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ZÉRO-DÉCHET - Depuis 6 mois, le couple ne produit plus de déchets, fait attention à son alimentation… Ils ont changé de vie après avoir vu une vidéo qui les a bouleversés !

Mon déclic, ça a été cette vidéo. Un déclic, mais surtout un choc, un tsunami. En fait, je me suis rendue compte qu'on est mal barrés, sur le court terme en plus !”, lance Alice, 27 ans. En septembre 2018, la jeune femme visionne un extrait de la conférence Climax à Bordeaux, avec pour invité l'astrophysicien Aurélien Barrau.

Dérèglement climatique, utilisation des ressources, pollution… le discours du scientifique est percutant, Alice est touchée de plein fouet. “J'ai eu une éducation loin de la surconsommation mais je ne me rendais pas compte à quel point c'était urgent, que le monde était mal au point.

Le 27 septembre 2018, jour de son anniversaire, la jeune femme décide d'adopter un mode de vie zéro déchet, et de pousser au maximum ses actions pour être la plus écolo possible. François, son compagnon, accepte de la suivre dans ce projet. Presque six mois plus tard, Nichée dans un village de Savoie, Alice nous raconte leurs nouvelles habitudes et fait le bilan de six mois de zéro déchet.

Devenir zéro déchet pour sauver la planète

Depuis le 27 septembre, je n'ai jamais remis les pieds dans une grande surface”, explique Alice. “La première chose que nous avons faite, c'est de passer au zéro déchet.

Avant, Alice faisait ses courses au moins une fois par semaine dans une enseigne bien connue. “On consommait déjà plutôt bio, en faisant attention au bien-être animal. Ça me gênait déjà de prendre un sac plastique pour acheter une salade. Mais le sans emballage n'était pas notre facteur principal d'achat.

Aujourd'hui, la jeune femme doit parcourir plus de kilomètres pour faire ses courses dans des magasins de vente producteur et de vrac. C'est plus contraignant, mais aussi moins tentant. Alors elle a trouvé son rythme, profitant de ses déplacements professionnels pour organiser sa venue en boutique. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle a toujours des sacs et des bocaux vides dans sa voiture.

Je n'achète plus rien avec emballage, même en carton, parce que ça reste un déchet, même si c'est recyclé. La seule exception c'est le vin, car on ne le trouve pas encore en vrac, mais nous n'en consommons pas beaucoup.” Le couple l'assure, même s'il y a des choses qu'il n'achète plus, il ne se sent pas privé pour autant. Il est même devenu végétarien à la maison.

Quand on dîne à l'extérieur, on choisit des restaurants locavores, avec un impact écolo, et évidemment, on ne se sert pas de paille quand on va boire un verre.

© Alice et François

Changer ses habitudes d'hygiène

Devenir zéro déchet, ça passe aussi par la salle de bains. Coton, serviettes hygiéniques jetables, gel douche… le couple leur a préféré des produits écolos qui ne deviennent pas des déchets après utilisation.

On ne se savonne plus à chaque douche, seulement après un gros effort. On a acheté tout solide, comme le shampoing ou le dentifrice. Aujourd'hui, je n'utilise plus de cosmétiques. Et ma peau, pourtant à problèmes, ne s'est jamais aussi bien portée”, indique Alice.

Dans son armoire, Alice a des serviettes de couleur noire, pour une bonne raison : “je ne comprends pas pourquoi on utilise des tissus blancs pour l'hygiène. Je suis maniaque et je sais que je ne pourrais jamais les détacher de façon naturelle.

Elle a donc fait appel à une petite entreprise près de chez elle pour fabriquer des serviettes foncées. Elle les rince à l'eau et les passe en machine. “C'est comme si les tâches avaient réellement disparues !” Le couple continue cependant à acheter sa lessive et ses tablettes de lave-vaisselle en vrac car Alice l'assume : elle n'est pas très “tambouille ni recette” (mais compte s'y mettre bientôt).

Faire des travaux pour une maison plus écolo

C'est surtout François qui s'est chargé de la supervision des travaux, pour rendre leur maison plus écolo. Depuis leur achat il y a trois ans, le couple a refait l'isolation, changé les fenêtres, installé un poêle à bois très performant. “La première année, ça nous a coûté 15 stères et 1 500 euros d'électricité pour le chauffage. Maintenant avec l'isolation, on est à 7 stères de bois et 700 euros d'électricité. Presque moitié moins.

Le couple a profité des travaux de mise au norme de leur assainissement pour mettre en place une récupération de l'eau de la douche pour l'utiliser dans les toilettes et un récupérateur d'eau de pluie pour le jardin. Ces travaux seront terminés d'ici la fin de l'été. Ils coûtent chers, mais pas beaucoup plus que si le couple avait choisi un raccordement classique.

Le couple a aussi choisi un fournisseur d'électricité verte, Ilek, l'une des alternatives à EDF. “Ça m'a semblé être une étape importante. On consomme une énergie à 98% verte et locale, et on paie moins cher”, explique la Savoyarde.

Finalement, en s'engageant dans ces démarches, le couple commence à faire bouger les choses autour de lui. “On ne fait pas de prosélytisme, on montre l'exemple, on sème des petites graines. À Noël, ma sœur m'a offert des serviettes hygiéniques cousues par elle. Ça m'a permis aussi de trouver des points communs avec mes clients (Alice est auto-entrepreneur, ndlr), des gens que je soupçonnais pas”.

Alice et François tiennent leurs engagements, six mois plus tard, sans flancher. Et la vie ne leur semble pas plus dure pour autant, bien au contraire. Un bon exemple pour celles et ceux qui veulent se lancer dans le zéro déchet !