|

CONTAINERS À VIF - Régis et sa compagne Elodie ont décidé de fabriquer leur maison eux-mêmes à Lanne-Soubiran dans le Gers.

Les conteneurs maritimes ont le vent en poupe. Non seulement ils permettent de fabriquer sa maison soi-même quand on s'y connaît peu en menuiserie, mais ils font aussi faire de belles économies dans le budget quand on les achète d'occasion. C'est pour ces deux raisons que Régis Cellier et sa femme Elodie (33 et 31 ans) ont choisi cette option pour leur future maison, 135 m2 sur un champ de 2400 m2 dans le Gers.

Il faut dire que Régis sait mettre les mains dans le cambouis et connaît un peu la tôle. Propriétaire d'une entreprise de réparation de motos à Lanne-Soubiran, il a fabriqué lui-même le bâtiment métallique qui abrite la société et... son appartement. Par souci de continuité, il a jeté son dévolu sur une maison container lorsqu'il a fallu déménager en vue d'agrandir la famille. "J'ai un peu hésité avec les maisons en ossature métallique à l'américaine, nous explique-t-il, mais c'est plus cher et il faut tout faire soi-même, alors que le container comporte déjà les sols et les murs !"

Une maison à deux étages pour un peu plus de 90 000 euros

La maison sera composée d'un rez-de-chaussée et d'un étage, trois containers en bas, deux en haut, chacun mesurant 28 m2. Les trois premiers sont venus de Toulouse en camion et on coûté 1900 €, les deux derniers proviennent de la Fos-sur-mer et il a fallu débourser un peu plus, 2350 €. "La demande a explosé, note Régis, et en plus la pandémie a entraîné une raréfaction des conteneurs, c'est pourquoi ceux qui en possèdent d'occasion les retapent pour l'industrie. Aujourd'hui, on les paierait au moins 3000 €".

Pour l'instant, les Cellier ont découpé et soudé ensemble les containers, qui sont déposés sur des piliers de béton. Ils s'activent en ce moment pour décaper et mettre de la peinture anti-rouille. Un container d'occasion, c'est en effet rouillé, tordu, marqué par des impacts divers. Les étapes suivantes ? Découper les ouvertures dans les murs, recouvrir le sol d'une chape de béton (qui peut ensuite accueillir du parquet ou du carrelage) et isoler le toit et les murs !

Le grutage, une étape essentielle et onéreuse © Régis Cellier

L'isolation, un vrai défi pour une maison en containers

C'est ici que le bât blesse : une maison en containers n'est pas très chère quand on fait tout soi-même, mais elle est naturellement mal isolée. A l'intérieur, Régis compte installer du placoplâtre sur les murs, tandis que l'extérieur sera isolé avec de la laine de roche, puis un bardage PVC imitation crépi. Pour le toit, ce sera une membrane étanche EPDM.

Un sacré boulot en perspective ! Surtout quand on fait tout à deux, ou presque, un ami expert viendra juste donner un coup de main pour les menuiseries. "On a eu des déboires avec les ouvriers sur la construction d'un autre bâtiment, commente Régis, les délais n'étaient pas respectés et les finitions pas au niveau... Alors depuis cette expérience, je me suis dit qu'on ferait à notre sauce, comme ça si c'est mal fait, au moins c'est de notre faute !"

Le confinement et ses contraintes a-t-il eu une influence sur leur décision ? "Non, pour le coup, le confinement s'est bien passé ! Ha oui, nous c'est la campagne, c'était plus tranquille et je pouvais travailler". Comme quoi ce genre de décision ne se prend pas sur un coup de tête, mais provient d'envies mûries plus profondément en certains d'entre nous.