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MAISON É COLO - Comment obtenir une maison passive ? Du calcul de l'efficacité énergétique à la pose des fenêtres, en passant par l'isolation, découvrez un chantier de A à Z.

Ces grandes fenêtres n'offrent pas seulement une vue panoramique sur la vallée et la forêt près de Bromont, au Québec. Elles sont aussi orientées plein sud pour apporter le maximum de chaleur naturelle.

Cette maison conçue par l'agence d'architecture l'Abri est seulement la troisième habitation à obtenir la certification maison passive au Québec. Ce label atteste que les besoins en chauffage sont extrêmement réduits par rapport à une maison classique, grâce à l'orientation des fenêtres, mais aussi à une isolation particulièrement soignée.

© Raphaël Thibodeau

Pour populariser ces maisons écologiques, une mini-série de 5 vidéos a été réalisée tout au long du chantier. L'occasion de découvrir les coulisses d'un tel projet et surtout de se rendre compte que, si rien n'est laissé au hasard, la construction d'une maison passive n'est pas non plus si compliquée.

© Raphaël Thibodeau

Et en France ?

En France, quelques centaines de maisons passives sont labellisées, tandis qu'environ 3000 en suivent les critères (détaillés sur le site de l'association La Maison Passive), sans avoir fait de demande de certification.

La conception d'une maison passive

L'étape de la conception est cruciale : tout est calculé, de l'épaisseur de l'isolation à l'emplacement et la taille des fenêtres. En France, il faut faire pour cela appel à un bureau d'étude thermique.

La structure d'une maison passive

Une maison passive doit être étanche à l'air : cela signifie qu'il n'y aura pas de fuite d'air de l'intérieur vers l'extérieur, et inversement. Pour cela le pare-pluie et le pare-vapeur enveloppent complètement la maison, et des tests sont réalisés régulièrement pour vérifier que l'air ne peut pas passer.

Le chantier se poursuit en plein hiver, par moins 20°C. Il faut à présent poser le mur intérieur et les fenêtres, ainsi que l'isolant, ici de la cellulose recyclée.

Certaines des fenêtres de cette maison sont en triple vitrage. Celui-ci est très isolant, ce qui est un bon point pour une maison passive, mais il peut aussi empêcher le soleil de chauffer la maison. Son utilisation n'est donc pas automatique (dans cet article, nous vous aidons à décider si vous devez choisir du triple vitrage pour votre maison).

La certification maison passive ne s'intéresse qu'à la performance du bâtiment d'un point de vue énergétique, et donc pas à la nature des matériaux utilisés et au fait qu'ils soient plus ou moins polluants. Mais puisque les habitants des maisons passives sont sensibles à l'environnement, des matériaux naturels et plus écologiques comme le bois sont souvent privilégiés. C'est le cas ici.

Autre point essentiel : la ventilation. Rappelez-vous, la maison est étanche, sans cette ventilation mécanique, l'air intérieur ne serait jamais renouvelé ! La ventilation double-flux participe par ailleurs à chauffer la maison selon la saison, comme nous l'expliquons dans cet article.

Le confort d'une maison passive

Une maison passive n'est pas seulement économe en énergie ! Elle est aussi très confortable car il y fait autour de 20°C toute l'année, hiver comme été.

Demain, toutes les maisons seront-elles passives ?

Dans la première vidéo de la série, Francis Martel Labrecque, de l'agence d'architecture l'Abri, espère que les maisons passives vont devenir la norme dans les années à venir.

C'est en bonne voie en France. Après après avoir été reportée plusieurs fois, la RE2020 (réglementation énergétique qui succède à l'ancienne RT2012), va finalement entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2021.

Toutes les maisons individuelles construites en France à partir de cette date consommeront aussi peu d'énergie, ou presque, que les maisons passives pour le chauffage, l'éclairage ou encore l'eau chaude sanitaire.

Elles seront même plus performantes sur certains points, puisque la RE2020 tiendra compte de l'empreinte carbone de la maison, notamment à travers le choix des matériaux de construction, qui devront dégager une quantité maximum de CO2 lors de leur fabrication.

Pour en savoir plus sur la future RE2020 :


Cet article du CEREMA (un établissement public d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) explique les évolutions entre la RE2020 et l'ancienne réglementation, la RT2012.

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