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RENOVATION HORS DU COMMUN - Ce couple a décidé de transformer l'intérieur de cette chapelle, en grande partie de leurs propres mains. Et ils partagent leur expérience avec les autres apprentis bricoleurs.

Depuis la rue, elle pourrait presque passer inaperçue, entourée comme elle l'est par les anciennes maisons d'ouvriers. Il faut s'éloigner un peu pour voir son toit de tuiles rouges se détacher sur le ciel bleu du Nord.

"Notre chapelle est timide, discrète, vous pouvez vous promener devant l'entrée sans la remarquer (...), c'est cet intimité qui fait ça singularité", écrivent Gwen et Alex sur le compte Instagram consacrée à la rénovation de ce bâtiment religieux désacralisé. A travers ces quelques lignes, on sent déjà tout leur enthousiasme et leur amour pour ce projet.

Cette ancienne chapelle, désacralisée en 2013 va donc devenir leur nouvelle maison. Ce n'est pas le premier lieu atypique qu'ils investissent - ils ont déjà habité une ancienne usine. Mais la dernière fois, il n'y avait pas autant de travaux à réaliser.

A 32 ans chacun, les deux jeunes gens se sont lancés dans un chantier titanesque. Elle a beau être discrète de l'extérieur, cette chapelle déploie de belles proportions.

Rien que pour retirer le torchis des murs, de manière à rendre les briques apparentes, il leur a fallu monter sur un échafaudage à 7 mètres de haut. La voûte en bois, elle, culmine à 10 mètres. Avant de voir ici un salon, une cuisine, des chambres, il leur reste encore beaucoup de travail.

Comment réussir un chantier aussi important ?

"Beaucoup de personnes de notre entourage nous disent qu'ils ne pourraient jamais rénover un tel lieu, ils n'arrivent pas à se projeter. Mais nous on visualise très bien", nous assure Alex par téléphone. "On a horreur des maisons individuelles, ce n'est pas pour nous. Même si mon père est lotisseur aménageur ! Dans un lotissement, toutes les maisons se ressemblent, nous on recherchait quelque chose qui sorte de l'ordinaire. C'est notre truc, même quand on part en voyage, on aime se retrouver dans des lieux atypiques."

Le couple a dessiné les plans lui-même, même s'ils doivent être accompagnés par un architecte pour valider le changement de destination du bâtiment. "On voulait des grandes baies vitrées au début, mais on a changé nos plans pour ne pas perdre l'esprit ancien ni l'histoire de la chapelle. On va laisser beaucoup de bois, on veut garder un côté rustique."

Les vitraux vont devoir être remplacés par de nouveaux modèles, de couleur également mais en double épaisseur, pour l'isolation. Les vitraux déposés seront incorporés à la déco, peut-être sur les murs, avec des lumières derrière.

Il devrait y avoir bientôt ici deux étages, reliés par un escalier central, en colimaçon.

Côté travaux, ils prévoient aussi de faire le maximum par eux-mêmes pour respecter une enveloppe de 200 000 euros, qui s'ajoute aux 129 000 euros de l'achat - pour la chapelle et une maison adjacente, qui doit devenir le cabinet d'ostéopathe de Gwen.

Tous les deux ont déjà fait des petits travaux de bricolage dans leur ancien appartement, mais jamais rien d'aussi ambitieux. Heureusement, des amis et son père à elle, qui travaille dans le bâtiment, sont bien présents pour les aider.

En quelques semaines, le couple a déjà amassé pas mal d'expérience et Gwen peut partager quelques astuces à ceux et celles qui envisagent de retaper leur maison - qu'elle qu'en soit la forme.

D'abord, ils n'hésitent pas à demander conseil à leur communauté sur Instagram et suivent d'autres passionnés plus expérimentés, comme Rachel et Emilien, qui partagent sur YouTube la rénovation d'une ancienne usine textile pas très loin. "On a vu l'entreprise à laquelle ils ont fait appel pour le chauffage au sol et ça nous permet de voir comment le boulot est fait. J'ai fait passer une entreprise que j'avais vue sur les réseaux sociaux, détaille Alex. Je pense que quand on s'expose on doit être irréprochable car un mauvais commentaire est vite arrivé."

Avec Gwen, ils parcourent aussi les sites de vente aux enchères, ce qui leur a permis de récupérer une vingtaine de portes pour 500 euros : "On prenait le risque qu'elles ne soient pas en bon état, mais ça vaut le coup."

Autre piste, louer du matériel de bricolage plutôt que de l'acheter. Cela permet d'utiliser à moindre coût des outils professionnels, que l'on n'a pas forcément les moyens d'acheter. "Il n'y a pas longtemps, j'ai acheté une sableuse qui n'est pas assez puissante, c'est frustrant, remarque Alex. Je vais peut-être en louer une autre, pour aller plus vite."

Pour connaître la suite de leur expérience sur le chantier et admirer les transformations, il suffit de suivre leurs stories sur Instagram. Pas trop de suspens quand à leur réussite : Gwen et Alex se sentent déjà très bien dans cette chapelle, même au milieu de la poussière.