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ZÉRO DÉCHET - Manon a relégué au placard ses achats en tous genres pour consommer de manière plus responsable : mieux et moins. Et tient même un blog sur le sujet.

Il y a peu de temps encore, Manon accumulait les objets sans vraiment y réfléchir. Comme beaucoup d'entre nous, la publicité, les blogs ou les magazines, lui faisaient naître chaque jour de nouvelles envies. En oubliant de se demander si celles-ci étaient réelles ou s'il était juste question de remplir un puits sans fond.

Je consommais sans réfléchir : vêtements, objets de décoration, produits de beauté, livres... Si j'aimais ou si j'avais envie de quelque chose, je l'achetais sans me poser de question sur son origine, l'impact sur l'environnement”, explique la jeune femme de 28 ans.

Au fur et à mesure, j'ai pris conscience que ça ne m'apportait pas vraiment de bonheur de consommer ainsi et surtout que tous ces objets ne faisaient que prendre la poussière chez moi.

Une référence au bonheur qui n'est pas sans rappeler Marie Kondo, papesse japonaise du tri, qui conseille, au moment du tri, de se demander si l'objet en question apporte ou non de la joie à son propriétaire. Si la réponse est négative, il faut s'en débarrasser.

Le déclic Béa Johnson

Manon se plonge donc dans la lecture du livre de Béa Johnson, dans lequel celle-ci relate son quotidien zéro déchet et donne des conseils avisés au lecteur pour qu'il marche dans ses pas.

La jeune femme, déjà concernée par l'écologie, a vu cette transition vers le zéro déchet comme une nouvelle étape vers un mode de vie plus respectueux de l'environnement. “Quand c'est mieux pour la planète, mieux pour soi et mieux pour son porte-monnaie, on fonce !

Mais comment passe-t-on d'une fan invétérée de shopping à une acheteuse plus responsable ? Manon le confesse, au début, on se sent un peu frustrée, “mais au final, on oublie vite ce petit débardeur vu dans une enseigne de fast-fashion ou ce troisième livre de recettes végétariennes”.

Acheter moins, mais mieux

Car le principe du zéro déchet, c'est aussi d'acheter moins et mieux. Acheter une fois quelque chose qui va durer longtemps, au lieu d'acheter plusieurs fois quelque chose de jetable.

C'est valable pour tout, les cotons pour se démaquiller, comme la petite robe pour une soirée”, précise la jeune femme qui habite à Saint-Malo. “Aujourd'hui, les objets qui m'entourent sont des objets que j'aime vraiment et que j'ai choisis. Je n'ai plus besoin d'acheter frénétiquement puisque tous mes objets me rendent heureuse.”

La vie de Manon est donc empreinte d'une nouvelle routine. Dans la salle de bains, plus de flacons de gel douche à profusion, uniquement des savons et shampoings solides. Adieu cotons jetable, bonjour cotons en tissu. La jeune femme a même retiré sa poubelle de salle de bains, n'en ayant plus l'usage.

Se vêtir avec du vintage

Dans son dressing, là encore, un grand tri a été initié avant de commencer à consommer autrement, notamment beaucoup de seconde main. "Cela valorise l'économie circulaire et évite l'épuisement des ressources", précise la jeune femme. "Je me suis aussi mise à la couture, pour rapiécer plutôt que de jeter."

Pour les courses, Manon utilise des sacs en tissu ou des bocaux de verre, les indispensables du zéro déchet.

C'est très pratique, car une fois à la maison, pas besoin d'enlever tous les emballages, on range directement les bocaux sur les étagères. Et l'autre avantage du zéro déchet, c'est aussi que c'est joli ! Des contenants de toutes les couleurs avec du millet, des lentilles corail, ça fait la décoration de la cuisine et ça change des emballages horribles pleins de slogans !”, indique Manon.

S'engager pour changer les choses

La jeune femme, en parallèle de son métier de freelance en conseil en communication, tient un blog Manon Lecor, depuis plus de deux ans. Elle y parle d'écologie, de mode, de minimalisme et de zéro déchet. Se succèdent ainsi des conseils de lectures, des conseils beauté zéro déchet ou encore des pistes pour avoir un dressing éthique.

L'idée est de se désintoxiquer de toutes les croyances créées par la société de consommation. Je ne suis pas à un stade maximal de zéro déchet, mais j'apprends à voir le monde d'une manière plus collective et moins individualiste”, précise Manon avant de conclure, “aujourd'hui, moins je possède, mieux je me porte !