Lisa Hör - Publié le 12 juin 2021
TOUT PLANTER - Hyperactive et pourtant si sereine, cette mère de 4 enfants dresse le bilan de son changement de vie.
Ne plus travailler 15 heures par jour et trouver un nouvel équilibre entre son métier et sa vie de famille. Voilà ce qui a motivé Florence Fabre à vendre sa pharmacie en 2017. Mais son changement de vie n'a pas été de tout repos, loin de là.
Florence a suivi une formation pour devenir architecte d'intérieur, continué de faire des gardes en pharmacie et de gérer une laverie, tout en s'occupant de ses 4 enfants.
Ah oui, nous avons failli oublier ! Lorsque nous l'avions rencontrée à Menton il y a deux ans, elle était en plein chantier : elle rénovait une maison pour y installer sa grande famille. Et pourtant, comme vous le verrez dans cette vidéo, au milieu de toutes ces activités, elle respirait la sérénité et la joie de vivre :
Deux ans plus tard, Florence n'a pas ralenti. "J'ai beau essayer de réduire, je n'y arrive pas", nous confie-t-elle au téléphone, mi-désolée, mi-amusée.
Pourtant, si elle doit tirer un enseignement de son expérience, c'est que changer de vie est avant tout un cheminement : "Ça ne marche pas forcement aussi vite que l'on voudrait, ce n'est pas pour ça que ça ne marchera pas, mais ça sera peut-être un peu plus long." Alors, comment cela a-t-il fonctionné pour elle ?
La maison : terminée à temps, juste avant le confinement
"Aujourd'hui, on est dans la maison, c'est tellement bien qu'il n'y a pas de mots !" Le bilan commence sur une bonne note. Florence a terminé les travaux une semaine ou deux à peine avant le premier confinement de 2020. Elle venait tout juste d'emménager avec ses enfants. Il n'y avait pas encore tous les meubles, mais peu importe, cette maison leur a permis de bien vivre cette période d'immobilité forcée.
Chacun a son espace privé, et les pièces communes sont grandes, lumineuses, aérées. Florence a cassé pas mal de cloisons. Elle a vécu les confinements successifs comme des pauses dans le tourbillon de la vie, l'occasion de ne plus toujours avoir les yeux sur la montre. Bricolage, cuisine, gym... autant de moments partagés avec ses enfants.
"On vit une grande partie de l'année sur la terrasse. Pendant le confinement j'ai acheté un fauteuil à bascule et on s'y posait pour juste... ne rien faire", se souvient-elle. Des moments de vide qu'elle s'efforce de garder aujourd'hui, même si les heures qui suivent sont mécaniquement "encore plus speed" !
Le métier d'architecte d'intérieur : accompagner à être bien chez soi
Etre pharmacienne ne lui correspondait plus, car elle avait le sentiment de ne plus avoir le temps d'écouter ses patients. Rien de surprenant à ce que, devenue architecte d'intérieur, Florence cherche à faire de l'accompagnement plutôt que de la déco "comme dans les magazines".
Par deux fois, des clients, qui l'avaient contactée pour refaire leur maison avant une vente, se sont réappropriés leur chez-eux grâce à ses conseils et ont finalement décidé de rester.
Cela passe parfois par des petites choses, comme aménager une buanderie pour ne plus avoir cet étendoir en plein milieu du salon (on ne le voit plus et pourtant sa présence crée un micro-stress, qui s'ajoute à tous les autres stress du quotidien). Et puis, il y a la gestion des travaux, dans lesquels on peut vite se noyer. Florence, habituée à jongler entre mille projets, sait prendre les choses en main et rassurer.
Aujourd'hui, elle s'oriente vers le Feng Shui et cherche comment utiliser l'art thérapie. Pour elle, se sentir bien chez soi passe par les cinq sens, pas seulement le regard et une belle déco : "chez moi, je passe ma main sur les murs en pierre, le toucher est important pour se sentir enveloppé".
Apprendre la patience en regardant pousser les tomates
Cette dernière année, Florence n'a pas pu s'occuper de son terrain qu'elle cultivait en permaculture en Italie. Alors elle a demandé à des voisins si elle pouvait créer un potager dans leur jardin, qu'ils n'avaient pas le temps d'entretenir.
"J'ai besoin d'avoir toujours les mains dans la terre", raconte-t-elle. "C'est un peu de la méditation de pleine conscience, on sent la terre, on écoute les oiseaux. Et on ne peut pas forcer le temps, la tomate met 3 mois pour pousser, ça rend un peu plus humble par rapport à notre quotidien où on veut aller toujours aller plus vite."
Humble, Florence l'est certainement, quand elle assure que si elle a pu faire ce virage professionnel à 180°, c'est grâce à la sécurité apporté par son diplôme en pharmacie. Nous, on ajouterait que c'est aussi grâce à son audace. Et une belle confiance en la vie !