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BIEN-ÊTRE - Oser faire appel à une aide extérieure, garder un rythme, savoir se faire plaisir... Voici les petites choses qui peuvent faire toute la différence.

Pour les solitaires, rester confiné-e encore quelque temps ne posera pas trop de problèmes. Mais, selon la situation et l'histoire de chacun-e, cette période peut aussi être compliquée à gérer.

Priscille Marchand, psychologue à domicile auprès de personnes isolées, âgées ou malades, et psychothérapeute en cabinet à Paris, partage ses conseils pour apprivoiser ce quotidien bouleversé.

Être indulgent-e avec soi-même

"C'est normal d'avoir peur, explique d'abord Priscille Marchand. Certains vont avoir peur tout le temps, d'autres beaucoup moins, d'autres encore par vagues. La première chose, c'est de s'écouter et d'être indulgent avec soi-même, tout le monde ne va pas réagir de la même façon."

Il faut en effet faire face à l'inquiétude pour sa santé et celle de ses proches, mais aussi à une rupture dans le quotidien et à une réorganisation plus ou moins difficile en fonction de ses besoins et de ses ressources. Tout cela peut engendrer du stress, une détresse émotionnelle, de l'irritabilité, ou encore de l'insomnie et des problèmes liés à l'alimentation.

Pour accepter ce stress et exprimer ses émotions, Priscille Marchand recommande de ne pas s'isoler. Même si vous êtes confiné-e en famille, appelez vos proches à l'extérieur, pour ne pas rester dans une bulle. N'hésitez pas non plus à consulter des professionnels par téléphone.

Qui appeler pour obtenir un soutien psychologique ?

  • Le numéro vert 0.800.130.000 : ouvert par le gouvernement pour répondre aux questions sur le virus, il permet désormais d'obtenir également un soutien psychologique.
  • Le 09.72.39.40.50 : il s'agit du numéro de SOS Amitiés qui continue de recevoir des appels pendant le confinement.
  • Le site Psy For Med met en lien les soignant-es épuisé-es qui luttent contre le coronavirus avec des psychologues bénévoles.

Garder un rythme régulier

Il est essentiel de conserver un rythme, avec des heures de lever et de coucher raisonnables en semaine. "A force d'être tout le temps au même endroit, il risque d'y avoir une confusion entre ce que je suis quand je travaille, quand je suis une épouse / un époux, quand je suis un parent. Les rôles se mélangent, développe Priscille Marchand. On peut aussi perdre ses repères entre la semaine et le week-end, avoir l'impression que le temps n'avance pas, ce qui est anxiogène."

Pour l'éviter, la psychologue conseille de garder ou mettre en place des rituels (douche le matin, petit-déjeuner...) et de garder une frontière entre la vie de famille et la vie professionnelle. Si possible par exemple avoir un bureau fermé, dans lequel on ne remet pas les pieds à la fin de la journée. Et n'oubliez pas les pauses dans la journée, pour vous obliger à bouger.

Faire du sport et vous faire plaisir

"Comme  le corps est beaucoup moins mobile, ça ralentit tous les processus, explique Priscille Marchand. La digestion physique mais aussi la digestion émotionnelle." Faire les cent pas quand vous êtes au téléphone, vous programmer des petites séances de sport à la maison peut faire beaucoup de bien.

Essayez de trouver les activités à domicile qui peuvent vous faire du bien. "Il ne faut pas oublier que l'on a des ressources, que l'on aime lire ou chanter. Si l'on ne peut plus aller à ses cours de chant, on peut le faire chez soi", illustre Priscille Marchand.

Dernier conseil : tenir un journal de bord dans lequel vous consignerez vos émotions mais aussi trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant-e chaque jour. Cela peut être aussi simple que le sourire d'un voisin de loin ou la satisfaction d'avoir rangé votre appartement !