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NATURE - Comment faire pour mener une vie écolo quand on ne sait pas faire pousser une tomate ? Elle n'y connaissait rien, pourtant elle en a fait une chaîne Youtube qui plaira aux adeptes de l'agriculture urbaine.

À ceux qui ont peur de se tromper de voie et à ceux qui pensent qu'ils n'ont pas la main verte. Spoiler : tout ça, ce sont de grosses conneries. Je vais maintenant vous dire un truc très simple : plantez-vous !”

Voici comment démarre la vidéo de présentation de la chaîne Youtube “Ta Mère Nature”, dans laquelle Ophélie, Parisienne de 30 ans, documente son changement de vie qui l'a menée d'une grosse agence de pub à Boulogne Billancourt et des trajets en métros vers l'agriculture urbaine.

J'avais le sentiment d'étouffer. J'étais malheureuse, à côté de moi-même”, se remémore-t-elle. Le sentiment d'être coupée du monde dans lequel elle vit, allié à un insatiable besoin d'autonomie, pousse l'apprentie écolo à s'intéresser au métier d'agricultrice, “qui pendant longtemps a été un truc de bouseux.

Soutenue par sa famille et ses amis, Ophélie met les voiles et part pendant deux mois et demie suivre une formation en maraîchage au sein de la ferme Sainte Marthe.

Avec une trentaine de personnes, “toutes à un point de rupture dans leur vie”, la Parisienne suit des cours très concrets pour apprendre à faire pousser des tomates, des pommes de terre. Mais aussi des enseignements plus théoriques “pour devenir animateur nature” notamment.

Pour mettre en pratique l'apprentissage qu'elle vient de recevoir, Ophélie prend la voie du “woofing”, comprenez : travailler bénévolement dans une ferme biologique en échange du gîte et du couvert.

Une vie nouvelle, un peu précaire, mais plus autonome

Malgré cette aventure de plusieurs mois à travers la France, elle refuse pourtant de faire un choix entre son besoin de nature et sa vie citadine : “J'avais envie de rentrer en ville et de participer au changement du paysage urbain.” Pour concilier ces deux éléments, Ophélie se tourne vers l'agriculture urbaine.

Depuis son retour, elle enchaîne les petits contrats, monte des jardins sur les toits avec différentes associations à l'instar de la Sauge ou Sous les fraises. “C'est un milieu qui est encore précaire car jeune”, précise-t-elle.

Bien que financièrement “ce n'est pas la fête au village”, la jeune femme ne manque de rien. “Moins j'ai de choses, mieux je me porte”, reconnaît-elle. Mais l'argent n'est rien comparé aux progrès effectués en une année.

Son objectif a été atteint : gagner en autonomie. La révélation ? Les outils. “Il y a une gestuelle, chacun s'approprie l'outil dont il a besoin. Je suis hyper fière de savoir utiliser une visseuse”, souligne-t-elle.

Une chaîne Youtube pour apprendre à faire pousser une tomate sans complexe

Aujourd'hui, Ophélie transmet son savoir sur sa chaîne Youtube. Le concept ? “Rendre le jardinage et le retour à la nature accessible, montrer aux gens qu'il y a des choses à faire pour ramener du vert dans le quotidien.

Un savoir certes, mais aussi des échecs. Ne vous attendez pas à un cours magistral, en deux parties, deux sous parties ! La jeune femme assume le côté brouillon, teste les choses dont elle parle et, surtout, incite à l'erreur.

Les moments où je me suis le plus plantée, c'est là où j'ai le plus appris”, nous confie-t-elle. Et Ophélie d'ajouter : “je ne me pose pas en experte du sujet, je parle de mon ressenti.

Hydroponie, permaculture, faire des semis, aider les abeilles : les vidéos d'Ophélie forment une encyclopédie de la vie écolo et responsable pour celles et ceux qui n'y connaissent pas grand chose.

C'est sûrement pour cela qu'il est aisé de s'identifier aux interrogations développées par Ophélie et à la façon dont elle les met en scène : comment faire un lombricomposteur quand on a peur des vers ? Ou alors comment faire des semis quand on vit dans un petit appartement parisien ?

Des femmes inspirantes pour changer le visage de l'agriculture

Autre pépite, la série Green girl power qui met en avant des femmes qui évoluent dans le domaine de l'écologie et de la nature. “Je me suis rendu compte qu'il y avait énormément de filles qui se lançaient dans l'agriculture, alors que c'est très connoté masculin. J'avais envie de les mettre en lumière.

Parmi les femmes inspirantes dont elle a pu croiser la route il y a Marion, qui s'est lancée avec son mari dans l'hydroponie et est devenue une référence dans le domaine. Ou encore cette vieille dame qui pratique la cueillette sauvage, une espèce de “sorcière de village.

Ses projets pour la suite ? Continuer d'expérimenter tout un tas de chose, depuis son appartement, qu'elle partage avec 5 personnes. Et pourquoi pas développer des ateliers, son objectif de fin d'année. Car, comme elle l'explique en riant : “internet c'est bien, mais la vraie vie, c'est bien aussi !

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