Lisa Hör - Publié le 27 mars 2018
NOMADE - Ian Mailman vit dans cette drôle de maison depuis 15 ans. Chaque semaine, il change de ville pour vendre ses objets chinés, au sein de l'Extravaganza Fair, un marché itinérant et festif.
“Mon travail, c'est les vacances”, lâche Ian Mailman au bout du fil, de l'autre côté de la planète. Il y a des vies comme ça, qui font rêver.
Sa vie à lui, il la passe à voir défiler les paysages grandioses de la Nouvelle-Zélande. Et à arrêter son camion, chaque week-end, dans une ville différente, avec les autres forains de l'Extravaganza Fair.
“Extravaganza”. Rien que le nom de ce festival itinérant donne envie de rejoindre l'aventure. 8 mois sur 12, une trentaine de caravanes, tiny houses et autres maisons nomades sillonnent le pays pour amuser petits et grands avec leurs stands, spectacles et animations.
Parmi ces habitations folkloriques, celle de Ian Mailman se distingue. Il a transformé un camion Bedford de 1970 en maison poids lourd et tout confort.
Une maison tout confort construite avec le bois d'une ancienne église
S'il mène une vie la plus libre possible, Ian tient aussi à son confort. Il ne connaît pas la surface de sa maison, mais le moins que l'on puisse, c'est qu'elle est spacieuse. Car elle occupe toute la remorque et s'élève également au-dessus de la cabine du camion.
Dans cette vidéo tournée par Jola Josie, une Néo-Zélandaise qui documente ses rencontres sur son blog, on découvre que Ian dispose d'une grande chambre avec un lit deux places, d'un hamac pour se détendre devant sa fenêtre et d'une cuisine respectable. La seule pièce un peu petite est la salle de bains :
Ce qui donne tout son caractère à sa maison, c'est aussi le bois avec lequel l'intérieur est aménagé. Un artisan a utilisé le bois récupéré dans une ancienne église, qui devait être démolie, pour construire tous les meubles. Un bel exemple de réutilisation de matériaux récup'.
Le reste de l'habitation n'est pas forcément écolo. Il y a des panneaux solaires sur le toit, mais le camion consomme 4 litres d'essence pour parcourir un kilomètre. "Ma maison sur roues pollue, concède Ian. Je ne me sens pas spécialement bien par rapport à ça, mais c'est ma vie en ce moment."
La vie en communauté et le plaisir des grands espaces
Ian Mailman a 15 ans de vie nomade à bord de ce house truck derrière lui (mais il refuse de donner son âge : “J'aime penser que j'ai toujours 25 ans”, élude-t-il). Et il n'est pas prêt de renoncer à cette vie simple et festive.
Le week-end, il installe un stand devant son camion pour vendre les objets chinés au gré de ses voyages à l'étranger. Il vit alors avec les autres forains comme dans une grande famille. "On se soutient les uns les autres et on veut tous s'amuser, raconte-t-il. Il y a toujours une fête à laquelle se rendre."
La vie en communauté est-elle toujours si légère ? Ian affirme que oui. Le fait qu'il ne retrouve ses collègues que le week-end, pour les marchés, favorise sans doute cette ambiance festive. "Du lundi au jeudi, nous sommes libres de voyager de notre côté pour nous rendre dans la ville suivante." Et en Nouvelle-Zélande, il est facile de trouver de l'espace si l'on a besoin de s'isoler un peu.
S'il est attirant, ce mode de vie n'est pas forcément à la portée de tou-tes pour autant. "Il faut être un bon mécanicien ou avoir l'argent pour en payer un !", conseille Ian. Lui répare seul son camion. C'est ce qui lui permet de sillonner les routes sans se ruiner. Et de présenter à tous les sédentaires qui viennent au festival Extravaganza un mode de vie alternatif !