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ZÉRO-DÉCHET - Louise Salvati a parcouru 19 pays sac au dos avec son compagnon. Partout, ils ont fait leurs courses en vrac pour jeter à la poubelle le moins d'emballages possible.

Quelques étiquettes à bagages, un bracelet d'hôpital, des pailles en plastique et quelques emballages (ceux qu'ils n'ont pas pu refuser malgré tous leurs efforts). Voilà, en tout et pour tout, les seuls déchets que Louise Salvati et son futur mari ont ramené de leur périple à travers 19 pays, de l'Amérique Latine à l'Asie, en passant par la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

Soit 2,6 kilos de détritus seulement en huit mois, quand la poubelle moyenne d'un Francilien pèse 295 kilos, selon l'association Zero Waste France.

Quelques uns des rares déchets produits par Louise Salvati pendant son tour du monde.

Quelques uns des rares déchets produits par Louise Salvati pendant son tour du monde. © Luizzati.com

Au moment de partir en avril 2016, cela faisait plus d'un an que Louise Salvati s'appliquait à réduire au maximum le volume de sa propre poubelle, dans une démarche zéro déchet. Son compagnon Raphaël, avec qui elle habite, l'a suivie dans cette démarche écolo.

Ils ont toujours rêvé de faire un tour du monde ensemble. "Quand ça a été le moment, je me suis dit que je ne pouvais pas mettre mes valeurs entre parenthèses le temps du voyage."

Des sacs légers avec tout le nécessaire zéro déchet

Au quotidien, Louise Salvati fait ses courses en vrac et fabrique ses propres produits ménagers et produits d'hygiène, de façon à limiter les conditionnements qui finiront à la poubelle.

Pour faire la même chose en voyage, il a fallu s'organiser.

Dans leurs sacs à dos, le couple emporte :

  • des sacs en tissu et un contenant en acier pour les courses,
  • des mugs en verre pour éviter d'utiliser des gobelets jetables,
  • des pailles en acier,
  • une gourde filtrante, qui leur permet de bannir les bouteilles en plastique et de boire l'eau du robinet n'importe où, "sans être malades une seule fois",
  • des brosses à dents en bois,
  • des savons de Marseille,
  • des shampoings solides, du dentifrice et du déodorant fait maison.

"Dans tous les pays, c'est facile de racheter les ingrédients pour en refaire soi-même", explique Louise Salvati.

Le Japon, adepte du suremballage, les États-Unis, paradis du vrac

Les deux amoureux s'appliquent à refuser les emballages quand ils font leurs courses sur les marchés locaux ou dans les magasins, mais ce n'est pas évident partout.

"Au Japon, tout est suremballé, même une simple pomme est mise sous cellophane", s'exclame Louise Salvati.

Aux États-Unis en revanche, c'est le paradis des magasins en vrac. D'un autre côté, Louise Salvati est choquée par la capacité de l'État californien à gaspiller l'eau pour arroser le désert : "Il y avait un golf vert en pleine Vallée de la Mort ! Les Américains sont extrêmes dans les deux sens."

Le reste de ses poubelles, ramenées de voyage.

Le reste de ses poubelles, ramenées de voyage. © Luizzati.com

Les compromis font partie de l'aventure. Ainsi, les compagnies aériennes refusent qu'ils emportent leurs propres repas dans l'avion, ils doivent accepter les barquettes de nourriture.

D'ailleurs, un voyage en avion est-il vraiment écolo ? "On me pose souvent la question", sourit Louise Salvati, avant d'expliquer qu'ils ont tous les deux arrêtés de manger de la viande et des produits d'origine animale pour compenser leurs émissions carbone.

Un mode de vie zéro déchet plus facile au retour

Au fil de son voyage, elle s'est attachée à documenter sur son blog Luizzati les initiatives citoyennes pour réduire les déchets, à l'image de cette association cambodgienne qui travaille à convaincre les habitants de ne plus utiliser de sacs plastiques.

Une façon de prouver que cette façon de consommer peut être adoptée partout, et a fortiori en France.

Le lombricomposteur de Louise et ses ustensiles zéro déchet dans sa cuisine.

Le lombricomposteur de Louise et ses ustensiles zéro déchet dans sa cuisine. © Lisa Hör

D'ailleurs a son retour, la globe-trotteuse a trouvé bien plus facile de vivre selon les principes du zéro déchet, la pratique s'étant répandue. "Avant, le fromager en bas de chez moi me prenait la tête, maintenant il est très content de servir les gens dans leur propre contenant !"

Louise Salvati contribue à répandre cette philosophie. Elle vient de lancer avec deux comparses la marque de cosmétiques coZie, qui propose des produits dans des flacons en verre consignés.

De quoi remplir les étagères de sa salle de bains zéro déchet et compléter sa trousse de toilette pour le prochain voyage !