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LOGEMENT - Chloé et Olivier ont sillonné la planète à la recherche de la maison écologique de demain. Ils en ont fait un web documentaire : Eco-logis - un autre monde en construction(s).

Selon les Nations Unies, le secteur de l'habitat est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre et plus de deux milliards de personnes souffrent du mal-logement.” C'est face à ce constat, qui sert d'introduction à leur web documentaire, Eco-logis - un autre monde en construction(s), que Chloé Deleforge et Olivier Mitsieno ont décidé de parcourir le monde pendant deux ans, à la recherche d'habitations écologiques et abordables. 

On a eu envie de réfléchir à l'impact économique de l'habitat dans la vie, qui est un poste de dépenses très important. Comment trouver des techniques de construction plus abordables et à la fois bonnes pour l'environnement”, nous a expliqué Olivier, 33 ans. 

Car l'habitat, tel que nous le connaissons en Occident, est un vecteur important de pollution. “C'est une réflexion sur le cycle global d'une maison ou d'un immeuble : de l'extraction des matériaux, au transport, à la transformation de ces matériaux, puis à la mise en oeuvre et à la consommation”, rappelle-t-il. 

Sacs de terre, botte de paille, earthship du Népal à la Colombie 

Pour trouver une réponse à leur interrogation, le couple visite entre 2014 et 2016 des projets de construction en Europe, en Asie puis en Amérique du Nord et du Sud. De leur pérégrination, le couple d'explorateurs a fait une série documentaire de 7 épisodes, chaque court-métrage s'intéressant à une technique de construction en particulier. “Sacs de terre, construction en botte de paille, earthship ou maison avec des matériaux recyclés”, nous liste Olivier. 

Parmi les pays visités, le Népal où Chloé et Olivier ont participé à la construction d'une école grâce à la technique des sacs de terre (voir notre article sur les superadobe), “de vieux sacs de riz que l'on remplit de terre, et qu'on utile comme de grosses briques”, explique-t-il. Du matériel de construction peu coûteux et écologique puisque la terre utilisée se trouve sur place. 

© Chloé Deleforge et Olivier Mitsieno

Et contrairement aux idées reçues, la technique des sacs de terre assure un habitat solide, le couple l'a constaté par lui-même. “On était sur ce chantier en mars 2015. En avril il y a eu un tremblement de terre au Népal, la construction a résisté. C'est une technique très résiliente. C'est possible de construire peu cher des constructions solides”, souligne Olivier. 

Parmi les personnages marquants de ce tour du monde, il y a eu la rencontre avec Michael Reynolds, l'américain qui a inventé les earthships, “étonnant et atypique”. Mais celle qui a le plus intéressée les deux Français reste l'architecte colombien Simon Velez, connu dans le monde entier pour ses structures en bambou. “Son parti pris, c'est de faire des maisons grandioses pour les riches et il mise sur l'effet domino : si des riches construisent avec des matériaux dévalorisés, cela donnera envie aux gens avec moins de moyens de faire comme les stars”, nous raconte Olivier.

© Chloé Deleforge et Olivier Mitsieno

Un tour du monde écolo bien préparé 

Une dimension écologique qui s'est aussi invitée dans leur déplacement puisque le couple a voyagé en faisant du stop et en utilisant les transports en commun. “On a pris l'avion trois fois : pour traverser de l'Iran à l'Inde, à travers le Pacifique et l'Atlantique”, reconnaît Olivier. 

Bien qu'ils logeaient au maximum chez l'habitant, Chloé et Olivier ont financé une partie de leur périple grâce au financement participatif, “puis on a sollicité des collectivités qui nous finançaient en échange de partenariats avec des écoles”, indique-t-il. Régulièrement, les Français envoyaient des capsules vidéos aux écoliers de primaire et de collège pour leur présenter les différents chantiers. 

© Chloé Deleforge et Olivier Mitsieno

Tout le monde ne s'improvise pas explorateur des habitats écolos : avant de se lancer dans l'aventure le couple a préparé le terrain. Dans l'optique du tournage, Olivier a passé un CAP en charpenterie, “pour avoir les bases et comprendre quoi on allait parler”. Chloé, elle, avait fait des études de documentariste. Une bonne répartition des compétences ! 

À leur retour, malgré les différents modèles qu'ils ont pu expérimenter, les Français ne se lancent pas dans la construction de leur habitat écologique. Il faut faire avec la réalité de la vie et trouver un travail. Mais le projet n'est pas abandonné pour autant. “On aurait envie de construire ou rénover une maison”, confesse Olivier.