Marie Signoret - Publié le 5 mai 2025
RETOUR À LA TERRE - Le terreau est indispensable pour jardiner ! Mais de quoi est-il composé, à quoi sert-il et, surtout, comment le choisir de la manière la plus responsable possible ?
Que vous soyez novice ou non, le terreau est indispensable au jardinage ! En jardinerie, on trouve toutefois une multitude d'options, du terreau universel au terreau pour semis en passant par le terreau pour cactées ou pour géraniums… Comment s'y retrouver pour choisir le bon terreau, adapté à ses plantations et respectueux de l'environnement ? Faisons le point.
Sommaire :
1. C'est quoi du terreau ?
2. Pourquoi privilégier un terreau sans tourbe ?
3. Comment comprendre l'étiquette de votre terreau ?
4. Quel terreau pour quelle utilisation ?
5. Et si on faisait soi-même son terreau ?
Comment bien choisir son terreau ?
1. C'est quoi du terreau ?
Avant toute chose, prenons le temps de comprendre ce qu'est le terreau. Le terreau est un support de culture qui sert, la plupart du temps, à remplacer la terre pour la culture en pot mais également à améliorer et nourrir la terre du jardin dans le cas de plantations en pleine terre.
Le terreau est composé de plusieurs éléments :
- De matières organiques comme la tourbe, les fibres et déchets végétaux, le compost, le fumier, etc.,
- De matières minérales telles que le sable, la perlite ou la vermiculite qui permettent notamment d'améliorer le drainage,
- D'engrais (même si ce n'est pas automatique).

2. Pourquoi privilégier un terreau sans tourbe ?
La tourbe (blonde, brune et noire) est une matière organique fossile qui se forme en milieux humides, les tourbières. Si on en ajoute couramment dans le terreau, c'est que la tourbe facilite l'enracinement, l'aération et le drainage. Mais l'exploitation intensive des tourbières met en péril ces écosystèmes et leur biodiversité. Si les tourbières ne représentent que 3% de la surface du globe, elles stockent 30% du carbone mondial dans leurs sols ! Il est donc urgent d'agir !
Heureusement, il existe des alternatives ! Ces terreaux sans tourbe sont ainsi composés de fibre de coco, de compost végétal et de compost d'écorce. Ils sont aussi efficaces tout en étant plus durables et écologiques.
Pour en savoir plus, consultez notre article : Pourquoi choisir un terreau sans tourbe pour préserver la planète.

3. Comment comprendre l'étiquette de votre terreau ?
En plus des différents éléments présents dans le terreau (vérifiez bien qu'il n'y ait pas de tourbe !), l'étiquette mentionne plusieurs points qui méritent d'être éclairés :
- Le taux de matière sèche : il indique la quantité de matière restante lorsqu'on a retiré toute l'eau. Attention aux terreaux qui contiennent trop d'eau, ils ne sont pas de bonne qualité.
- Le taux de matière organique : la matière organique est très importante, veillez à ce qu'il y ait plus de matière organique que d'eau dans votre terreau. Pour faire un choix éclairé, vérifiez si le taux est calculé à partir du produit brut ou à partir de la matière sèche.
- Le pH : il indique si le substrat est acide (pH inférieur à 7), neutre (pH égal à 7) ou calcaire (pH supérieur à 7). À bien vérifier selon les végétaux que vous souhaitez planter (certains ne supportent pas l'acidité, d'autres en ont besoin).
- La conductivité électrique : exprimé en milliSiemens/mètre ou mS/m), il s'agit d'un critère qui permet de mesurer la salinité du milieu. Plus la conductivité électrique est importante, plus le terreau est riche en minéraux. En général, on observe des valeurs comprises entre 25 et 85 mS/m (elles sont plus basses pour les terres de bruyère : entre 5 et 45 mS/m).
- La capacité de rétention pour l'eau : plus cette valeur (exprimée en ml/l) est élevée, plus le terreau retient l'eau lors des arrosages.
- La capacité d'échange cationique (CEC) : plus le taux est élevé, plus le terreau sera capable de retenir les éléments fertilisants. La CEC s'exprime en milligrammes d'équivalent par 100g de substrat (meq/100g) et est comprise entre 10 et 200 meq/100g.
4. Quel terreau pour quelle utilisation ?
Il existe différents types de terreau, chacun adapté à des besoins spécifiques :
- Le terreau universel : comme son nom l'indique, c'est le plus polyvalent des terreaux ! Il convient à la plupart des plantations en pot ou en pleine terre.
- Le terreau horticole : proche du terreau universel, il est toutefois plus riche en humus. Il est en général recommandé pour le potager mais convient également à bien d'autres plantes (à l'exception des plantes acidophiles).
- Le terreau pour semis et repiquage : fin, léger et drainant, il a une bonne capacité de rétention d'eau et facilite les semis, le repiquage mais également le bouturage.
- La terre dite de bruyère : rhododendrons, camélias et autres hortensias apprécient les terres acides. La véritable terre de bruyère au pH naturellement faible se trouve difficilement dans le commerce mais, pour répondre aux besoins de ces plantes acidophiles, on pourra utiliser une terre dite de bruyère qui est un terreau classique rendu plus acide artificiellement.
- Les terreaux spécifiques : conçus pour des plantes aux besoins particuliers, comme les orchidées, les cactées ou les agrumes.

5. Et si on faisait soi-même son terreau ?
À partir d'un bon terreau universel, il est tout à fait possible de réaliser vos propres mélanges adaptés à des besoins plus spécifiques. On peut en effet ajouter du sable à du terreau universel (ou à une bonne terre de jardin) pour en améliorer le drainage ou incorporer du compost pour obtenir un terreau plus riche.
Quelques exemples de mélanges DIY :
- Pour des semis, vous pourrez mélanger environ 40% de terre de jardin, 40% de compost tamisé (pour qu'il soit très fin) et 20% de sable.
- Pour des géraniums, une bonne terre de jardin enrichie en compost bien mûr remplace le terreau du commerce.
- Pour des cactées, 1/3 de terre de jardin, 1/3 de terreau universel et 1/3 de sable font un bon mélange.
Il est également possible de réaliser son propre terreau à partir de feuilles mortes : on obtient ainsi un terreau universel riche en matières organiques et qui peut même convenir, du fait de son pH acide, à des plantes acidophiles. Retrouvez notre tuto : Comment faire soi-même son terreau avec les feuilles mortes de son jardin.
