 chantiers en France.

Ne plus jeter tous les déchets dans la même benne

L'étude répertorie 24 catégories de déchets de second ?uvre. Parmi elles, 9 seulement ne sont pas valorisables, dont la tapisserie, les cloisons claustra et la laine minérale.

Pour enfin recycler les autres et atteindre 80% de valorisation, Démoclès recommande simplement la dépose sélective. C'est-à-dire ne plus jeter les déchets dangereux (équipements électriques, lampes et tubes fluorescents, verre plat...) dans la même benne que les autres.

Car c'est ce qui fait sur la majorité des chantiers. Actuellement, 90% des déchets de second oeuvre sont collectés en mélange. Or les déchets dangereux contaminent alors les autres. Le mercure des tubes fluorescents par exemple va se retrouver dans l'ensemble de la benne, et empêcher le recyclage des autres matériaux.

Séparer les déchets dangereux des autres ne demande pas d'investissement, mais un effort de la part des maîtres d'ouvrages, qui selon l'étude ne se sentent pas suffisamment concernés par la gestion des déchets issus de leur chantier. À méditer aussi pour les particuliers, pour vos prochains travaux.