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ÉCOLO - Une designer et une association zéro déchet ont convaincu certains commerçants de ne plus vendre de bouteilles d'eau en plastique.

Comment réduire à grande échelle le recours au plastique à usage unique ? C'est le problème que tente de résoudre la ville d'Arles dans les Bouches-du-Rhône avec le défi "Zéro bouteille plastique". Le principe ? Convaincre les commerçants de ne plus vendre de bouteille d'eau en plastique. Une première en France, imaginée par l'association Zéro déchet Pays d'Arles et de la designer Stéphanie Dick.

© Virginie Ovessian Photographe

Installer des points d'eau chez les commerçants

"Se passer de bouteille en plastique c'est difficile. Elle fait tellement partie de notre paysage qu'on ne la voit pas", nous lance Stéphanie Dick par téléphone. Et pour preuve : chaque jour en France, 25 millions de bouteilles en plastique sont utilisées, ce qui fait de l'hexagone le 5ème plus gros consommateur de bouteilles à usage unique.

Pourtant, bien que la gourde se démocratise peu à peu comme alternative à la bouteille en plastique, il n'est pas toujours évident de trouver des points d'eau pour les remplir. Pour y remédier, la designer et l'association Zéro déchet Pays d'Arles ont eu une idée, "installer des points d'eau chez les commerçants de la ville", explique Stéphanie Dick.

À Arles, durant l'été il peut faire très chaud et la vente de bouteille d'eau en plastique devient "une vache à lait" pour les commerçants de la ville. Pas question de les amputer d'une partie de leur chiffre d'affaire, ils continuent de vendre de l'eau mais qui n'est pas emballée dans une bouteille jetable. Les assoiffé-es doivent alors se munir d'une gourde (ou l'acheter chez le commerçant) qu'ils ou elles rempliront d'eau du robinet. Stéphanie Dick justifie cette pratique : "Bien qu'elle ait mauvaise réputation, en France l'eau du robinet est globalement bonne. Pour justifier de faire payer l'eau, les commerçants installent des filtres pour enlever le goût du chlore, le calcaire. Et ils la servent à la température souhaitée." En moyenne, il faut compter entre 50 centimes et 1 euro pour un remplissage.

Pour le moment, la démarche ne concerne qu'une quinzaine de commerçants de la ville. "Cette année le but était de faire connaître la démarche. Je préfère partir avec peu de gens motivés que beaucoup de monde que l'on a poussé", précise Stéphanie Dick. Et la designer d'ajouter : "je ne serais pas étonnée qu'il y en ait qui suivent l'année prochaine."