| | |

MAISON ECOLO - Les unités d'habitation Hoummi sont autonomes en eau et en électricité et n'impactent pas le terrain sur lesquelles elles sont posées.

C'est l'un des pionniers des tiny houses en France. Nous l'avions rencontré chez lui, dans le Haut-Rhin. Lars Herbillon avait alors 18 ans.

Encore lycéen, mais déjà en quête d'autonomie, il construisait sa propre maison en miniature, posée sur une remorque. En parallèle du chantier, une grosse partie du travail consistait à nouer des partenariats avec des entreprises locales pour financer son projet.

Lars a prévu une mezzanine et de larges fenêtres dans sa tiny house.
Lars Herbillon en pleine construction de sa tiny house en bois, en 2016. © Lisa Hör

Six ans plus tard, Lars a eu le temps d'expérimenter la vie en tiny house et surtout la difficulté d'être auto-suffisant en énergie et en eau. "Sur la partie autonomie électrique, j'ai eu plusieurs difficultés. J'ai eu un problème avec un onduleur et je n'avais que 4 panneaux photovoltaïques, c'était un peu limite, j'ai dû me raccorder au réseau, nous raconte-t-il par téléphone. Pour l'eau j'ai toujours été autonome à 100 %, mais en faisant très attention pour les douches et la vaisselle, et je n'avais pas de lave-linge."

Il reste cependant convaincu par ce mode de vie minimaliste et écologique. À tel point qu'il cherche à le démocratiser, à travers une solution qui puisse convenir à tout le monde, même ceux et celles qui ne sont pas prêt à vivre dans 20 m2.

Avec trois autres associés, il lance un concept de maisons à la fois "autonome, réversible et intelligente". Les premières "Hoummi" devraient être livrées en 2023, mais on vous fait la visite dès maintenant.

Une maison totalement autonome en eau et (si l'on veut) en électricité

Dans l'équipe, on découvre un certain Joaquim Rodrigues, ingénieur structure, qui avait déjà travaillé sur l'habitat modulaire et que Lars est allé retrouver plusieurs mois au Portugal pour mettre au point ces unités d'habitations innovantes. Ensemble, ils ont monté un partenariat avec l'université de Porto, pour mettre au point une alternative aux toilettes sèches - que tout le monde ne se voit pas forcément utiliser au quotidien.

"Elles sont encore en développement. Elles ressemblent à des toilettes classique mais il y a un système de micro-épuration, qui transforme les matières fécales en pellets. On peut utiliser ces pellets comme combustible dans le poêle, c'est complètement nouveau", explique Lars.

Vue de coupe du module principal. © Hoummi

Cette épineuse question des toilettes réglée, le problème de l'autonomie en eau est pratiquement surmonté. Pour que l'eau de pluie, stockée dans des réservoirs soit suffisante, des capteurs ont été prévus, pour informer les occupants sur leur consommation. Par exemple, le pommeau de douche changera de couleur pour prévenir qu'une douche est trop longue.

Côté électricité, deux options sont possibles :

  • soit être totalement autonome grâce à des panneaux photovoltaïques et des batteries,
  • soit se raccorder au réseau pour compléter la production des panneaux solaires (et réinjecter dans le réseau l'électricité que l'on ne consommerait pas).

"L'impact environnemental d'une batterie au lithium est quand même assez conséquent, c'est pourquoi il est préférable de se raccorder au réseau quand c'est possible, estime Lars. Mais si vraiment on ne peut pas se connecter, ou que l'on veut bouger souvent, c'est pertinent d'avoir la possibilité d'être totalement autonome."

Les avantages d'une tiny house sans les inconvénients

Justement, parlons mobilité. Chaque module d'habitation Hoummi sera amené par camion depuis l'usine au Portugal, mais ensuite il ne sera pas nécessaire de le laisser sur une remorque, comme c'est souvent le cas pour les tiny houses. Malin, car la remorque représente alors un investissement important (plus de 5000 euros) les tynistes ne prévoient pas forcément de déménager tous les mois avec leur maison.

Un prototype Hoummi testé par l'association Un toit en Gâtine à Parthenay. © Hoummi
© Hoummi
© Hoummi

Ici, chaque unité sera posée sur des vis de fondation dans le sol. Cela évite toute fondation en béton, et rend cet habitat réversible. Si l'on décide de se déplacer sur un autre terrain, on ne laisse aucune place derrière soi.

© Hoummi

Autre travers des tiny houses aux yeux de certains : le manque d'espace. Le module principal de Hoummi, celui qui contient les réservoirs d'eau, la cuisine, la salle de bain et une mezzanine, peut être connecté à d'autres modules pour ajouter des pièces. "On reste dans le concept de minimalisme, mais on peut accueillir une famille comme dans une maison classique", apprécie Lars.

Les modules de base coûteront 69 900 euros pour la version en autoconsommation électrique, et 89 900 euros pour la version totalement autonome. Ajoutez ensuite 42 000 euros par module supplémentaire avec les panneaux solaires associés.

© Hoummi

"Si on compare à une tiny house entièrement meublée et équipée, on est sur la tranche haute, reconnaît Lars. Mais si on compare à une maison, on se rapproche du prix au m2 dans la construction classique."

Il compte rester habiter pour le moment dans sa mini-maison, qui est "parfaitement adapté à ses besoins". Mais Lars semble bien avoir réussi son pari : réinventer un nouveau standard de la construction pour ceux et celles qui veulent adopter un mode de vie plus sobre... sans trop de contraintes.

En attendant de vivre dans une maison autonome...


Il existe déjà des solutions pour faire des économies d'eau et d'électricité :
- Retrouvez nos conseils pour ne plus gaspiller d'eau à la cuisine (c'est parfois aussi simple que d'installer un mousseur sur ses robinets).
- Installez un récupérateur d'eau dans votre jardin (il existe des modèles design, comme celui-ci, avec un pot de fleurs intégré).
- Découvrez 6 appareils qui permettent d'économiser l'électricité.


Vous pouvez aussi lutter contre l'artificialisation des sols à votre échelle : en posant votre abri de jardin sans couler de dalle de béton !