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SOMMEIL - Somnolence au bureau, réveils nocturnes, matins difficiles… Voyons si ce tableur va réussir à me faire passer les meilleures nuits de ma vie.

Au bureau, nous avons un petit jeu : nous comptons le nombre de fois que nous prononçons la phrase “je suis fatigué”. Après plusieurs semaines, un seul constat : José* le dit au moins une dizaine de fois en moins de cinq jours. Je me moque mais à vrai dire, je suis deuxième au classement, pas loin derrière. Lui comme moi sommes touchés des mêmes maux : on dort mal. Ou pas assez. Si je me laissais aller, je serais la première à trouver une excuse pour arriver en retard au bureau et faire la grasse matinée.

Comment faire pour bien se reposer ? D'où vient la fatigue ? Avant d'employer les grands moyens, à coup de consultations chez un praticien, j'ai décidé de tenir un journal de sommeil pour bien dormir. “C'est un outil de référence dans le traitement des problématiques liées au sommeil, qui permet de caractériser les troubles”, explique le Professeur Philip, responsable de la clinique du sommeil au CHU Bordeaux.

Pour info, sachez que ce dispositif bricolé par moi-même est à visée purement récréative. Car selon le Professeur Philip, un agenda de sommeil est avant tout utile et parlant quand on est encadré-e par des praticiens. N'ayant pas de problème grave de sommeil ni d'endormissement, j'ai quand même tenté l'expérience, pour voir quelles conclusions je pourrais en tirer.

Fabriquer mon journal de sommeil

Pour définir mon journal de sommeil, je me suis inspirée de plusieurs documents disponibles sur le web : l'agenda du Réseau Morphée, collectif de spécialistes du sommeil, ou encore la brochure Comment obtenir une bonne nuit de sommeil sans médicament par Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, affilié à l'Université de Montréal.

J'ai décidé de créer 7 variables à mesurer chaque jour :

  • L'heure de la phase d'endormissement

Bien sûr, cette donnée est approximative. Mais elle correspond plus ou moins au moment où je plonge dans mon sommeil.

  • Si je suis sortie / ai pris un repas lourd

Ou toute autre chose qui peut nuire au sommeil, au maximum 4 heures avant d'aller se coucher.

  • Le nombre d'heures de sommeil

Calculé en fonction de mon heure d'endormissement et la sonnerie stridente de mon réveil.

  • La qualité de ma nuit

Variable totalement subjective, qui dépend par exemple de si j'ai fait un cauchemar, ou une nuit qui m'a paru agitée.

  • Le nombre de réveils dans la nuit

Malheureusement fréquent, du fait que ma chambre soit côté rue et qu'un chat squatte l'appartement.

  • La qualité de mon réveil

Ressentie au moment de me lever, se mesure principalement en voyant si mes yeux sont collés ou que mon crâne tambourine.

  • La fatigue dans la journée

Quantifiée en fonction de mon envie de somnoler le matin ou l'après-midi.

Pour que le dispositif soit complet comme chez les pros, il aurait fallu que je note également le temps passé au lit, c'est-à-dire le moment entre le coucher et l'endormissement, entre le réveil et le lever. Mais j'avoue que la perspective de me lancer dans une chaîne de soustractions sans fin m'a un peu refroidie.

© Marie Tétrel

Le journal de sommeil m'a-t-il aidé à mieux dormir ?

Résultat des courses : Ces deux semaines n'ont pas vraiment été les meilleures de ma vie question sommeil. Mais j'y suis (parfois) pour quelque chose. Entre autres : j'ai hébergé une amie qui habite à l'étranger plusieurs nuits chez moi, impossible de la laisser sans découvrir mes adresses nocturnes préférées à Paris, on s'est donc couchées plusieurs fois très tard.

J'ai aussi passé quelques dîners au resto, sans pour autant être déraisonnable. Ces soirs-là, je m'endors très rapidement, comme une masse. Mais la nuit est mouvementée, le réveil pique, je suis vaseuse et j'ai très envie de boire des litres d'eau.

Sans compter les horribles cauchemars qui ont traversé mon esprit, à base de pièces vides remplies de pièges ou de situations stressantes où je cherche quelqu'un sans y parvenir. Il faut que j'arrête de jouer à Fortnite, responsable aussi de mon coucher tardif.

Bruits de la rue, animal qui gratte à la porte...

Suis-je vraiment étonnée de savoir que mes petits excès sont responsables de ma fatigue du lendemain et me font bailler toute la journée ? Il est évident que je ne me ménage pas vraiment pour passer une bonne nuit, c'est maintenant consigné sur papier, impossible de me leurrer.

J'ai aussi l'impression que les réveils nocturnes m'empêchent d'avoir un lever facile. Bruits de la rue, animal qui gratte à la porte... Pour éviter de me faire réveiller par des bruits extérieurs, j'ai prévu de dormir avec des boules Quies et de virer le chat de ma chambre.

Parfois, je me réveille bien avant que mon alarme de téléphone ne sonne, et je me rendors aussitôt que j'ai vu l'heure qu'il est. Un mauvais réflexe qui doit dérégler mon rythme de sommeil, car quand mon réveil retentit, bien souvent, j'ouvre les yeux dans un puissant sursaut. Je me suis quand même prise au jeu et j'ai essayé de me coucher plus tôt, à heures fixes, en ayant une hygiène de vie plus saine. Et je dors mieux, c'est sûr !

Conclusion : si, comme moi, vous avez l'impression de mal dormir, vous pouvez tenir un journal ou un agenda de sommeil pour faire un bilan de votre rythme. Personnalisez-le en fonction de votre mode de vie, et tentez l'expérience sur plusieurs dizaines de jours. Mais n'oubliez pas, sans un encadrement spécialisé, ce petit test n'a aucune valeur médicale. Il vous permet simplement d'étudier votre façon de préparer votre sommeil, et de savoir quelles habitudes vous devez changer !

*N'essayez pas de mener l'enquête pour savoir de qui il s'agit, son nom a été changé pour lui éviter une réputation d'enfer.