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ECOLO - Pour vous aider à choisir des objets résistants, l'association Hop a contribué à la mise en place d'un indice de durabilité, plus complet que l'indice de réparabilité.

Vous avez peut-être remarqué que depuis le 1er janvier 2021, une petite étiquette figure sur certains produits électroniques et électriques tels que les smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, lave-linge à chargement frontal et tondeuses à gazon électriques.

Cette étiquette s'appelle l'indice de réparabilité, introduit par la loi Anti-Gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Il vise à lutter contre l'obsolescence programmée des objets. Mais à terme, cet indice va évoluer et devenir un indice de durabilité, un indice plus complet qui permettra aux consommateurs de disposer des bonnes informations avant d'acheter. 

Pour en savoir plus et comprendre les critères de ce futur indice, nous avons interrogé Ronan Groussier, chargé de plaidoyer et responsable des relations publiques au sein de l'association Hop, halte à l'obsolescence programmée

Pourquoi la lutte contre l'obsolescence programmée est-elle un impératif écologique ? 

Ronan Groussier : C'est un impératif écologique par la prise de conscience du poids et de l'impact environnemental de la fabrication de nos produits. Jusqu'à maintenant, on était concentrés sur l'utilisation des produits et des équipements numériques. Les premières études tendent à montrer que l'impact environnemental vient en réalité surtout de la fabrication de ces objets. La question du taux de renouvellement des équipements numériques se pose donc. Il y a une nécessité écologique d'allonger leur durée de vie. 

Mais il y aussi la question de la fin de vie et des déchets, qui interpelle le plus l'opinion publique. On se retrouve avec des objets numériques qui s'entassent, que l'on recycle très mal et qu'on envoie dans des pays émergents pourrir dans des décharges à ciel ouvert.

Depuis le 1er janvier 2021, l'affichage de l'indice de réparabilité est obligatoire sur certains produits. À quoi sert-il au juste ?

La réparation, c'est l'une des manières de prolonger la durée de vie des objets. On se retrouve souvent avec des produits irréparables ou très difficilement réparables à cause de stratégies plus ou moins voulues par les constructeurs. L'indice de réparabilité n'est pas une mesure miracle, mais le but est de donner des outils aux consommateurs pour pouvoir prendre en compte cette dimension au moment de l'achat. L'objectif est de guider les consommateurs vers des objets plus réparables et d'augmenter le taux de réparation des objets.

Cet indice est-il obligatoire ? Existe-t-il des sanctions en cas de non-respect ? 

L'indice est entré en vigueur le 1er janvier 2021, c'est une obligation. Néanmoins, le nouveau mécanisme prévoit un délai de tolérance d'un an. Il est prévu des sanctions, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) sera chargée de mener des contrôles. 

Mais l'ambition de HOP, c'est de fédérer les acteurs de la société civile et le monde de la réparation pour contrôler le respect de l'indice. On veut monter une sorte d'observatoire qui apportera une contre-expertise avec les données qu'on a. On soutient l'indice, à condition que les notes reflètent réellement la réparabilité du produit et que ça ne devienne pas un outil de greenwashing de la part des fabricants. 

D'ici deux ans, l'indice de réparabilité va devenir un indice de durabilité. Quelle sera la différence ? 

Il a été entendu qu'à terme, l'indice de réparabilité introduit par la loi AGEC devienne un indice de durabilité à partir du 1er janvier 2024. La réparabilité est un premier pas vers l'allongement de vie des produits mais un produit très réparable n'a pas forcément été conçu pour durer. Il peut être très réparable mais très fragile. 

Ce qui importe pour le consommateur c'est la capacité à durer dans le temps. À ce jour, ce qui se dessine, c'est un indice basé sur trois piliers : un pilier fiabilité (robustesse du produit), un pilier réparabilité et un troisième sur l'évolution du produit, sa capacité à évoluer et intégrer des améliorations pour ne pas être obsolète trop rapidement. 

En attendant cet indice de durabilité, vous pouvez aussi vous fier au label long time. Découvrez notre vidéo sur ce label qui milite contre l'obsolescence programmée.