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ÉNERGIE - L'électricité que vous recevez vient-elle d'une éolienne ou d'une centrale nucléaire ? On vous explique comment fonctionne ce marché parfois complexe.

En France, nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à souscrire à une offre d'électricité verte, la demande a même doublé depuis 5 ans nous rappelle l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME)

Ce succès relève le désir croissant de s'éloigner de l'énergie produite par le nucléaire et se retourner vers des énergies renouvelables. Mais les fournisseurs d'électricité verte sont nombreux et il n'est pas toujours facile de comprendre le fonctionnement de ce marché.

À tel point que Le Monde parlait fin août 2019 de “l'imposture des offres vertes”. Alors comment s'y retrouver ? Comment souscrire à une offre vraiment verte et qui encourage le développement des énergies renouvelables ? On fait le point avec Xavier Pinon, cofondateur de Selectra, comparateur d'offre en électricité, gaz et internet.  

L'électricité verte, qu'est ce cela veut dire vraiment ?

On parle d'électricité renouvelable lorsqu'elle est produite à partir d'une source éolienne, biomasse, solaire, hydraulique”, annonce Xavier Pinon. Par électricité verte on entend, électricité produite par une énergie renouvelable contrairement au nucléaire. 

Comment savoir si l'électricité “verte” que je reçois à la maison provient d'une éolienne ou d'un panneau solaire ? 

Ce n'est pas possible malheureusement. En effet, toute l'électricité produite par les différentes sources est ingérée dans le même réseau et donc mélangée. Chacun reçoit dans son logement l'électricité produite le plus près. Aucun moyen de différencier un électron solaire d'un électron nucléaire.

Xavier Pinon explique : “Il n'y a pas de traçabilité physique de l'électricité verte mais une traçabilité économique qui assure au consommateur qu'il participe au développement d'énergies renouvelables.

Et c'est ce qui parfois suscite l'incompréhension de la part des consommateurs :  de nombreux fournisseurs achètent de l'électricité d'origine nucléaire aux gros producteurs mais pour compenser “achètent en parallèle des certificats de garantie d'origine à des producteurs d'énergies renouvelables”, souligne Xavier Pinon. Problème : comme le marché est européen, ces producteurs verts peuvent se trouver loin, très loin de votre maison, en Norvège par exemple. 

Tout le débat actuel tourne autour de la traçabilité de ce système pour permettre à tous et toutes de savoir quelle est la part d'électricité “vraiment” verte et produite localement dans l'offre à laquelle nous souscrivons. 

Quelles sont les bonnes questions à se poser pour faire son choix ? 

Pour Xavier Pinon, la meilleure question à se poser est la suivante : “est-ce que l'offre à laquelle j'ai souscrit est la meilleure ?”. Vaste programme ! Pour vous aider l'ADEME a publié un référentiel dans lequel elle distingue deux types d'offre : les offres vertes standard et les offres vertes premium. 

Par offre verte standard, l'ADEME désigne les fournisseurs qui achètent l'électricité sur le marché de gros tandis que pour l'offre verte premium, le fournisseur d'énergie achète son énergie à la fois à la fois sur le marché de gros mais aussi des garanties d'origine “auprès de mêmes producteurs, en majorité de petites installations d'hydroélectricité françaises”, indique l'ADEME. 

Selon le document de l'agence, il en existe 4 en France : Enercoop, Energie d'Ici, Ilek et EkWateur. 

Et si vous voulez aller plus loin, vous pouvez financer des projets d'énergie verte grâce au crowdfunding