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ENFANTS - Objet phare de la chambre d'enfant, le mobile n'a pas seulement des vertus décoratives. Selon Maria Montessori, il participerait activement à l'éveil des petits, à condition de le choisir judicieusement.

Jouet premier âge par excellence, le mobile participe à l'épanouissement du nouveau-né encore incapable d'attraper et de tenir des objets. Allongé sur le dos, la tétine dans un coin de la bouche, il tente d'observer ce qui l'entoure : les animaux dessinés sur le tour de lit, les formes imprimées sur la turbulette... et les couleurs du mobile suspendu au-dessus de son nez.

L'acuité visuelle étant toujours en chantier (un nouveau-né peut voir des objets se trouvant à 20 à 30 cm), la célèbre pédagogue Maria Montessori a développé une série de cinq mobiles adaptés aux capacités cognitives de l'enfant.

Chaque mobile est supposé s'adapter au développement naturel du bébé et couvre une période de trois semaines à un mois. Et n'oubliez pas que vous pouvez les fabriquer vous-mêmes !

À chaque âge, sa sculpture

Adapté aux nourrissons (entre trois et six semaines), le mobile de Munari s'inspire du travail du plasticien italien Bruno Munari et de ses "machines inutiles".

Le mobile composé de formes géométriques noires et blanches est agrémenté d'une boule transparente capable de réfléchir la lumière au gré de ses mouvements. Les couleurs très contrastées sont parfaitement adaptées aux capacités visuelles du bébé et permettent de fixer et stimuler sa vue.

Après le noir et blanc, les couleurs primaires ! À partir de six semaines, Montessori propose le mobile des octaèdres. Pour ceux et celles qui auraient oublié leurs cours de géométrie, un octaèdre est un polyèdre à huit faces, une sorte de losange tridimensionnel.

Les trois octaèdres jaune, bleu et rouge sont suspendus à un bâton par un fil. Les couleurs vives et le volume de l'objet aideront l'enfant à distinguer les couleurs entre elles et à percevoir la profondeur, appréhender le volume d'un objet.

À partir de 2 mois, c'est au tour du mobile de Gobbi (en hommage à sa créatrice Gianna Gobbi) de faire son entrée dans la chambre de l'enfant. Le mobile se compose cette fois-ci de cinq boules d'une même couleur nuancée suspendues à différentes hauteurs (la couleur la plus foncée étant la plus basse).

Maria Montessori et Gianna Gobbi ont élaboré ce mobile selon deux objectifs : aider le nourrisson à distinguer des teintes similaires grâce au dégradé et percevoir la profondeur de champ induite par la hauteur des boules.

Le dernier mobile Montessori : le mobile des danseurs. Il s'adapte aux enfants de trois-quatre mois. Beaucoup moins minimaliste que les précédents, il est composé de personnages en papier de préférence irisé.

Parce qu'il est réalisé en papier fin, il s'anime au moindre éternuement. Après les formes géométriques, c'est pour l'enfant une première étape vers des images plus figuratives.

Des outils à consommer avec modération

Selon la pédagogie Montessori, les mobiles sont conçus comme un soutien aux bébés, ils n'enseignent rien mais accompagnent. En s'adaptant notamment à l'évolution de la vue, ils font confiance à la capacité d'apprentissage naturelle de l'enfant.

Pour profiter des bienfaits des mobiles, il est recommandé de les installer non pas au-dessus du lit (le sommeil c'est sacré, surtout chez les nouveaux-nés), mais dans un espace dédié à l'éveil. Un endroit calme dans lequel l'enfant sera disponible.

Et parce qu'ils sont silencieux et mécaniques (nul besoin de piles pour faire danser les personnages), ils ne sur-stimuleront ni ne fatigueront inutilement votre bébé.