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SOLIDARITÉ - Famille de vacances auprès du Secours Populaire, cette famille de la Marne reçoit pendant deux semaines un jeune qui n'a pas la chance de partir

22 millions de Français-es ne partent pas en vacances selon une étude de 2018. Parmi eux, 3 millions d'enfants. 

En lien avec des associations, certaines familles accueillent chez elles des jeunes qui n'ont pas la chance de partir. C'est le cas du programme “famille de vacances” du Secours Populaire auquel participe Céline bénévolement, son mari et leur deux enfants, de 6 et 7 ans. 

En août 2019, cela sera la troisième fois que cette famille, installée au Mesnil-sur-Ogier dans la Marne, va recevoir pendant deux semaines un jeune citadin, pour lui faire découvrir la vie à la campagne. “Ce sont des enfants qui viennent de Paris ou de la région parisienne. Les enfants de la Marne eux, vont en Bretagne”, nous explique Céline par téléphone. 

Pas d'agrément nécessaire pour être famille d'accueil

Cela faisait longtemps que cette assistante sociale en protection de l'enfance souhaitait accueillir des enfants. Devenir famille de vacances était un moyen adapté à l'emploi du temps de sa famille pour venir en aide à un enfant défavorisé. “C'est pratique car il n'y a pas d'agrément à recevoir, comme pour une famille d'accueil classique”, précise-t-elle. 

Évidemment, il y a quelques règles à respecter comme avoir un casier judiciaire vierge et avoir suffisamment d'espace pour recevoir l'enfant. Toutefois, rien n'oblige d'avoir un jardin ni même une chambre réservé pour votre invité. “Chez nous, il n'y a pas eu d'aménagement particulier. Je vois avec l'enfant ce qu'il souhaite, soit on lui laisse une chambre ou alors il la partage”, explique Céline. 

Le tout est de faire en sorte que l'enfant se sente bien. C'est pour cela que Céline préfère lorsque la différence d'âge entre les enfants n'es pas trop importante. “Ce n'est pas évident de s'intégrer dans une famille que l'on ne connaît pas”, ajoute-t-elle. Pour cela, Céline privilégie le dialogue pour identifier les goûts et la personnalité de l'enfant que la famille reçoit. “On essaie de favoriser ce qu'il aime”, précise-t-elle. 

Une vie à la campagne qui tranche avec le quotidien urbain 

Sans oublier de préciser quelques règles : “je les verbalise tout de suite, puis les enfants se les donnent entre eux”, souligne la mère de famille. Mais le but n'est pas d'énoncer une liste d'interdictions, l'apprentissage du règlement intérieur de la maison doit se faire le plus naturellement possible. “Ça reste avant tout des vacances”, explique-t-elle. 

D'ailleurs, les journées sont bien remplies : bowling, promenades dans les parcs, cinéma, piscine, les activités sont variées. Et quand la famille n'est pas de sortie, la maison devient une ère de jeu : “mon mari leur apprend à bricoler, on jardine”, souligne-t-elle. 

Nul besoin de se creuser trop la tête pour divertir les jeunes locataires : la vie à la campagne tranche radicalement avec leur quotidien bitumé. “Pourquoi vous ne mangez pas les légumes qui sortent du magasin ?”, avait demandé le premier garçon accueilli par le couple, qui ne comprenait pas pourquoi ils se donnaient la peine de les ramasser dans le potager.

Un séjour dans une famille de vacances est une forme d'ouverture sur le monde pour ces enfants qui viennent de familles “financièrement ric-rac”, comme le dit Céline. 

Une expérience de partage 

Et pas question de couper les ponts pendant les deux semaines, Céline tient les parents au courant de l'avancée du séjour et les enfants peuvent échanger avec eux par téléphone quand ils le souhaitent. 

Bien que le premier accueil n'ait pas été concluant, l'enfant ayant eu à l'époque de grosses difficultés à vivre loin de sa mère, Céline recommande sans hésiter cette expérience. “C'est une belle leçon de partage. Ca donne du sens et apprend l'humilité à nos enfants”, répond-elle. Et l'assistante sociale de conclure : “Quand les enfants veulent rester chez nous à la fin, on sait que les choses ont été bien faites.