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SOCIÉTÉ - Le concept Paatch permet aux télétravailleurs de rompre la solitude et de travailler dans un cadre spacieux et en pleine nature.

Quand le confinement de mars 2020 a commencé, un tiers des salariés français s'est retrouvé en télétravail. Synonyme de liberté avant la crise sanitaire, le télétravail imposé peut devenir une contrainte pour celles et ceux qui n'ont pas mis un pied au bureau depuis longtemps.

Un an plus tard, certains trouvent le temps long et la solitude devient un effet collatéral du travail à la maison. Pourtant, il semblerait que l'isolement ne soit pas toujours une conséquence inéluctable. À Morzine, station de Haute-Savoie dans les Alpes, treize personnes télétravaillent dans un chalet de montagne qui accueille en temps normal des touristes. 

© Paatch

Un chalet de 400 m² pour travailler et partager des moments conviviaux

Le télétravail n'a pas d'intérêt si c'est pour s'enfermer dans 20 m². Il faut avoir de l'espace, un accès à la nature. À condition d'avoir un lieu pour”, nous explique Niels Rolland, fondateur de Paatch, un concept qui mélange télétravail et lieu de vie communautaire. Il ajoute : “c'est entre le coliving et le coworking”, précise Niels Rolland, son fondateur, “sauf que Paatch ressemble plutôt à un séminaire d'entreprise avec des inconnus.

Dans le chalet de Morzine de 400 m², les treize télétravailleurs travaillent la journée et partagent des moments de convivialité avec les autres locataires le soir. Car l'objectif est de poursuivre son activité professionnelle tout en rencontrant de nouvelles personnes. 

Ainsi, tout est fait pour que l'expérience de travail soit optimale : un réseau wifi qui fonctionne parfaitement, un espace de travail commun mais aussi la possibilité de s'isoler dans sa chambre si nécessaire. Chaque locataire a d'ailleurs sa propre chambre composée d'un lit bien sûr, d'un bureau, d'une salle de bains et de toilettes. “C'est super important pour préserver l'intimité de chacun, pour que l'expérience de groupe se passe bien”, souligne Niels Rolland. 

Car la vie communautaire est un élément central du concept Paatch. “Tous les soirs, il y a un duo qui va préparer un dîner pour tout le monde. La recette est choisie par le duo. Tout le monde mange super bien toute la semaine et ne se soucie de faire le repas qu'un seul soir”, indique le fondateur. Pratique ! Le week-end, les locataires peuvent participer à des activités comme des randonnées, du ski et même du parapente. 

Et comme dans toute forme de lieu de vie communautaire, il y a un règlement intérieur à respecter. Niels Rolland explique : “pas de chaussures dans nos lieux, tout le monde doit ranger et nettoyer ce qu'il touche. Et le midi chacun est autonome.” Crise sanitaire oblige, chaque locataire doit faire un test PCR avant d'arriver et déclare sur l'honneur ne pas avoir de symptômes en arrivant sur place. Ainsi, à l'intérieur, les télétravailleurs ne portent pas le masque.

© Paatch

250 euros la semaine : un système gagnant-gagnant

Alors comment faire pour rejoindre cette maison temporaire ? Tout d'abord remplir un formulaire d'inscription sur le site de Paatch dans lequel vous renseignez quelques informations de base sur vous et votre activité professionnelle. 

En effet, pour celles et ceux qui seraient tenté-es de rejoindre le chalet pour y passer des vacances, Niels Rolland prévient : “on les remerciera en expliquant que ce n'est pas le but.” Puis les organisateurs organisent un entretien et si votre profil correspond au lieu, vous recevez un lien de réservation. Prix total de la semaine par personne : 250 euros pour une durée maximale de deux semaines. 

Un prix raisonnable pour ces jeunes travailleurs qui viennent de Paris, Lyon ou Annecy. Mais c'est aussi une aubaine pour la propriétaire du chalet dont les revenus locatifs ont considérablement diminué à cause de la baisse de la fréquentation touristique. 

Avec ce chalet savoyard, Paatch en est à son deuxième essai. La première fois, l'entreprise avait testé son idée dans un château en Dordogne à la sortie du premier confinement. Avec le succès des deux éditions, Niels est à la recherche de nouveaux lieux pour accueillir davantage de télétravailleurs à la recherche d'un cadre spacieux et dépaysant. Affaire à suivre.