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IMPRESSION 3D - Aectual fabrique des sols sur-mesure à partir de bioplastique et de terrazzo, grâce à une imprimante 3D géante. La solution pour que le secteur du bâtiment ne produise plus de déchets ?

Les projets de maisons imprimées en 3D se multiplient, mais à chaque fois, la même question revient : est-ce vraiment utile ? La rapidité de construction est souvent mise en avant, comme avec cette maison imprimée en 24 heures. L'entreprise néerlandaise Aectual avance un autre argument, celui de l'écologie. Ce n'est pas la première chose qui vient à l'idée lorsque l'on regarde le bras robotisé à l'œuvre, et pourtant.

© Aectual en collaboration avec DUS architects

"Normalement, dans le bâtiment, 25% des matériaux terminent comme déchets, estime empiriquement Hedwig Heinsman, co-fondatrice Aectual. Par exemple, pour carreler une salle de bains, l'artisan va devoir retailler certains carreaux qui ne sont pas à la bonne dimension. Mais il est possible d'imprimer en 3D les carreaux exactement avec la forme et les dimensions souhaitées."

Des sols imprimés sur-mesure

C'est ce que fait l'entreprise depuis un an et demi. L'imprimante 3D dessine des gabarits sur-mesure, à même le sol, avec du bio-plastique, fabriqué à partir de plantes. Ces gabarits, très légers, sont ensuite transportés sur le chantier et remplis avec du terrazzo, c'est-à-dire des fragments de marbre. Un choix à la fois esthétique et écologique pour Hedwig Heinsman, puisque le terrazzo est lui-même un "déchet", revalorisé au lieu d'être jeté.

© Aectual

Aectual utilise également cette technologie pour produire des escaliers ou encore des cloisons sur-mesure. Dernier projet en date sur lequel travaille l'équipe, une maison entièrement imprimée en 3D, pour commémorer le centième anniversaire du Bauhaus, un style architectural allemand.

Il est possible d'aller encore plus loin, comme avec cette maison qui peut être détruite et reconstruite par une imprimante 3D géante, à partir de ses propres débris.

Pourrons-nous un jour imprimer nos maisons en 3D nous-mêmes, comme nous pouvons déjà imprimer de nombreux petits objets du quotidiens ou des pièces de rechange ? Pour Hedwig Heinsman, cela restera réservé aux architectes, "mais chacun pourra customiser et demander de petites modifications, cela rendra l'architecture beaucoup plus personnalisée."

© Aectual en collaboration avec DUS architects

À quand des imprimantes 3D dans toutes les villes ?