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NOMADE - Troisième épisode de notre feuilleton consacré à Carène et You Liang qui construisent leur tiny house en Charente. Bilan après deux mois de chantier.

Après l'émerveillement teinté d'appréhension du début, place au froid et à la fatigue pour Carène et You Liang, couple d'ex-Parisiens qui construit leur tiny house depuis le mois de novembre. “Après deux mois, on est épuisé, les journées sont énormes. On travaille entre 10 et 15 heures par jour. Ça commence à peser”, nous confie Carène par téléphone. 

Car en plus du travail intense à fournir sur le chantier de leur tiny house, au sein d'un atelier des Abris Nomades, le couple subit de plein fouet la baisse des températures en ce mois de janvier 2021. “Si je devais donner un conseil : ne jamais construire une tiny house pendant l'hiver, il n'y a rien de pire. Le ressenti est à moins 10, c'est difficile de manier les outils”, précise You Liang. Sans oublier que les échafaudages culminent jusqu'à 4 mètres au-dessus du sol. Pour Carène qui a le vertige, c'est un défi de taille. 

© Youca tiny house

De l'ossature bois du plancher à la levée des murs 

Malgré ces conditions difficiles, pas question d'abandonner. Le couple est exténué certes, mais plus déterminé que jamais. “On sera tellement fiers de nous à la fin”, se répètent-ils tous les matins. Et du travail, il y en a ! 

Après avoir travaillé sur l'ossature bois du plancher fin novembre, le couple s'est attaqué à l'ossature bois des murs et de la toiture juste avant les fêtes de Noël. Une étape décisive que Carène et You Liang attendaient avec impatience. “Quand on a levé les murs, c'était un grand moment. On les a assemblés et ça ressemble à une maison. C'est vraiment canon !”, s'exclame Carène, ravie.

Le jour où nous échangeons, le couple est en train de poser un liteau, une pièce de bois, en prévision du bardage, comprenez la couche superficielle extérieure de la tiny house. Le leur sera un bardage claire-voie, une spécialité des Abris Nomades. “Cela signifie que le bardage est espacé, il y aura un espace de 2 cm entre chaque lame. Ça allège le poids de la tiny house”, précise You Liang. 

Une tâche difficile qui nécessite une bonne dose de précision. “Pour espacer correctement les lames, il y a des calculs à faire pour que l'espacement soit le bon. On a vite tendance à se décaler, il faut être minutieux”, indique You Liang. 

© Youca tiny house

Se projeter malgré l'épidémie, pour se motiver

Bien que la fin des travaux de gros œuvre soit encore loin, le couple estime avoir besoin de 5 semaines, la tiny house de Carène et You Liang devient de plus en plus concrète et le couple se projette davantage. “On a tout fait sur un logiciel 3D. On voit à quoi ça va ressembler, on peut se déplacer dans l'espace et dire : ça c'est le salon, la cuisine, la salle de bains. On a même posé la mezzanine. On passe de l'idée à la réalité”, nous raconte Carène.

Et quand on leur demande s'ils parviennent à se projeter une fois la tiny house construite malgré le contexte sanitaire compliqué, le couple positive. “On aura toujours cette possibilité de se mouvoir en France car notre domicile est sur notre dos. Tant qu'on trouve quelqu'un pour nous prêter un bout de jardin, ça ira”, ajoute Carène. 

© Youca tiny house

Mais les deux ex-Parisiens ont hâte de pouvoir retrouver leurs proches et une vie sociale. Car quand ils ont terminé de travailler sur la tiny house, impossible de profiter de la Charente, puisque tout est fermé. Heureusement quelques amis ont pour projet de leur rendre visite, des amis “qui ne savent pas bricoler”. Dommage. 

Ce qu'on leur souhaite en 2021 ? “De finir la tiny house et de faire un début de voyage avec, la faire bouger et profiter”, nous glisse You Liang. 

© Youca tiny house